La plupart des auteurs édités en ME ne se posent que très rarement ce genre de questions. Ils écrivent et sont heureux d’être publiés.
Un grand problème des auteurs Indés, c’est de devoir se poser ces questions-là. Mais le doivent-ils impérativement ?
Je suis toujours très étonnée de ne presque jamais – voire jamais – lire des questions sur « Comment améliorer mon écriture », « Comment donner vie à des personnages attachants », « Comment créer des intrigues serrées », « Comment créer une tension dans mes scènes », etc.
Car enfin, pour devenir un auteur qui vaut la peine d’être lu, il faut du métier. Cela s’apprend en écrivant de plus en plus et en devenant IMPITOYABLE avec soi-même. C’est dur, c’est difficile, mais c’est édifiant. On apprend à écrire non seulement en écrivant mais aussi en lisant énormément.
Et là est probablement la grande différence entre les auteurs Tradis et les Indés. Les premiers sont de grands lecteurs. Ils citent toujours leurs « maîtres » à l’inverse de la majorité des Indés qui se précipitent le plus souvent heureux de leur « bébé » et impatients de le faire connaître. C’est logique et une réaction « normale ». Ensuite, il faut se mettre au travail. Connaître les styles, les genres, les différents auteurs, les écrivains, (oui, je fais une différence entre auteurs et écrivains), etc.
Les grands écrivains avec qui j’ai l’honneur et le plaisir de travailler ont énormément galéré avant d’accéder à la reconnaissance et encore, ils ne plaisent pas à tout le monde et doivent parfois essuyer des critiques qui si elles sont injustes n’en sont pas moins dures à avaler (probablement parce qu’elles sont injustes).
Bref, ce post n’est pas une critique de quel choix que ce soit que quelqu’un pourrait faire pour être publié, connu, lu, etc. Bien au contraire, c’est l’expression de mon admiration pour les auteurs Indés qui osent se mettre à nu, car publier c’est aussi cela. Et c’est aussi accepter que peut-être peu de lecteurs liront le livre. Que l’on récoltera aussi des commentaires injustes ou inadéquats.
Pour garder courage, gardons à l’esprit qu’un grand nombre de manuscrits qui ont été refusés par une dizaine de ME traditionnelles ont trouvé un éditeur et sont devenus des succès internationaux.
Ensuite, les ME traditionnelles, il y en a de toutes sortes. Des qui recherchent la Grande Littérature et qui ne s’occupent que de qualité sauf si parfois elles doivent publier le manuscrit d’un copain; il y a celles qui recherchent le coup marketing; celles qui ne veulent publier que des trucs confidentiels, car un peu alambiqués, etc. Je ne citerais pas de noms, mais chacun peu aisément les connaître.
Une chose pour moi est certaine. Le plus important est d’être encore satisfait de son livre après dix ou quinze ans qu’il a été publié tout en sachant qu’on l’écrirait autrement aujourd’hui.
Et surtout CONTINUER A ECRIRE, ENCORE ET ENCORE ET LIRE, LIRE, ET LIRE !