Anus
Hole of the world
Hole in History
Will you be remembered
In a future century
when only a date
will still be engraved
in a book on a shelf
on a stone in a yard?
Chroniques, Conseils, Fiction, Non Fiction, Polar and Co
By MLC
By MLC
Ecrit dans une plume subtile, pleine délicatesse, L’Appel des Laudennas de Muriel Martinella est une plongée dans la psychologie des êtres chavirés par l’existence.
Manifestement, Muriel Martinella s’est penché avec ferveur sur la psychologie de ses personnages qui sont ciselés dans une écriture précise où chaque mot résonne de mille éclats sans jamais dévoiler son secret. C’est un livre à déguster. Chaque phrase emporte le lecteur dans un univers inconnu et néanmoins reconnaissable. Un des romans que sans doute on retrouvera du plaisir à relire dans quelques temps.
Elle avait ramené ses cheveux en un petit chignon adorable, ce qui avait pour effet d’accentuer sa maigreur et révélait sa nouvelle nuque d’oiseau, si fragile sous le duvet blond.
Les tréfonds de l’âme humaine sont parfois insondables, mais l’auteur parvient à y faire séjourner son lecteur en une exploration digne d’un spéléologue dans des grottes inexplorées. Son héroïne décortique les moments vécus par ses géniteurs qui ont précédé sa naissance. Elle devra vivre une longue nuit pour enfin découvrir c’elle qu’elle est réellement.
Au lac d’Annecy, un double suicide par noyade. Des témoins affirment avoir vu un couple main dans la main, pénétrer ses eaux dormantes. Or, malgré des recherches organisées par la gendarmerie, assistée d’un sonar sophistiqué pour sonder les profondeurs de ce lac, seul le corps d’une femme est retrouvé… De retour des Etats-Unis pour assister aux obsèques de sa mère, Eve et sa tante Juliette qui l’a élevée vont remonter le passé en s’aidant de documents audio ou épistolaires laissés par le couple. Au cours d’une longue et rude nuit, Eve va pousser Juliette dans ses retranchements jusqu’à lui extirper la genèse des trois morts violentes auxquelles elles sont mêlées. Une vérité qui se paiera au prix fort… EXTRAIT :
« … Je n’ai pas entrepris de longues études et raisonne simplement, avec tout le bon sens dont je dispose, continua la voix de Colin. Je vais essayer de poser des mots sur cette tragédie que nous vivons depuis quelques mois avec toute l’objectivité dont je suis capable. Les femmes sont rentrées de Sardaigne. Oui, contraint et forcé, j’ai dû laisser Marie à Juliette. Mais je ne l’abandonne pas. Je reviendrai la chercher aussi vite que je le pourrai et bientôt, cette aventure ne sera plus qu’un mauvais souvenir. L’image tremblotante de Marie dans le rétroviseur alors qu’elle est tassée sur la banquette arrière de la voiture de location est la dernière image que je garde d’elle ; les os pointus de son corps d’oiseau qui se dérobe à mon étreinte, la dernière sensation dont mes bras se souviennent… »
Muriel Martinella, L’Appel des Launeddas, sur Amazon
By MLC
JeF Pissard a habitué ses lecteurs à un humour bon enfant aux blagues tant sur le fond que sur la forme. Dans Bob l’Amerloc, il ne déroge pas à cette règle et sert à son lecteurs des personnages hauts en couleur.
Robert Penissard, dit Bob l’Amerloc et son meilleur ami, Jean-Claude Giraudon dit Grandhi, forment un duo alerte ne manquant pas de répartie dans les situations les plus cocasses ou les séances de tarte à la crème (littéralement) pour des cérémonies officielles :
le DG et le président, top membres des « Les Pros Services Secrets », rudoyés et ridiculisés. Le Ministre témoin de cette scène. Et donc, à présent, concerné et embringué. Le préfet, pris de court par ce événements. Et qui n’a pas assuré. Les gendarmes et leur laxisme. Autant dire qu’après brassage secouage de tous ces trucs dans le shaker: ça va éructer sec et vite venir menacer de nous griller les poils du trou qui pète.
Les amis retrouvent Gérard Depardieu dans le Centre de la France :
Wouuaahh… Le salaud, se laissent alors aller tout bas Grandji et Bob, en se lançant dans les bras de Gérard Depardieu et en s’étreignant comme des enfants. Rires; Tapes dans le dos. Pinçages de fesses. Touchage de couilles. Tout y passe comme au bon vieux temps. Et ça rit. Ça rit. Ça trinque. Ça trinque. Des mots. Et encore des mots…
Les situations les plus rocambolesques entraînent la fuite des compères dans un squat des plus crades sans aucune commodité. Qu’à cela ne tienne. A la guerre comme à la guerre:
Pour pisser, ils verront plus tard. En attendant chacun se pose sur les matelas. Bob hésite, tant c’est sale, et puis cède. Mao se met à plat dos. Jicé se met sur le côté, comme pour se trouver le moins possible en prise avec la crasse, s’appuie sur son coude et se soutient la tête. […]
Des bruits de marmaille. Des cris d’enfants. Des pas dans le couloir. Des bruits de cuisine sommaire. Des rots. Des pets. Des bruit de lavabo. Des bruits de miction (comme l’impression que ça pisse où ça peut). Des bruits de matelas. Des retournements sur les matelas. Des ronflements. Des gémissements de femmes. Des cris de femmes. Des gueulantes. Des bruits de matelas. Des râles de jouissance. De douleur aussi. Des coups. Des mots: « Salope. Salop. Enculé. »… Et puis les effluves de cuisine, de sueurs, de vents, de foutre…
Les organismes des trois lâchent prise…
Endormissement…
Description de l’éditeur:
« The spirit of San-Antonio is back ! »
Robert, dit Bob, (au centre sur la photo de couverture) se trouve pris dans une affaire de vol, à son insu. Voulant éclaircir l’affaire, il entraîne ses deux amis retraités, Grandji (à gauche) et Mao (à droite), dans de drôles d’histoires qui dégénèrent… et où sont impliqués, volontairement ou pas : un cabaret de spectacles travestis, Les Restos du Cœur, Emmaüs, un centre d’hébergement de personnes handicapées, Gérard Depardieu, le ministre Michel Sapin… et, et… peut-être des personnalités plus haut placées !?
