décembre 13, 2015 By mlc

Crime à l’université, Murielle Lucie Clément

CrimeUnivEntre nous les polars que j’affectionne font toujours plus de cinq cent pages. Je pencherais plutôt pour ceux de sept cent ou neuf cent pages et il s’agit plus de thrillers, disons des romans à intrigues avec, de préférence, une intrigue principale et une ou plusieurs intrigues secondaires, des ramifications sociales, psychologiques, policières, géographiques, historiques parfois, se déroulant dans des milieux aussi divers que métropolitain, naval, rural, informatique, écologique etc. Les personnages doivent être bien creusés avec des conflits, et non des stéréotypes, éviter le cliché éculé du policier alcoolique, tabagique mis à la porte du domicile conjugal à cause de ses horaires fantasques (sous-entendu qui a sacrifié  son mariage, sa famille à son travail, son devoir de protéger le quidam lambda), frustré de savoir sa femme dans les bras d’un autre et heureuse, lui qui est incapable de sentiments en dehors de la compassion éprouvée pour les victimes d’assassins sadiques.

J’exige aussi de l’auteur un travail invisible sur la langue avec de la recherche dans le vocabulaire, cela va de soi, mais aussi et surtout dans le détail bien ficelé grâce auquel je puisse pénétrer dans une scène et observer le décor à mon aise et les mouvements des personnages, des animaux et des insectes, afin que je puisse appréhender la lumière, l’obscurité. Lorsque je parle de détail, je veux non seulement la poussière qui se joue de la lumière dans un rayon de soleil filtrant à travers une fente des persiennes et se répercutant sur le papier peint de la chambre, ce qui est élémentaire, mais je désire voir la teinte crayeuse de ce rai créant de ses particules emmitouflées de matité, la touffeur ocrée de la chambre, l’exhalaison des ténèbres artificielles de midi. Qu’il ne me dise pas le diptère qui bourdonne, mais la mouche trottinant sur la cuillère à café et tâtant avec délicatesse de sa trompe en forme de sabot, la goutte sèche et brune laissée par le breuvage matinal du protagoniste. S’il y a des fougères, je veux voir sur les crosses duveteuses vert Véronèse, les minuscules poils boucanés, raides comme les soies d’un sangliers lilliputien. Quant au suspense, il est loin d’être l’apanage indispensable aux romans à intrigue, mais devrait s’écouler de tout ouvrage qu’il soit scientifique ou littéraire, roman, nouvelle, poésie ou essai, puisqu’il est ce qui me fait moi, lecteur, désirer poursuivre la lecture pour savoir le développement d’une argumentation, l’originalité d’une thèse, les circonvolutions d’une intrigue, les ramifications de la composition, la variété du style de l’auteur, sa vision, bref, en un mot, tourner la page.

– Comment pouvez-vous lire une telle écriture ! » s’exclama Nekimov qui avait écouté avec beaucoup de patience l’argumentation de Chloé. « Neuf cent pages ! Mais c’est impossible. Ce sont des romans qui ne mènent nulle part, une écriture plate, insignifiante. La vie est si courte, vous savez, il faut lire l’essentiel.

– Oui, bien sûr, l’essentiel… mais peut-il être le même pour tous ?

– Un roman doit changer votre vie, sinon pourquoi le lire ? La lecture doit être une lecture nécessaire. Le livre lu devrait traiter des grands sujets, des grandes questions existentielles : la mort, l’amour, la fugacité de l’être, le Bien, le Mal… Pour le reste, le divertissement, nous avons le cinéma, la télévision qui sont beaucoup mieux appropriés pour cela. Chaque livre doit proposer un chemin de salut, pourrait-on dire, il doit être une sotériologie. Et, vous voyez, il y a trop de livres inutiles…

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novembre 10, 2015 By mlc

Nouvelle couverture pour Crime à l’université

CrimeUnivAmsterdam au XXI siècle. A l’université, le corps sans vie d’Eva Struiter est retrouvé dans le placard de son bureau. Son petit ami, Joost van Dame, est suspecté du crime, mais clame son innocence. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Hartevelt, marié, père de deux enfants et féru de littérature russe, ne croit pas à la culpabilité de Joost. Quelques semaines plus tard, une autre jeune femme est sauvagement assassinée. Un serial killer sévirait-il au département de français? Sous la surface anodine de la vie universitaire se cachent peut-être des secrets inavouables…

Une alcoolique invétérée, un fumeur de haschich, un joueur pathologique, un visiteur du quartier rouge, une hystérique en psychothérapie donnent des cours de littérature. Le doyen, fanatique d’architecture, enfourche son dada dès que possible; le directeur des Études slaves prend des leçons de chant et un professeur acharné à récupérer des subventions sont quelques-uns des personnages d’un roman policier efficace et polyphonique où se superposent narration, coupure de presse et articles universitaires et dans lequel la littérature tient le haut du pavé.

Ayant eu des ventes plus que moyennes, Crime à l’Université s’habille d’une nouvelle veste. Pour fêter ce départ, il est aussi disponible à un petit prix en version Kindle: 0,99 €. Une véritable aubaine pour les amateurs de pavés aux rebondissements nombreux avec des intrigues secondaires et beaucoup de personnages.

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