Quelques mois après les attentats de Paris du 11 janvier, il est bon de réfléchir sur ce que nous en avons appris. J’ignore s’il faut comparer ces dates au 11 septembre américain, mais je n’en ai pas l’impression, bien que cela a été à maintes fois repris dans les média. Deux hommes qui entrent dans un bureau avec des mitraillettes et tuent tout ce qui bouge est incomparable, quoi impact, à des avions plein de passagers qui se jettent sur des gratte-ciel. Une course poursuite dans Paris et ses environs, un homme qui en tue d’autres dans un supermarché sont deux événements qui ne rattraperont jamais la vision d’hommes et de femmes se propulsant dans le vide d’une vingtaine d’étages. En revanche, les marches qui s’organisèrent en un tant record avec plusieurs millions de personnes sont nettement plus impressionnantes que les milliers de gerbes de fleurs déposées près de ce qui restait des tours jumelles. Les bagarres qui découlent entre les employés et la direction à propos des millions récupérés sont également divergents. En outre, à Paris, on a parlé de « liberté d’expression » ce qui n’était nullement le cas à New-York. Peut-être que les gens ont été amenés à comparer les deux événements à cause du passeport à New-York et de la carte d’identité à Paris trouvés tous les deux sur les lieux de l’horreur.
Justement de ces documents d’identité parlons-en. Ce matin, je regardais une émission allemande en replay où un journaliste expliquait tout simplement et avec un grand sentiment de conviction qu’il s’agissait d’un « prétendu attentat ». Il parlait de Charlie. J’aurais bien voulu pouvoir demander à cet homme s’il voyait aussi des « prétendus morts ». La plupart du temps, je donne le bénéfice du doute aux théories du complot. « Pourquoi pas? », me dis-je. Il y a tant de choses possibles dont on ignore absolument le fin du fin. Sans aller chercher très loin, dans la nature même. Mais, là, accuser le gouvernement français d’avoir laisser faire ces attentats car cela permettait de faire passer des lois liberticides, cela me semble un peu gros. En tout cas, si j’étais la responsable de la « manipulation de la terreur », je suppose que je serais légèrement plus créative et que je choisirais un autre moyen pour effrayer les gens et les tenir sous ma coupe. Tout aussi bien avec Charlie, qu’avec le 11 septembre américain, les aléas étaient beaucoup trop nombreux et laisser trop de choses au hasard pourrait résulter en un fiasco. Par ailleurs, il se peut aussi que nous ayons à faire à de parfaits imbéciles sans imagination, mais un avion jeté sur la Tour Eiffel ou l’eau de la Seine détournée aurait tout de même eu plus de gueule.
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