mars 29, 2022 By MLC

La Lueur, un roman d’Alexis Arend

A l’illustration de la couverture, le lecteur devine que la lueur dont il est question n’est pas celle de l’Eveil ni celle d’une aube naissante. Le dernier opus d’Alexis Arend, La Lueur, traite de manière angoissante les rapports entre les hommes, les femmes et la nature, leurs observations particulières, de leurs rêves et de leurs désirs, de leur incompréhension surtout. Incompréhension des uns envers les autres, incompréhension de leur environnement, incompréhension de leur moi profond.

Une intrigue à l’ambiance inquiétante, truffée de métaphores filées, d’événements qui emportent vers des gouffres insondables les personnages et le lecteur à leur suite. A-t-il bien lu ce qu’il croit comprendre ? Est-ce la folie du personnage qui s’installe ou bien la sienne ? Ainsi va-t-il de frisson en frisson au fil des pages.
Impossible d’en dire plus sans dévoiler plus de l’histoire où les mécanismes et les rebondissements s’imbriquent comme des poupées russes.
Juste une dernière chose : un roman à tomber !

Ce qu’en dit l’éditeur:

LA LUEUR, Thriller Fantastique / Drame, par l’auteur de JOSH, SALAMANCA et HEAVEN’S ROAD

Tout aurait pu s’avérer idyllique pour Jared et Amanda Lynch : des vacances en amoureux dans un endroit sublime, un lotissement des plus agréables au Mont Baker-Snoqualmie, dans l’État de Washington, et une chaleureuse communauté d’estivants.
Oui, tout s’annonçait parfait…
… jusqu’à l’apparition de cette lueur étrange dans le ciel. Une lueur incandescente, forte d’une aura fascinante.
C’est alors que tout bascule pour Jared et les autres. Soudain, surviennent des événements impensables, des événements plongeant cette paisible communauté dans la stupeur et le désarroi…
Oui, mais cette lueur n’est-elle pas là pour une bonne raison ?
N’y a-t-il pas, derrière sa lumière envoûtante, un incroyable message, une inestimable révélation ?

Alexis Arend, La Lueur, sur Amazon

Classé sous :Critique littéraire

mars 23, 2022 By MLC

Le champ d’orties de Céline Saint-Charle

L'indépanda 7

Une histoire qui enfonce le lecteur au cœur des ténèbres après l’avoir transporté haut et fort sur un arc-en-ciel empli de bonté amicale. Une structure intéressante et efficace servie par une plume légère et plaisante à lire qui ne rechigne pas sur le côté sombre de l’humain. L’auteur tente peut-être encore un peu trop de faire de la littérature, ce qui est inutile. Son écriture fluide lui permettrait d’en faire un peu moins.
Le début serait à revoir, surtout le première phrase, un peu rugueuse, bancale et « ce qu’il rumine » ne nécessite nullement l’ajout « au plus profond de lui-même ». Une précision superflue étant donné qu’on rumine rarement autrement.
Ce ne sont que deux petites remarques qui n’altèrent en rien la puissance évocatrice de cette nouvelle. Un exercice périlleux auquel l’auteur s’adonne avec justesse, justice doit lui être rendue.

« Le champ d’orties » de Céline Saint-Charle dans L’indépanda n° 7, 2019

Tout savoir sur Céline Saint-Charle : Son blog

L’indépanda:   L’Indé Panda est un magazine numérique gratuit, rassemblant des nouvelles d’auteurs indépendants.

Classé sous :Critique littéraire

mars 23, 2022 By MLC

Tu n’es jamais revenu de Cédric Charles Antoine

Tu n'es jamais revenu

Cédric Charles Antoine, un des auteurs indépendants les plus en vogue sur Amazon est, sans contestation possible, un bon conteur d’histoires. Selon une structure éprouvée, l’auteur emmène habituellement son lecteur pour une randonnée dans une existence torturée par une absence.

Cédric Charles Antoine se lit avec plaisir et je le recommande à tout lecteur qui désire se plonger dans une histoire bien écrite où le passé et le présent fréquemment se rejoignent dans une intrigue familiale.

Tu n’es jamais revenu pose tout de même la question existentielle de savoir si on a le droit de lire le courrier adressé à quelqu’un d’autre, ce courrier fût-il vieux de plusieurs décennies ? Une des nombreuses interrogations de ce roman dont le seul reproche qu’on pourrait lui faire est d’être parfois un peu trop écrit. Mais ce n’est là qu’une infime remarque comparé à l’immense plaisir que peut en retirer un lecteur friand du genre pour ne pas dire de l’auteur.

Quatrième de couverture:

La vérité est parfois un poison dissous par l’antidote du mensonge !
En 1990, de retour dans ma ville natale, j’ai déniché une lettre égarée par le facteur, coincée à l’abri depuis 20 ans dans la cave du vieil immeuble de mes parents à Bayeux.
L’enveloppe semblait en parfait état de conservation, le cachet de la poste indiquait « octobre 1970 ». Le dilemme s’est installé : l’ouvrir, la déposer à l’adresse ou la renvoyer à l’expéditeur à Belle-Île-en-Mer. J’ai localisé la maison du destinataire, un étrange hôtel particulier, plus haut dans la rue…
J’ai commis l’irréparable !
Alice Bergain sera immergée au cœur d’une tragédie familiale, rythmée par une enquête haletante sur cette île bretonne.

