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avril 30, 2022 By mlc

Elen Brig Koridwen, S’en sortir, c’est possible (t. 1)

S'en sortir 1Que penser de cette « expérience vécue » d’Elen Brig Koridwen précédé de citations d’Alain (Celui qui attend son bonheur comme il attend le soleil ou la pluie, attendra longtemps), de Goethe (Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le) et Crébillon père (Le succès fut toujours un enfant de l’audace) – pour autant que le lecteur d’aujourd’hui à qui s’adresse cet ouvrage ait connaissance de ces écrivains du passé –, citations donc accompagnées d’une phrase nommée « Conviction personnelle de l’auteur » (… Et ne parlons pas de celui qui l’attend des pouvoirs publics). Ce qui est attendu dans cette dernière phrase est laissé au choix du lecteur. S’agit-il du bonheur d’Alain, du rêve de Goethe, du succès de Crébillon ?

Après cette débauche de name dropping (« lâcher de noms »), Elen Brig Koridwen déclare de but en blanc: « Je suis apolitique. Je détesterais avoir le moindre rôle dans ce domaine. » Voilà qui est pour le moins curieux pour qui lit la suite de ce pamphlet politique d’une rare virulence dont les attaques contre l’Etat n’a d’égal que leur naïveté. Les suggestions politiques se succèdent à un rythme effréné, mais ce qui en est de leur application est laissé dans le néant.

Ce procédé – de se dire apolitique tout en faisant de la politique le fer de lance de son ouvrage – rappelle Annie Ernaux. Cette dernière prétend dans La Honte ne pas faire de littérature et éviter de dramatiser les situations, mais l’incipit débute ainsi: « Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l’après-midi. » S’ensuit la description d’un drame de violence conjugale pas piqué des hannetons ! De la littérature donc et du drame, c’est clair.

Dans la même veine de déclaration contradictoire d’un auteur envers ses écrits et sa position littéraire, nous pourrions également citer George Sand dans Histoire de ma vie : « J’ai toujours trouvé qu’il était de mauvaise goût non seulement de parler beaucoup de soi, mais encore de s’entretenir longtemps avec soi-même. ». Pas mal non plus comme introduction aux quelques milliers de pages autobiographiques en plusieurs volumes.

En sa manière de présenter son récit, l’auteur se révèle proche de Sand et Ernaux. Toutefois, il est difficile de savoir si la suite remplira ses promesses, car il s’agit du premier volet d’une série qui s’annonce comme le témoignage d’une femme se disant « libérale sociale ». Au temps pour l’apolitisme !

« Tout est politique » disait Sartre. En définitive, Elen Brig Koridwen ne dit pas autre chose. Et c’est probablement tant mieux !

Les lecteurs – qui ne connaissent pas encore cette auteur – pourraient commencer la rencontre avec Zone franche, un roman merveilleux ou s’ils disposent de peu de temps lire les Apéribooks™ et particulièrement Une proie sans défense, L’Homme de l’ombre ou A l’encre de sang. Ils ne seront pas déçus.

Elen Brig Koridwen, Une expérience vécue : réussir en aidant les autres: Préliminaires (S’EN SORTIR, C’EST POSSIBLE t. 1),  Amazon

Classé sous :Critique littéraire, La Petite Meute Balisé avec :Alain, Annie Ernaux, Crebillon père, Elen Brig Koridwen, fb, George Sand, Goethe, politique, Sartre

septembre 22, 2016 By MLC

L’Apéribook™, de la littérature en apéro, un nouveau concept

encre-de-sangAprès plusieurs romans à succès, (Les Emigrés, Zone franche et l’inoubliable Elie et l’Apocalypse), Elen Brig Koridwen invente et lance sur le marché littéraire l’Apéribook™, des romans minuscules d’une incroyable densité. Avec une grande diversité de sujets et l’écriture sublime qui lui est si personnelle, Elen Brig Koridwen aborde ses Apéribook™, véritables petites miniatures, mises en bouche pour le lecteur qui peut ainsi faire connaissance avec le style de l’auteur ou devrions-nous dire les styles de l’auteur.

