Le premier roman de Katrina Kalda, Un roman estonien, était un pur joyau à découvrir ; le deuxième, Arithmétique des dieux, est un bijou. Bien que le début laisse pressentir une fin tragique, cette fin est tout de même une surprise. C’est une vraie jubilation que de se laisser porter par le chassé-croisé des destinées livrées au papier. Ce qui séduit chez Katrina Kalda, c’est son écriture, son maniement de la langue où se devine son amour pour le français. Lettres de camp et journal intime s’enchevêtrent pour le plus grand plaisir du lecteur qui découvre un monde inconnu: celui des Lettres estoniennes dont un grand nombre de titres émaille les pages. L’univers carcéral sibérien dans la région de Tomsk lui apparaît sous un jour nouveau s’il le connaissait déjà. Kalda évite les sirènes de la facilité et nous attendons avec un plaisir anticipé son prochain roman.
Katrina Kalda, Arithmétique des dieux, Gallimard, 2013, 214 pages, 16,90 €