août 7, 2023 By MLC

L’Ami de George Sand en Berry de Michèle Tricot et Christiane Sand

La vie de Plauchut se résume, selon Michèle Tricot et Christiane Sand, à un « avant » et un « après » la rencontre avec George Sand. Si tout était seulement si facile !

Mémoires oubliés

Intéressant de lire la vie de cet homme pratiquement oublié de l’histoire et qui le serait, selon toute probabilité, resté s’il n’avait pris l’intrépide décision de mettre en page ses mémoires. Ceux-ci prêts, pour une édition, ne verront jamais le jour de son vivant.
Heureusement pour le lecteur intéressé, Christiane Sand et Michèle Tricot ont compilé, ausculté ces pages parfois surprenantes.

Il n’est toutefois pas inutile de s’interroger sur la pertinence d’un tel ouvrage, mêlant réflexions des auteurs aux pages écrites par Plauchut.

Préjugés coriaces

« Est-il vrai qu’aux Philippines on aime beaucoup la musique ? » question à laquelle Plauchut répond :

« On ne peut s’imaginer combien le Philippin est doué au point de vue musical… » (p.213)

Est-il encore nécessaire au XXIème siècle de véhiculer et transmettre de telles paroles empreintes de préjugés aussi flagrants sans note de bas de page ?

Classé sous :Critique littéraire Balisé avec :Edmond Plauchut, G. Sand, George Sand, mémoires, Nohant

juin 1, 2023 By MLC

Le Châtelain (2022), un roman de Patrick Le Magueresse

Parfois, nous avons de belles surprises de lecture. Cela m’est arrivé samedi à l’exposition d’Orsennes. Il s’agissait d’une exposition de tableaux, mais certains peintres sont « polyvalents » et aussi, pour notre plus grand bonheur, auteurs.

Patrick Le Magueresse est l’un d’eux. Il mène plusieurs passions de front. La poésie, le roman et la peinture sont ses domaines de prédilection où il excelle au fil des ans. D’ailleurs, son éditeur ne s’appelle-t-il pas « Au fil des mots ». Cela en dit long sur le roman dont je veux vous parler : Le Châtelain.

Le Châtelain embarque son lecteur dans son château, mais pas que. Qui est-il cet homme vêtu comme ses ancêtres d’une chemise à jabot blanche, d’un collant noir et de bottes de cavalier ? 

Les deux héroïnes, Ophélie et Justine, tentent chacune leur tour de le cerner. Ophélie ne résistera pas à l’appel du désir. Quant à Justine, c’est l’appel de l’inconnu qui la fera agir. Il faut dire que Valentin, le châtelain donc, a vraiment tout pour émoustiller ses visiteuses. 

N’oublions pas non plus le château qui, lui aussi, forme un personnage à part entière et joue un rôle des plus saisissants. 

Une belle promenade pour le lecteur

Patrick Le Magueresse sait promener son lecteur dans les couloirs du château avec une plume délicate et raffinée sans craindre de l’entraîner dans les méandres réflectifs de ses personnages. Un vocabulaire précis, soutenu par une syntaxe respectueuse des combinaisons stylistiques, ajoute au plaisir de lecture. Quel bonheur de lire sans trébucher à chaque page sur une incohérence linguistique. Un bravo en passant pour le travail d’éditeur d’« Au fil des mots », digne de rivaliser avec les multiples « grandes maisons » d’édition.

Pour ma part, j’ai lu Le Châtelain d’une traite. Impossible de délaisser Valentin, Ophélie, Justine et le château. Le Châtelain m’a conquise avec cette petite touche d’Ann Radcliff dont Patrick Le Magueresse est un fervent admirateur. 

Je ne vous en dirai pas plus sur Le Châtelain. Vous pourrez le découvrir par vous-même, car je vous recommande chaudement de vous le procurer. 