Les Apéribook™ se lisent en une trentaine de minutes. Parfaits pour la pause de midi, la salle d’attente du dentiste ou un trajet dans les transports en commun.  L’auteur y laisse sa plume vagabonder au gré de sa fantaisie entraînant le lecteur dans des univers aussi variés qu’inattendus. Les Apéribooks™ se vendent séparément, ce ne sont pas des recueils de nouvelles. Dans chaque livre : une seule histoire, mais quelle histoire ! Ils se lisent sur tablette, de préférence une Kindle. Mais, comme Amazon propose son application Kindle gratuite pour lire sur tout support, tout un chacun peut aisément se les procurer.

Dans A l’encre de sang, un éditeur attend le meilleur de ses auteurs. Ce sont toutes des femmes. Elles doivent donner le meilleur d’elles-mêmes. Pour ce faire, il leur offre un séjour au calme dans une superbe maison à la campagne. Il met tout dans la balance pour obtenir le manuscrit parfait. La dernière invitée en date est pleine de promesses selon tous ses points de vue :

« Il reprit son examen, notant les boucles naturelles de la chevelure. Leur blondeur idéale – pas factice, au contraire : plutôt comme une promesse. Il réalisait tout à coup qu’il aimait les blondes. Et celle-ci… Tous les visages précédents défilèrent dans sa mémoire ; malgré lui, il esquissa un mouvement vers le secrétaire où il rangeait les manuscrits. Pas de doute, celle-ci serait la meilleure. Il l’avait pressenti dès leur premier rendez-vous. Non, dès qu’il était tombé sur son ebook sur Amazon. Elle avait du talent, mais bien mieux encore : elle avait des choses à dire. »

Une fin, insolite comme il se doit, attend le lecteur. Si vous avez lu et aimé Misery de Stephen King, vous adorerez A l’encre de sang d’Elen Brig Koridwen. Nous n’en dirons pas plus, seulement que le suspense est gardé jusqu’à la dernière page.

homme-ombreNous avons rencontré Elen Brig Koriwen avec son livre magnifique Zone franche dont nous avions fait la chronique sur notre blog au mois de mars. L’Apéribook™ L’Homme de l’ombre en est assez proche tant par le sujet que par le contenu.

« Ce matin, quand je sors de mon immeuble, il est encore là, en faction de l’autre côté de la rue, un pied posé sur une borne avec une désinvolture exaspérante. Toute sa personne proclame que cette rue lui appartient et qu’il est disposé à y rester mille ans : les bras croisés sur la poitrine, le menton niché dans sa main, il arbore une expression… attentive ? insolente ? Les deux à la fois, ma parole !

Du coup je trébuche sur le seuil, et je jurerais que ça l’amuse. Ses yeux trop-bleus-pour-être-vrais fixent le porche derrière moi ; pourtant je sens qu’ils enregistrent le moindre de mes mouvements. Et même la moindre de mes émotions, comme si mon mystérieux guetteur prenait à distance mon pouls et ma température. C’est indécent, excitant, détestable.

Il faut que ça cesse ! »

Mais l’Apéribook™ qui nous a vraiment suffoquée est sans contestation possible Une proie sans défense où l’auteur décline avec bio et prestance les arcanes de ce que pourra être notre vie dans un avenir proche si nous ne changeons pas notre manière de faire. Un monde où nous deviendrons tous proie ou prédateur. Il n’y aura pas d’autres choix.

proie-sans-defense

Sans hésiter, la vieille dame traversa le boulevard et s’engagea dans les étroites ruelles qui conduisaient au centre-ville et à la supérette. Toutes les boutiques étaient closes, les appartements situés au-dessus restaient retranchés derrière leurs volets. À première vue, il n’y avait pas un chat – les chats avaient sans doute été mangés jusqu’au dernier, pauvres bêtes – mais Mamie Lola réalisait parfaitement quelle provocation elle représenterait pour un voyou de rencontre : une petite personne âgée cheminant cahin-caha sur un fauteuil roulant électrique, avec ces boucles blanches coiffées avec soin et ce visage rose, fripé comme un bouton de pivoine, qui proclamaient à tous les échos « proie sans défense »…

Elle accéléra, tourna dans la ruelle suivante. Et là, elle le vit.