Lire un extrait :
https://www.amazon.fr/dp/B076G9DGWM/

Classé sous :Critique littéraire

mars 20, 2022 By MLC

Nadja de Breton

Nadja Breton

Nadja, récit autobiographique

Dans Nadja, nous retrouvons plusieurs aspects du récit avec, entre autres, des éléments autobiographiques, des réflexions sur la morale et la philosophie, des commentaires sociaux et des confidences très personnelles. Cependant, nous pouvons l’appeler autobiographie, car une grande part du récit consiste en le journal de Breton et il réfère à un moment précis de sa vie. Moment où Breton commençait à vraiment s’insérer dans la réalité historique du Surréalisme. Breton est lui-même dans Nadja. Il est un homme dont la vie se confond avec la carrière littéraire. Le fait que Nadja ait vraiment existé motive le choix de cette période plutôt qu’une autre et aussi le fait que Nadja ait été l’une des rencontres déterminantes dans sa vie. L’accumulation des notations temporelles non indispensables montre aussi le caractère autobiographique de l’œuvre en cela qu’elle en accroît la crédibilité.

Le récit commence par la question : « qui suis-je ? ». 

En un sens Breton trouve une réponse à cette question puisqu’il découvre à la fin du livre ce qu’il est réellement : un Surréaliste et surtout un homme pour qui l’amour fou compte plus que tout. Mais d’un autre côté, il ne sait toujours pas qui il est puisqu’il hésite encore, qu’il a des remords. Mais tout de même, le livre se termine sur une certitude : « La beauté sera convulsive ou ne sera pas. » Alors, la réponse n’existe que dans de brefs instants. « Qui suis-je ? » Question cruciale dont la réponse reste malgré tout plus ou moins énigmatique et sujette aux aléas de la vie.

Nadja : l’histoire d’une quête de soi : quel rôle Nadja joue-t-elle dans cette quête ? 

Par sa présence, Nadja aide Breton à se découvrir. Elle a un rôle révélateur pour lui et l’expérience avec elle redonne à Breton le sens de la vie, car à travers ou par elle, il a compris que la vie se trouvait dans cette vie-ci et non dans l’au-delà.

« Qui vive ? Est-ce vous Nadja ? Est-il vrai que l’au-delà, tout l’au-delà soit dans cette vie ? Je ne vous entends pas. Qui vive ? Est-ce moi seul ? Est-ce moi-même ? » Par sa présence, Nadja justifie aussi la quête de Breton et elle l’aide à se voir et à se situer par rapport à lui-même. Et une fois son rôle achevé d’initiatrice, de révélatrice, elle disparaît. Breton s’est développé du « Qui suis-je ? » initial au « Qui vive ? » sur lequel se termine leur aventure qui se détache de Breton malgré que la voix qui l’anime puisse encore s’élever.

Quel est le destin de Nadja et quelle leçon Breton pourrait-il tirer de cette destinée ? 

Nadja devra être internée ayant sombré dans la folie. Pour Breton, il s’interrogera, car il n’avait pas vu la maladie la gagner. A partir de ce moment, il a la certitude encore plus aiguë de l’existence des limites qu’il ne faut pas transgresser, certain garde-fou qu’il n’est pas bon d’enjamber. D’un côté, il condamne les psychiatres et les juges, les prisons et les asiles et refuse une manière de vivre imposée par la société ; de l’autre, il condamne tout aussi durement l’homme qui supporte son asservissement. Avec Nadja, il a pu goûter à la tentation de mener une vie surréaliste, toute de risque et de disponibilité. Il a connu « le principe de subversion totale » mais le destin de Nadja lui en fait voir les conséquences possibles. 

Les « faits glissades ». Que faut-il entendre par ce phénomène surréaliste ? 

Françoise Calin décrit les « faits-glissades » comme des événements qui en amènent inéluctablement d’autres. Les faits glissades sont moins forts que les faits-précipices. Par exemple, la rencontre avec Nadja est un fait-précipice en lui-même mais devient un fait-glissade par rapport à la rencontre avec le « tu » de la fin du livre. Un fait-glissade peut donc être un fait-précipice qui se transforme en intensité. Mais il ne peut être aussi que cela. Par exemple : voir les panneaux « Bois et Charbons » sont des faits-glissades. Ce sont des signaux « des faits de valeur intrinsèque sans doute peu contrôlable qui échappent à notre compréhension et qui ont toutes les apparences d’un signal, sans qu’on puisse dire au juste quel signal ». Leur hiérarchie dépend de l’effet qu’ils produisent sur nous. 

Les mots « faits-glissades » et « faits-précipices » annonçaient le danger de « couler à pic » nous dit Françoise Calin, car c’est plonger dans le noir, dans l’inconnu que de partir dans cette « descente vertigineuse en nous » menant vers la « zone interdite » zone que Nadja a transgressé trop de fois pour revenir. Une chose très importante, c’est que les « faits-glissades » et les « faits-précipices » ne peuvent être provoqués. Ils surgissent du hasard objectif qui nous met en rapport avec l’inconscient.