Patrick Le Magueresse, Le Châtelain, Editions Au fil des mots, 2022

Classé sous :Critique littéraire

décembre 26, 2022 By MLC

Les Vivants et les morts un livre de Nele Neuhaus au format poche

Découverte d’un auteur absolument formidable Nele Neuhaus ! Je la recommande à ceux qui adorent les enquêtes avec des rebondissements et des intrigues secondaires. Au premier abord, cet auteur me rappelle Elizabeth George par sa façon d’écrire et aussi par ses deux personnages principaux, Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff, qui ressemblent au tandem de l’inspecteur Thomas Lynley et le sergent Barbara Havers. Lui venant d’une famille noble et riche et elle d’un milieu plus populaire.

Synopsis.
Au coeur de l’hiver, une vieille dame est tuée d’une balle dans la tête tandis qu’elle promène son chien dans un parc de la banlieue de Francfort. Trois jours plus tard, une autre femme est abattue avec la même arme à travers la fenêtre de sa cuisine. L’officier de police judiciaire Pia Kirchhoff comprend qu’elle peut dire adieu à son voyage de noces en Equateur : son collègue Oliver von Bodenstein va avoir besoin d’elle. Les victimes n’avaient apparemment aucun ennemi. Pourquoi, alors, fallait-il qu’elles meurent ? Ont-elles été choisies au hasard ? Lorsque d’autres morts surviennent, la peur se répand dans la population face à celui que la presse a déjà surnommé « le sniper du Taunus » et dont Pia et Oliver tentent désespérément de déterminer le mobile. En priant secrètement pour qu’il y en ait un, parce que rien n’est plus imprévisible qu’un homme qui tue sans discernement. En explorant les coulisses du don d’organes, Nele Neuhaus signe son roman le plus sombre et le plus terrifiant.

Nele Neuhaus, Les Vivants et les morts, http://amzn.to/2jkav4a

Classé sous :Critique littéraire Balisé avec :Barbara Havers, Elizabeth George, fb, Nele Neuhaus, Oliver von Bodenstein, Pia Kirchhoff, Thomas Lynley, vivants et morts

août 14, 2022 By MLC

Le Polar de l’été : La Reine des neiges

Un univers où les marchés du sexe et de la pharmaceutique s’allient dans une intrigue haletante.
Un monde où les femmes sont des produits avec date de péremption.
Au travers d’une association tout ce qu’il y a de plus mafieuse, Yegourine contrôlait toute la gamme des activités criminelles qui prenaient place, non seulement à Moscou, mais aussi dans beaucoup des grandes villes de la fédération russe : prostitution, drogues diverses, distilleries clandestines, revente de voitures volées maquillées, rackets de toutes sortes, kidnappings arrangés ou non, chantages, trafic d’armes et d’équipement militaire, de combustible nucléaire et d’organes. De Brest à Vladivostok, peu de choses se passaient sans qu’il perçoive un pourcentage confortable. Mais, la plus juteuse des combinaisons, celle qui allait lui engranger des bénéfices énormes, allait débuter ce soir. Les fêtes qu’il organisait pour ces insatiables nantis allaient prendre une tournure que peu d’entre eux soupçonnaient. Mikhaïl Yegourine était un fin connaisseur de l’âme humaine et ses tréfonds grouillants des désirs les plus pervers. Il allait les nourrir, distribuer aux fauves des sensations fraîches dont ils ne pourraient plus se passer après y avoir goûté. Au coin de l’allée, il vit les deux dobermans suivis de Ptior qui faisait sa ronde. Il consulta sa montre par habitude, car il faisait entièrement confiance à l’homme aux chiens. Les molosses étaient dressés à laisser entrer tout le monde. Toutefois pour ressortir de la propriété, leur maître devait leur en donner le signal. Jusqu’à présent personne ne s’était jamais aventuré à sauter le mur d’enceinte de deux mètres surmonté de barbelés électrifiés. De la villa, la clôture était invisible aux regards, cachée par les grands arbres. Dans cette banlieue de Moscou, les plus proches voisins se trouvaient à plus de cinq cents mètres, chaque habitation bénéficiait d’un terrain de plusieurs hectares.
Extrait:
« Le fragment a été analysé et le tissu contient de l’ADN humain et bovin.
– Un des garçons aura saigné sur un morceau de bœuf. Ces gars-là se coupent parfois. Rien de mystérieux là-dedans !
– C’est aussi ce que j’ai pensé en premier, monsieur le commissaire. Mais il n’en est rien. L’ADN est composé de deux séquences : l’une humaine et l’autre bovine. Il semblerait que ce soit un lambeau d’épiderme mi-humain mi-bovin. »
Krikov se tut.
Entendant ses propres paroles, il était conscient de l’énormité de ce qu’il proférait.
Semionov était tellement abasourdi qu’il en oubliait de tirer sur sa cigarette qui se consumait en un long tuyau de cendre au bout de ses doigts.
« Mi-humain, mi-bovin… » répéta-t-il dubitativement. « Eh bien, en voilà une histoire. Et le docteur Krougine a-t-elle un soupçon de discernement de la signification de cette aberrance ?
– Aucune idée, monsieur. Pour l’instant du moins.
– Je vois. »
Laura MacLeod, La Reine des neiges, Achetez: Ici

