Cette nuit fut la nuit des sauvetages. Cela commença par une énorme araignée qui s’était faufilée dans la salle de bains. Elle sortait de derrière la panière. Je hurlais en l’apercevant ce qui la fit se rencogner. La fenêtre était ouverte et je voyais bien qu’elle n’arriverait jamais à grimper sur la faïence et à sortir par elle-même. La solution fut le balai. Tout d’abord, elle eut peur. Peut-être pensait-elle que je voulais l’écraser. Au fur et à mesure que les poils du balai l’approchaient, elle se reculait. Puis, mes paroles apaisantes eurent raison de sa frayeur et elle comprit que je désirais simplement qu’elle monte sur le balai. Ce qu’elle fit et s’y tint sans bouger le temps que je passe le balai par la fenêtre et le secoue un peu pour la faire tomber sur l’herbe. Ce n’est pas la première fois que je suis confrontée à l’intelligence des araignées. Pourquoi inspirent-elles tant la crainte?
Ensuite, vers quatre heures du matin, Iély se mit à aboyer fortement dans la salle aux chiens. Quelques aboiements brefs, mais forts. Comme Ialta et Guéguel profitaient de ce que je rentrais rapidement le transat dans la remise pour aller dehors et que Iély ne venait pas, je compris qu’il se passait quelque chose. Je me dirigeais vers la salle, Iély vint à ma rencontre et me désignait un coin de la salle avec le museau. Je faisais la lumière avec l’interrupteur et dans l’encoignure, où le place montrait à l’ordinaire une ouverture carrée de quelques centimètres, il y avait une petite boule de piquants. Un jeune hérisson, pavait pénétré dans la salle pour une visite nocturne. Peut-être surpris par les chiens essayait-il de se cacher ou bien voulait-il passer par là pour une autre raison. Quoi qu’il en soit, il était trop gros pour le passage et bien trop effrayé il restait là une partie du corps caché et l’autre boule bien visible. J’allais d’abord chercher la balayette avec Iély sur mes talons. Je pensais le faire sortir ainsi, mais dès que la brosse se toucha, il se contracta un peu plus. Je me munis alors du tisonnier qui avait l’avantage de faire un crochet à son extrémité et de ne pas être pointu. J’arrivais à le glisser doucement entre son corps et la cloison et je tirais délicatement. Complètement en boule maintenant, il n’offrit aucune résistance. Iély avait suivi tous mes gestes avec attention. Elle était intriguée de voir cette boule qui ne ressemblait à rien de connu pour elle. Son odeur était aussi nouvelle. Je lui expliquais qu’il s’agissait d’un hérisson. Je le mis sur la ramassette en disant à Iély qu’il fallait le mettre dehors pour qu’il puisse partir dans le champ. Nous sortîmes pour le libérer devant la maison, là où Iély, malheureusement ne pouvait plus continuer son enquête sur ce visiteur nocturne, mais où lui put retrouver l’air libre.