Dernièrement, j’ai lu sur un fil Face Book ces précisions sur l’orthographe et la langue française. Je les reproduits ici en remerciant Lo Val qui a pris la peine de les écrire.
A rappeler aussi que, bien que l’on n’en ait rarement conscience ou qu’on l’oublie, la langue française ne reste jamais figée. Chaque langue, française, anglaise, chinoise, etc., est comme le disait si bien ma professeur de philosophie l’expression « d’une culture et d’un mode de pensée ». L’histoire, la coutume sont donc des notions qui viennent sans cesse modeler la langue. Lorsque nous utilisons par exemple le dictionnaire, celui-ci est seulement établi avec une définition rattachée à chaque mot, des variantes, des synonymes et tant d’autres choses qui vont nous permettre de codifier nos échanges écrits et verbaux afin de communiquer plus facilement.
Grammaire, conjugaison et orthographe
Grammaire, conjugaison et orthographe sont ensuite seulement ce qui nous permet d’articuler une logique dans les suites de mots qu’on enchaînent. Le travail des traducteurs est toujours très intéressant car ce sont eux qui passent, en traduisant, l’expression des événements et idées pas seulement dans une autre langue mais dans un autre mode de pensée. Ex : (bretons aidez-moi !!) « A van da van eza merren da gouan » est un proverbe qui, traduit littéralement signifie « Petit à petit le déjeuner devient le souper ».
Un traducteur honnête ne pourrait pas traduire de cette façon, il devrait normalement traduire par …(devinez?) « Petit à petit l’oiseau fait son nid ». Autre ex : (vieil anglais, qui comprend ou devine ?) « Gather ye rosebuds while ye may / Old time is till a flying / And this same flower that smiles today / Tomorrow will be dying ». Ce deuxième exemple, très poétique et très célèbre dit « Cueillez dès à présent les roses de la vie, etc ». Le bon vieux Carpe diem qui n’utilise pas le « you » anglais que l’on connaît dans son premier vers mais … »ye ».
Evolution de la langue
Si une langue évolue, il y a encore une subtilité à noter. C’est que la définition des mots du dictionnaire ne pourra jamais rester figée. Tout simplement par le fait même que ceux qui établissent ces définitions sont académiciens et seulement académiciens. A constater, l’évolution se fait par leur validation, pour un long temps déterminé, mais….Comme chacun d’entre nous ils ne peuvent pas être dotés de perfection et maîtriser systématiquement tous les domaines. Parfois c’est l’histoire qui se chargera de pousser à de grandes avancées, cela vous le voyez surtout avec le mot « race » et « racisme », le Larousse 2012 a bien rétabli qu’il n’existait qu’une race humaine. L’exemple est facile.
Pour illustrer que la coutume fait évoluer les choses, ou parfois mettra du temps à le faire…
Vous avez la définition des « surdoués » qui est totalement en décalage avec la réalité pour qui étudie le phénomène de la surdouance, plus raisonnablement du « zèbre » ou de la précocité. Dans la réalité on apprend que le terme « sur-doué » (décomposé) est étymologiquement inadapté à définir le profil psychologique de ces personnes. Le terme lui-même sur-évalue des individus en laissant planer un imaginaire collectif de « génie orgueilleux plus doué et voué à une réussite certaine ».
La réalité est que le profil de ces personnes se situe beaucoup plus dans la divergence, une autre façon plus globale d’aborder le monde. De nombreux cancres, personnes en échec dans la vie, les originaux les plus décalés, parfois même perçus comme atteints de maladies psychiques, ou indépendants d’esprit gênants…Beaucoup de « sur-doués/zèbres » s’ignorent. Les spécialistes à ce sujet sont des psychologues qui étudient le phénomène tandis que les académiciens ont établi la définition en réponse à ce que la pensée humaine croit coutumièrement.
Classiques et contemporains
Chez les écrivains classiques, comme chez les contemporains, quelle que soit l’époque, il faut savoir qu’il existe aussi le plaisir de jouer avec la langue. Un bel exemple et le plus poussé est le jeu des contraintes techniques oulipiennes (Ouvroir de Littérature Potentielle). Une illustration célèbre reste le roman La Disparition de Georges Pérec : une oeuvre qu’il a écrite sans inscrire une seule fois la lettre E.
Amour de l’écriture ou raconter des histoires
Les écrivains qui aiment écrire pour le pur goût de l’écriture, en plus de raconter une histoire ou de transmettre des idées, jouent toujours autant du fond ( ce qui est dit ) que de la forme ( formulation de l’écrit ). Ils/elles font cela de toutes les façons qu’ils/elles trouveront jolies pour s’amuser du verbe (la langue, l’expression). Peut-être alors ce que vous pensez être une faute chez Victor n’est que l’expression d’une culture, d’une époque autre que la nôtre, sinon d’une envie particulière qu’il a manifestée à un moment donné.
Ah, les coquines coquilles !
Au-delà des règles complexes de la langue française, facilement oubliées avec l’avènement des écrans et progrès technologiques, des phénomènes de la langue comme son impermanence, les amusements qui l’entoure… Vous avez aussi ce qui s’appelle très basiquement des coquilles. Ces toutes bêtes petites fautes de frappe, d’inattention ou d’impression qui peuvent elles aussi nous faire croire que Victor Hugo ou un autre grand classique ( ? ) aurait….fait une faute d’orthographe ? L’écrivain si célèbre, académicien, exilé, un poil révolutionnaire et indépendant d’esprit serait-il un âne à ce point ?
Deux ouvrages pour aller plus loin :
MaitresseAdeline, Finies les fautes : Les 101 règles de français que vous n’oublierez plus jamais, Marabout, Sur Amazon
Bescherelle L’essentiel : tout-en-un sur la langue française (grammaire, orthographe, conjugaison, expression), Sur Amazon