La fin est encore plus ahurissante que tout ce que le lecteur pourrait supposer. Il suffit de savoir que, selon l’adage bien connu, tel est pris qui croyait prendre. La victime est peut-être différente de celle que l’on croit.

Elen Brig Koridwen :

  • ­Zone franche, http://amzn.to/1UBSnhN
  • Les Emigrés, http://amzn.to/2cUxDz1
  • Une Proie sans défense, http://amzn.to/2cdb72V
  • L’Homme de l’ombre, http://amzn.to/2cLQnDv
  • A l’encre de sang, http://amzn.to/2d0MFI5

Stephen King, Misery, http://amzn.to/2cUDiFb

 

 

Classé sous :Cette Semaine Balisé avec :Apéribook™, Elen Brig Koridwen, fb

mars 30, 2016 By mlc

Elen Brig Koridwen, Zone franche

zone-francheIl y a des romans qui sont absolument inclassables. Zone franche d’Elen Brig Koridwen en est un. Inclassable, il rassemble plusieurs genres littéraires à un niveau d’excellence rarement égalé parmi les ouvrages des auteurs Indés.

La description laisse espérer un roman plus ou moins à l’eau de rose. Pas qu’il faille décrier ce genre, non. Il peut en satisfaire plus d’un ou d’une en quête d’amour par personnes interposées. De ce genre, Zone franche a pris l’héroïne qui veut un homme et est prête à tout pour l’avoir. Totalement antiféministe ! Plutôt comme l’héroïne d’Ernaux dans Passion simple, où la femme est entièrement soumise à ses espérances, ses moments d’attente de l’Homme.

L’homme aussi pourrait faire partie de l’univers un peu sucré des harlequinades. L’homme fort, mystérieux, riche dont on ne sait pas d’où il tire ses revenus qui semblent sans fin. Cet homme-là, bien qu’il n’en soit jamais question, est l’aîné de l’héroïne. Il apparaît dans sa vie alors qu’elle n’est qu’une enfant.

L’homme inaccessible, blessé par des amours précédentes, effrayé de se lier et elle, la femme qui ne veut que son bonheur à lui, l’enchainer si possible dans les soins qu’elle aimerait lui prodiguer. Lui se moque gentiment.

Ces deux êtres dissemblables sont liés par une passion charnelle irrésistible que l’auteur nous décrit tout en finesses et subtilités, nous la fait ressentir jusqu’au plus profond de notre être.

Une passion assouvie, mais qui laisse toujours et encore sur la faim. Les amants se jettent dans les bras l’un de l’autre à toutes les occasions possibles. Voilà pour le sexe.

Du roman d’espionnage, l’auteur a tiré l’atmosphère, l’ambiance, le monde décalé que chacun de nous aime à imaginer. On frôle le danger, mais on n’y succombe pas.

En revanche, ce à quoi on succombe, c’est au style délicat, lettré sans cuistrerie, qui conduit une intrigue à épisodes tous plus inattendus les uns que les autres.

Oui, il y a des livres inclassables. Zone franche toutefois est à classer parmi les plus grands, ceux qu’il faut avoir lus, ceux qui laissent un souvenir doux et reconnaissant, de ceux dont les personnages nous deviennent des amis, des membres de famille que l’on quitte à regret.

Elen Brig Koridwen, Zone franche, sur Amazon Kindle:   amzn.to/1UBSnhN

Classé sous :Cette Semaine Balisé avec :Annie Ernaux, Elen Brig Koridwen, fb, Passion simple, roman à l'eau de rose, Roman d'espionnage, Zone franche

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