Lorsque j’étais enfant, j’avais coutume de dire « Quand je serais grande, je serais écrivain. ». C’est la réponse que je donnais invariablement à la sempiternelle question « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard? ».
Mes parents, qui étaient de grands lecteurs, avaient soit peu confiance en mes talents, soit qu’ils jugeaient cette profession incapable de nourrir son homme (en l’occurence sa femme), ne relevaient jamais mes réponses. Ils se contentaient de me fixer incrédules.
De toute évidence, leurs lectures leur ayant fait découvrir les biographies de Gérard de Nerval, Romain Gary, Mireille Sorgue, Pierre Drieu la Rochelle, Chamfort, Nelly Arcan, Henri de Montherlant, Vladimir Maïakovski, Stefan Zweig, Yukio Mishima, Virginia Woolf, une longue liste d’auteurs qui avaient devancé l’heure de leur mort commencée avec Sénéque, on ne saurait leur donner complètement tort. Ils craignaient pour ma vie. Ajoutez à cela que j’aimais peindre et admirait Vincent van Gogh et vous serez en droit de vous demander s’ils me voyaient déjà en grande suicidée ou en auteur à succès. Je ne saurais vous le dire. Toujours est-il que la conversation prenait un autre tout après avoir hoqueté quelques secondes.
Des pérégrinations diverses me firent perdre un grand nombre de mes écrits en toute sorte. Quelques-uns furent miraculeusement sauvés.
Etant persuadée qu’il me fallait acquérir une réserve de souvenirs conséquente pour ensuite les confier au papier, car c’est ainsi que je m’imaginais le métier d’écrivain, je voyageais, visitant tous les pays que je pouvais. Les voyages forment la jeunesse comme chacun le sait. Je sautais d’un avion à l’autre me gargarisant de mots comme « vols transcontinentaux », plus magique que « vols internationaux ». Je remplissais des cahiers les uns après les autres.
Puis, me vint l’idée d’être publiée. Inconsciente et ignorante j’envoyais mes écrits à plusieurs éditeurs. L’un d’eux eut l’amabilité de m’envoyer un contrat. Mon manuscrit avait eu l’heur de lui plaire. Une fois le contrat signé, il me le renvoya avec sur chaque pages des ratures et des remarques tracés à gros traits rouges: « Mal écrit », « Mieux écrire », « Expliquez », « Quel rapport? », et celui qui faisait mal « Supprimez ». Mais, le pire de tous était cet horrible « Anglicisme » généralement souligné deux fois!
Passer une licence à l’université me paraissait la solution adéquate pour réapprendre un français correct que trop d’années passées à l’étranger m’avaient fait oublié. Ma langue maternelle s’était émoussée au contact de toutes les autres de même que les discussions menées avec des locuteurs dont la langue de Molière était la deuxième, voire troisième langue parlée.
Cette année à l’université me fut bénéfique. Je lisais énormément, devais remettre des dissertations en français, et les cours étaient donnés dans un français impeccable. Un vrai bonheur.
Ma licence en poche, je me décidais pour un Master tant cette situation me plaisait et je prenais autant de cours que mon emploi du temps le permettait. Entre-temps, mon éditeur avait publié « Mongolie-Mandchourie-Sibérie ». Je perfectionnais mon écriture tout en côtoyant avec assiduité tous les grands de la littérature à la bibliothèque.
J’écrivais des articles, puis ce fut « Baudelaire et la musique » aux Editions Sahar et enfin un mémoire sur Michel Houellebecq qui fut accepter par un autre éditeur. « Houellebecq, Sperme et sang » le premier livre universitaire sur l’auteur devint une référence.
Mais, pourquoi m’arrêter en si bon chemin? Pourquoi m’arrêter au Master? Autant profiter de l’expérience acquise en recherche et écrire une thèse. Ce que je fis et j’obtins mon doctorat ès Lettres avec « Andreï Makine. Présence de l’absence: une poétique de l’art (Photographie, cinéma, musique) ».
Ma thèse, elle aussi fut publiée.
Tout cela sans discontinuer d’écrire et de publier.
Je vous confie mon parcours afin que vous sachiez qu’il n’est jamais trop tard et que si j’ai réussi, vous aussi pourrez réussir.
Votre cheminement sera différent du mien, puisque nous sommes des personnes différentes, mais vous y parviendrez et je vais vous y aider. En écrivant ce livre, je veux vous éviter un long parcours et vous faire profiter de mon expérience.
Avec de la persévérance, vous arriverez à écrire votre livre. Et, après l’avoir publié, vous en écrirez plusieurs et… qui sait ce qui peux se passer… oui, il ne faudra surtout pas vous arrêter au premier.