Classé sous :Critique littéraire

juin 30, 2022 By MLC

Je me souviens de toi, de Cédric Charles Antoine

Je me souviens de toi
Cédric Charles Antoine

Dans son dernier roman, Je me souviens de toi, Cédric Charles Antoine se glisse dans la peau d’un personnage féminin avec succès. Difficile d’en parler sans révéler une partie de l’intrigue. Disons simplement que son héroïne, Adèle Figmar, est journaliste et auteur de biographies pour les personnes qui ont beaucoup à dire, mais ne savent l’écrire elles-mêmes.

Cédric Charles Antoine ne serait pas Cédric Charles Antoine si la vie de la jeune femme ne devenait pas pleine de mystères et de surprises ! On peut révéler sans crainte qu’elle a été adoptée, donc ne connaît pas ses parents biologiques. Toutefois, elle a eu la chance d’être chérie par l’homme et la femme qui l’ont accueillie en leur foyer. Que lui manque-t-il alors ? Oh, presque rien. Pour elle, ses parents adoptifs sont ses vrais parents puisqu’elle n’en a connu d’autres. En fait, elle surmonte les douleurs d’un deuil relativement récent, celui de son mari, disparu deux ans auparavant. Son mariage était heureux et l’homme de sa vie lui manque encore terriblement. Un fait insolite la mettra sur la piste d’une histoire non moins curieuse : la sienne.

Je me souviens de ce jour-là, j’avais sept ans sur la photo. Adossée contre la balustrade de l’orphelinat, je contemplais la mer Baltique. J’attendais mes nouveaux parents tout en caressant le petit chien que nous avions recueilli avec mes camarades. La voiture s’est garée, je suis montée sur la banquette arrière, sans pleurer, sans me retourner. Je leur ai dit « Bonjour Papa, bonjour Maman », je ne savais pas quoi dire d’autre. Ils ont souri, nous sommes partis vers ma nouvelle vie.

Trente-deux ans se sont écoulés. Aujourd’hui, je mène une carrière de biographe. Au travers du passé des autres, j’écris le mien. Tout cela n’est certainement pas innocent. J’aime enquêter sur les destins hors du commun d’hommes ou de femmes qui ont souffert et me font l’honneur de me transmettre leurs mémoires. Demain, je dois rencontrer une personne importante…

Inutile de dire que ce roman de Cédric Charles Antoine nous séduit à chaque ligne et nous emporte dans une épopée peu connue du XXème siècle, les orphelins de la guerre et la reconstruction de l’Allemagne et de l’Europe, et nous aide à découvrir, comme tous les grands écrits, une partie ignorée jusque-là, de nous-mêmes.

Cédric Charles Antoine,  Je me souviens de toi, Amazon

Classé sous :Critique littéraire Balisé avec :Cédric Charles Antoine, enfant adopté, fb, orphelins de la guerre, reconstruction de l'Allemagne, XXè siècle

  • « Page précédente
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • …
  • 12
  • Page suivante »

Recherchez

Copyright © 2025 · Se connecter