Svetlana Alexievitch a reçu le prix Nobel de littérature 2015. Cela peut en surprendre quelques-uns qui connaissent ses livres plus proches du journalisme que de la littérature. Mais, qu’est-ce que la littérature, n’est-ce pas? Il fut un temps où les livres de témoignages n’en faisaient pas partie. Maintenant, apparemment, si et la non-fiction fait une entrée fracassante en littérature.
Toutefois, Svetlana Alexievitch s’exerce à une littérature du témoignage un peu particulière. Recueillant de nombreux témoignages sur un certain sujet, elle les transforme et leur fait dire un peu ce qu’elle aurait aimé qu’ils disent. A ce sujet, deux chercheurs, Galia Ackerman et Frédérick Lemarchand, professeur de littérature à Caen, ont publié un article édifiant intitulé: «Du bon et du mauvais usage du témoignage dans l’œuvre de Svetlana Alexievitch». Pour lire cet article, il suffit de consulter la revue « Tumultes » 2009/1 (n° 32/33), que l’on peut lire dans son intégralité à: https://www.cairn.info/revue-tumultes-2009-1-page-29.htm. Les deux chercheurs posent quelques questions très pertinentes sur la pratique de réécriture de l’auteur couronné.
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