Le rôle de la mémoire et du souvenir.

La mémoire est ensevelie dans le gant de la main et « le Surréalisme vous introduira dans la mort qui est une société secrète. » Le gant est fourni par le Surréalisme. « M » est la lettre initiale de « mort » et de « mémoire » qui est involontaire pour Breton en cela qu’elle joue un grand rôle d’association. Au gré de sa fantaisie, elle conduit l’homme, son sujet. Cependant, avec beaucoup de discipline, il peut arriver à l’apprivoiser, mais jamais à la dompter complètement. En cela, la mémoire joue un grand rôle dans l’autobiographie de Breton, car elle s’arroge le droit d’y faire des coupures, de ne pas tenir compte des transitions tout comme dans le rêve. Le souvenir, quant à lui, joue un rôle déterminant puisque c’est en souvenir de Nadja que Breton écrit ce récit, deux ans après leur rencontre.

« La vraie vie »  

Pour Breton, la « vraie vie » est la vie surréaliste. Il ne retient que ce qui est important. C’est une manière de vivre où l’on est ouvert et réceptif au hasard objectif. La « vraie vie » suppose une disposition d’esprit permettant de s’ouvrir aux rencontres.

Dans Nadja, Breton a une prédilection pour certains endroits de Paris qui possèdent une signification « surréaliste ». 

Il y a dans Nadja plus de 60 lieux ou établissements parisiens de mentionnés. Breton ne les décrit pas souvent, il se contente uniquement de les nommer la plupart du temps. Le Marché aux Puces de la Porte Saint Ouen est un lieu « surréaliste », car avec l’ouverture d’esprit nécessaire on peut y découvrir des trucs ou des personnes comme la petite fille qui déclame Rimbaud ou le cendrier-cendrillon. 

« Surréel » et surréalité ».

La Surréalité est pour ainsi dire la synthèse du réel et de l’irréel, une synthèse momentanée qui prend place lorsque les deux mondes se touchent. C’est une expérience qui surgit du contact avec la réalité « Avoir l’aigrette aux tempes » est l’expérience physique de la surréalité pour Breton. La surréalité dépend de notre inconscient, de la compagnie dans laquelle nous nous trouvons et de ce que le hasard nous fait rencontrer de la réalité.

Breton dit : « Je crois à la résolution future de ces deux états […] que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de « surréalité », si l’on peut ainsi dire ».

Le surréel, par contre, est ce qui est au-delà du réel, c’est le merveilleux qui s’oppose aux contingences du quotidien.

Classé sous :Critique littéraire

mars 18, 2022 By mlc

Frédéric Soulier, Le Cri sauvage de l’âme

cri sauvageDans une écriture mâtinée d’Alphonse Boudard et de Frédéric Dard, l’auteur fouille la psychologie de personnages dont la véracité explose en des dialogues où transparaît à certains moments une brume de réminiscence de Marcel Audiard. Des dialogues cohérents avec la consistance des personnages. Le docteur s’exprime différemment du narrateur mal aimé et autodidacte ; le copain SDF fort en gueule autrement que le papparazzo et la vedette de télévision, Mélody, d’une autre manière que la fiancée, Delphine. Coup de maître de l’auteur que de les emboucher d’un vocabulaire, inhérent à chacun, au tempo approprié où le mentir vrai devient vérité.

Frédéric Soulier signe une fiction saillie de la vie même où la télé-réalité se terre sur les berges du fleuve parisien abritant deux SDF inséparables au cœur à la bonne place et aux neurones qui moulinent plus de bon sens que la société qui les a rejetés.

L’intrigue se déroule dans la faille de l’essence humaine pour se muer en un cri sauvage, véritable cri d’amour. Ce cri d’amour, le roman de Frédéric Soulier le pousse jusqu’aux tréfonds de l’âme de son lecteur qui s’enfonce ainsi dans le noir le plus absolu. Le noir broyé par le grand reporter devenu papparazzo ; le noir qui émaille les pensées du narrateur-héros ; le noir lové dans le cœur de Thérèse ; le noir des bas-fonds et du fonds de la fosse où grouillent les anguilles des sentiments enchevêtrés dans la boue du marasme existentiel des damnés de Paname.

Une intrigue structurée comme une cathédrale, éclairée par la fulgurance d’évidences trop souvent oubliées et qui, nonobstant, édifient le lecteur et le guident vers une introspection initiée par la narration. Des tirades sur la politique, l’amour, la haine peuvent en être la source, mais parfois une courte maxime génère l’étincelle. « Chaque foyer privé de télévision est un sanctuaire », jette le narrateur. La balle rebondit alors dans le camp du lecteur.

Frédéric Soulier, Le Cri sauvage de l’âme, Amazon Kindle / broché

Classé sous :Critique littéraire Balisé avec :Alphonse Boudard, Frédéric Dard, Marcel Audiard, Paname, SDF, télé-réalité

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