C’est le métier qui rentre, Sylvie Testud
En voyant le trailer « Arrête ton cinéma », l’envie m’a prise de lire le livre qui a inspiré le film. Un je ne sais quoi d’authentique traversait littéralement l’écran. Il est vrai que j’adore Josiane Balasko et le rôle du producteur givré lui va à ravir. Le livre a depuis l’annonce de la sortie été rebaptisé du même nom que le film, mais qu’importe.
Franche rigolade assurée. Peut-être encore plus désopilant lorsque l’on connaît les arcanes du métier d’acteur. Pour moi, c’est l’expérience de l’opéra et de ses productions qui m’a servi de porte d’entrée.
Sybille a été approchée pour écrire le scénario d’un film. Elle y croit et elle accepte toutes les concessions possibles de ses producteurs, tous les changements. Que l’on juge. Au départ, l’histoire tourne autour de trois infirmières qui tombent amoureuses du fils ou du père d’une patient. Au final, la trame de l’histoire est centrée sur trois prostituées (les prettygirls) et trois clients charmants tout en étant passée par un haras avec les gentilles filles qui s’occupaient des chevaux !
En définitive, le film ne se fera pas comme Sybille le pensait. Ni comme l’anticipait le lecteur.
S’il ne s’agit pas de grande littérature, c’est un livre agréable qui se lit facilement et nous montre les envers de la pellicule.
Sylvie Testud, C’est le métier qui rentre (Arrête ton cinéma) sur Amazon
L’Île des hommes déchus, Guillaume Audru
De façon tout à fait irrationnelle, je me méfie souvent des livres qui ont reçu un prix littéraire. Parfois, je décide d’en lire un lorsque j’hésite devant le titre ou bien le prix. L’Île des hommes déchus de Guillaume Audru m’a attirée car je suis toujours fascinée par ce que peux être la vie sur une île. C’est, après tout, une raison comme une autre de choisir de lire un livre.
Le prix du meilleur polar, Balai de la découverte, mérite bien la seconde partie du nom. Réelle découverte et un bravo pour les Editions du caïman qui osent sortir un polar hors du commun. Voilà un auteur qui écrit un polar sans avoir peur de la littérature. Un style et une forme entrelacés comme il se doit. Une intrigue à rebondissements qui prend ses racines dans un passé que le lecteur découvre petit à petit. Une focalisation polyphonique qui donne toute la mesure de la virtuosité de l’auteur.
Tout comme chaque compositeur doit maîtriser l’art de la fugue avant de pouvoir écrire une symphonie, chaque auteur devrait maîtriser l’art d’écrire avant de se lancer dans la rédaction d’un roman, fut-il sentimental, un polar ou autre. Ces prémisses, Guillaume Audru les connaît apparemment et sait les appliquer pour le plus grand bonheur du lecteur qui peut se laisser porter par une histoire sans être assailli par des turbulences syntaxiques ou, pire, des contresens évidents.
Il semblerait que les iliens soient toujours incapables de laisser derrière eux à jamais leur île Stroma au nord de l’Ecosse. C’est le cas de Eddie et de Moira. Lui, a été policier à Inverness sur le continent. Elle, habite encore de l’autre côté de la mer où elle est inspectrice de police. Un squelette déterré lors de travaux de voirie les fera enquêter côté à côte et découvrir un passé dont ils ignoraient tout les détails même si quelques grandes lignes leur étaient connues.
L’ambiance insulaire est étouffante, les non-dits ressurgissent sans pourtant éclairer les motifs des uns et des autres ni leurs intérêts. Le vieux père bourru, le curé accommodant qui le protège de son amitié, la mère effacée, le cousin, le frère, tout le monde se connaît sans se connaître vraiment tout engorgés qu’ils sont de leur propre personne. La vie tourne autour d’un pub où on se retrouve après le labeur à la conserverie et une boutique de souvenirs. L’amourette de Moira et Eddie refleurira-t-elle ? Saura-t-on qui est ce squelette abandonné en terre sans sépulture ? Et quel est ce secret qui pèse sur tous ?
Un auteur à suivre assurément.
Trop de livres seraient donc inutiles
Un roman doit changer votre vie, sinon pourquoi le lire ? La lecture doit être une lecture nécessaire. Le livre lu devrait traiter des grands sujets, des grandes questions existentielles : la mort, l’amour, la fugacité de l’être, le Bien, le Mal…
Pour le reste, le divertissement, nous avons le cinéma, la télévision qui sont beaucoup mieux appropriés pour cela. Chaque livre doit proposer un chemin de salut, pourrait-on dire, il doit être une sotériologie. Et, vous voyez, il y a trop de livres inutiles…
Drôles d’oiseaux dans la blogosphère

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