Si l’expression « Mourir de rire » veut encore dire quelque chose, elle s’applique assurément à l’opus d’Aloysius Chabossot, Fallait pas l’inviter! Trouver un livre plus désopilant s’avérera extrêmement difficile, c’est certain. Pas une seule page sans un éclatement de rire.
Un plan tordu au départ ne fait pas peur à celle qui le concocte, ne s’apercevant même pas de l’incongruence du dessein. Demander à un collègue, avec qui elle a eu une brève affaire, tournée court sur son initiative, de jouer le fiancé au mariage de son frère. La demoiselle ne veut plus être vue comme celle qui n’a pas réussi à se caser. Fallait oser cette idée farfelue. L’auteur l’a fait.
Tout en subtilité, avec une immense connaissance de la nature humaine, Chabossot portraiture ses personnages et il aligne l’improbabilité de façon si naturelle qu’elle en devient évidente.
La narratrice, sympathique, un peu gauche et naïve, mais tellement vraie, est familière au lecteur tant ses raisonnements, bien que très inaccoutumés, sont logiques. En dépit d’une bonne dose de perspicacité, elle se retrouve dans une situation pratiquement inextricable. Au moment où il paraît qu’elle va s’en sortir, la tuile ultime lui tombe dessus.
Un livre à ne pas mettre entre les mains de pisse-froid sans humour, mais qu’un réalisateur de cinéma pourrait bien trouver à son goût pour faire exploser le box-office. Simplement écrire le scénario et rassembler une distribution adéquate.