Si les héros de cette histoire, menée tambour battant, peuvent apparaître à la lecture de ce livre comme étant réels, C’EST PARCE QU’ILS LE SONT. Voir leurs portraits sur la jaquette. Dans ce polar, il y a de l’action, jamais rien de violent à l’extrême comme on le voit trop (c’est à qui mettra le plus d’hémoglobine), il y a de la camaraderie, du suspens et de la profondeur derrière les maladresses de ces branquignols de l’enquête. Compte tenu du fond du sujet, qui se révèle au fur et à mesure de l’histoire, on peut dire que ce livre est un livre humaniste.
Voyez les protagonistes en vrai sur cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=5NlfWQMaN-A&t=11s
JeF Pissard, Bob l’Amerloc, Disponible sur Amazon
By MLC
Luca Tahtieazym est devenu l’un des auteurs dont on attend le nouveau roman avec une certaine impatience. Avec Ceux qui ne renonçaient pas, l’auteur sait une fois de plus captiver son lecteur. Mais en plus d’une intrigue encore mieux ficelée que le rôti dominical, ce roman régale par des allitérations raciniennes. Telle:
mais le morose a rossé le rose et elle aussi a cessé d’espérer
pour exprimé le désabusé de la femme après quelque temps de mariage où la lune de miel est supplantée par le quotidien.
On s’en doute, Ceux qui ne renonçaient pas ne rigolent pas tous les jours et ils se coltinent le chagrin à pleines brouettes comme le définit si bien le héros qui faisait partie des trembleurs blèches dans sa jeunesse (une allitération dont il siéra au lecteur d’en décortiquer la signification). Blèche comme le roman éponyme de Pierre Drieu La Rochelle paru en 1928 ou blèche comme un homme mou, sans panache ?
En dépit d’une mise en garde sur la validité de ses souvenirs, à aucun moment la mémoire ne fait défaut au narrateur pour relater avec force minutie son passé et ses aléas:
Mes premiers souvenirs sont diffus. Je n’ai pas de scènes précises en tête, plutôt des flashs, des photos d’un instant fugace, une réminiscence de sentiments oubliés, mis de côté, estompés par le manque d’envie.
Mené de plume de maître, ce roman plonge le lecteur dans les circonvolutions de l’âme humaine, une spécialité dont Luca Tahtieazym s’être fait le hérault. Moins épicé que Versus, Ceux qui ne renonçaient pas ne manque tout de même pas de piquant et fera les délices des fans de l’auteur par ses réflexions sur les comportements et leurs conséquences, le pardon et la vengeance, les victimes et leurs bourreaux formant la trame serrée d’une intrigue qui emporte à la vitesse grand V.
Quatrième de couverture:
Quand le sort crache son fiel et s’acharne sur l’homme en quête de rédemption, il n’y a plus qu’une issue : fermer les yeux, prendre une grande inspiration et encaisser les coups.
Puis, le moment venu, les rendre…
Luca Tahtieazym, Ceux qui ne renonçaient pas, Amazon (version papier et Kindle)
By MLC
Pour tout dire, j’ai été agréablement surprise par ce récit.
Dans la veine d’Octobre rougede Tom Clancy ou peut-être de Michael Dimercurio avec Immersion d’urgence, La dernière torpilleet surtout Alerte : plongée immédiate– des auteurs dont je raffole pour les frayeurs qu’ils m’ont maintes fois procurées – avec ce récit, Frédéric Soulier a eu la capacité de me plonger dans le film Koursk, Hunter killeret, par la photo de couverture, m’a rappelé l’affiche d’Abîmestant et si bien que je m’interroge sur la possibilité d’avoir été entraînée dans une novélisation.
L’écriture de l’auteur – avec son emploi de mots inusités parfois cocasses –, m’a tout de même fait oublier que l’intrigue se déroulait sous l’eau. Même les avaries occasionnées par les torpilles m’ont paru légères et sans véritable gravité malgré les brèches qu’elles avaient ouvertes dans la coque. Je n’ai ressenti aucune panique, car celle de l’équipage, peu développée par l’auteur, paraissait minime.
Peut-être est-ce aussi parce que ces hommes, habitués à vivre dans ce sous-marin, ne remarquaient plus le danger omniprésent. Par ailleurs, probablement que la profusion de détails techniques entachait d’irréalité un récit qui ne voulait pas avouer sa direction pourtant évidente. En effet, savoir que je lisais en fait une lettre écrite des années plus tard, m’assurait que le protagoniste n’avait pas succombé à 200 m sous la surface de l’océan. De là aussi probablement le manque de suspense lors de la lecture. Toutefois, le langage imagé de l’auteur me permettait très bien de voir la scène comme si j’y étais.
Je ne vais pas dévoiler en détails ce qui se passe dans ce sous-marin mais le microcosme décrit par l’auteur est une belle représentation de ce que peut être l’âme humaine et surtout la bêtise de l’homme.
En conclusion, je dirais que c’est un livre à lire. Court mais fort.