Djiago est un chat qui fait partie de la maisonnée depuis bientôt maintenant un an. C’est en allant chez le vétérinaire pour Iély qui s’était blessée à la patte, que nous l’avons rencontré. Il avait tout juste deux mois, et un monsieur l’avait trouvé sur le bord de la route. Mignon comme tous les chatons, il se mit à ronronner dès que je le caressais et, il revint à la maison avec nous. Yalta, Iély et Guéguel étaient très intéressées. Je montais la garde pour qu’il n’y ait aucun accident, mais dans l’ensemble tout se passa très bien. Djiago était un chaton fier et terriblement intelligent. Il savait qu’il devait se promener calmement dans les pièces pour que les Barzoïs le laissent en paix. Si elles venaient le renifler de trop près, il se mettait à cracher pour les tenir à distance. Il ne lui fallut que très peu de temps pour qu’il ose les affronter, passer en un saut par dessus l’une d’elles si elle prenait trop de place dans le couloir par où il voulait passer. De même, il comprit rapidement que leurs flancs étaient une bonne source de chaleur et il ne se gênât point pour s’y accoler pour dormir.
Maintenant, Djiago est devenu un gros matou qui chasse les mulots et les souris tout au long de la journée lorsqu’il ne se prélasse pas dans un bosquet du jardin. Parfois, les Barzoïs lui courent après et il se sauve; d’autres fois, il les chasse et tel un fauve, il leur saute au cou en un élan et s’y agrippe comme un tigre sur un buffle. Bref, il n’a peur de rien semblerait-il. C’est là où on se trompe.
Cette nuit, branle-bas de combat sur le toit! J’entends miauler. Je sors en panique et en chemise de nuit, car je crois que Djiago est tombé et s’est blessé. Au lieu de cela, devant la porte, une chatte blanche et grise me fait la fête. Je dois lui expliquer qu’elle ne peut pas entrer à cause des Barzoïs. En revanche, je vais lui chercher des croquettes. Elle m’attend et se régale d’une ou deux croquettes à mon retour. Puis, elle insiste pour venir près de la porte que j’entrouvre pour lui faire voir le danger. Elle passe la tête et je vois Djiago complètement terrifié qui crapahute sous le fauteuil et regarde avec des yeux agrandis de frayeur du côté de la belle tel un jeune premier à l’idée de devoir épouser la vieille veuve. C’est vrai, qu’elle était un peu enrobée, mais de là à se cacher pour lui échapper…