février 8, 2016 By mlc

La Clarté des ténèbres, extrait 2

ClartéL’envie

Quelquefois, la vie des autres paraît plus confortable, plus aisée, plus facile à vivre, en un mot préférable. Ces êtres, dont nous envions la situation, nous semblent choyés, protégés, adulés, préférés de leur entourage. Il ne nous vient pas à l’esprit qu’ils sont le plus souvent incontestablement instrumentalisés par le même entourage du fait même de l’existence et de la présence de celui-ci. Ils font partie d’un mécanisme social auquel ils n’ont pu se soustraire, ni duquel ils ont pu être expulsés. Peut-être n’en ont-ils  probablement jamais eu conscience et par-là même n’ont-ils jamais essayé d’échapper à ces mécanismes sociaux qui les broient et se maintiennent par la grâce des héritages dits spirituels, de mères en filles, de sœurs en frères et de tantes en nièces, plus sûrement que les gènes assurant notre morphologie.

Ces êtres en vérité se laissent miner, ronger, détériorer par un amant, un mari, une mère, un père par qui ce cannibalisme immatériel est camouflé sous les traits de l’amour qu’il soit sexuel, fraternel ou filial pour ne citer que ceux-là et qui ont comme caractéristique commune le terrorisme caché par lequel ils s’implantent.

Les cannibales ainsi déguisés sous le masque d’un amant, d’un père ou d’une mère, éventuellement d’une amie chère, exercent purement et simplement  une véritable mainmise sur les affects de l’objet de leur pseudo amour totalement instrumentalisé. Cet exploit leur permet de vivre par interposition sans crainte car sans risque d’avoir à subir les avatars des êtres auxquels ils inoculent le désir de se conformer aux actions et aux décisions qu’ils leur imposent.

Cet équilibre relationnel se comprend d’autant mieux que l’on sait que ces êtres, que l’on pense entourés, s’exécutent à accomplir les demandes du cannibale pour rester dans la situation d’êtres favoris où ils se trouvent ou du moins pensent se trouver. Qui ne voudrait être le préféré ?

Néanmoins, il faut bien se rendre compte qu’en ce cas, le choyé abandonne une grande part de sa mobilité et de son autonomie, de sa liberté d’action et qu’il paie très chèrement cette vie qui nous paraît meilleure. Cet argument sur la perte de la liberté en contrepartie d’un acquis est loin d’être nouveau. La Fontaine nous en dévoile l’un des rouages dans sa fable Le Chien et le loup. Ce dernier opte pour une pitance moindre et garde de préférence sa liberté.

Nous devrons nous le rappeler lorsque nous penserons que la vie de certains est plus douce que la nôtre. Leur place ne leur est pas donnée. Voudrions-nous en payer le prix ?

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février 3, 2016 By mlc

La Clarté des ténèbres, extrait

ClartéLes relations sociales

Lorsqu’une rupture a été consommée entre deux êtres qui étaient si proches l’un de l’autre que leur relation avait donné naissance à une progéniture, marque indélébile et indéniable de la situation affective dans laquelle se déroulaient une partie de leurs rapports, on ne peut cependant assurer qu’il y ait eu plus qu’un lien banal qui les a uni pour un moment de plus ou moins longue durée, puisque la séparation a révélé ultérieurement l’absence de cette chose recherchée au départ et qu’ils pensaient avoir trouvée l’un dans l’autre, qui fit que l’un alla vers l’autre avec plus ou moins de réciprocité dans la force de l’élan.

Peut-on réellement admettre, c’est-à-dire, sincèrement penser, que l’un des partenaires aurait mis en branle un mécanisme ayant pour seul but de lui procurer un confort (de l’argent, des enfants, une position) ou une amélioration de sa position, reposant sur l’instrumentalisation de l’autre pour réaliser son objectif, jouant par ce fait avec la vie de l’autre ?

L’enjeu dans ce cas parait disproportionné.

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février 1, 2016 By mlc

La Clarté des ténèbres, extrait

Les relations sociales

Lorsqu’une rupture a été consommée entre deux êtres qui étaient si proches l’un de l’autre que leur relation avait donné naissance à une progéniture, marque indélébile et indéniable de la situation affective dans laquelle se déroulaient une partie de leurs rapports, on ne peut cependant assurer qu’il y ait eu plus qu’un lien banal qui les a uni pour un moment de plus ou moins longue durée, puisque la séparation a révélé ultérieurement l’absence de cette chose recherchée au départ et qu’ils pensaient avoir trouvée l’un dans l’autre, qui fit que l’un alla vers l’autre avec plus ou moins de réciprocité dans la force de l’élan.

Peut-on réellement admettre, c’est-à-dire, sincèrement penser, que l’un des partenaires aurait mis en branle un mécanisme ayant pour seul but de lui procurer un confort (de l’argent, des enfants, une position) ou une amélioration de sa position, reposant sur l’instrumentalisation de l’autre pour réaliser son objectif, jouant par ce fait avec la vie de l’autre ?

L’enjeu dans ce cas parait disproportionné.

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