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mai 23, 2022 By MLC

Les Roses du marais de Luca Tahtieazym

roses marais

Bien que la poésie de la couverture puisse le faire supposer, Les Roses du Marais de Luca Tahtieazym n’a rien, mais alors rien, à voir avec Les Roses d’Ispahan de Claude Anet (1906) si ce n’est les deux premiers mots du titre. Petite précision au cas où des lecteurs ses seraient dit « Ah, tiens les roses! Cela me rappelle quelque chose. »

Bref, un roman sombre comme la boue du marais poitevin où l’action se déroule dans une intrigue en quatre parties. Une pour chaque personnage principal, mais pas exactement. Agathe ouvre le bal – si l’on peut dire, car c’est précisément l’absence de ce divertissement qui lui donnera envie de fuir. Agathe, jeune bourgeoise mariée à un homme plus âgé, mais aisé, s’ennuie donc prodigieusement auprès de son époux et prend un amant. Une situation ordinaire en littérature, mais contée avec brio par l’auteur dans une belle parodie de style dixneuvièmiste au point de laisser la belle Agathe se qualifier elle-même comme souffrant de bovarysme. Si le lecteur n’avait pas encore saisi l’allusion, le voilà averti maintenant. Mais qu’il n’échafaude surtout pas des entrelacs à la Flaubert avec Agathe marchant dans les pas d’Emma, il en serait pour ses frais. Non, son destin est infiniment plus complexe. Retenez seulement que la plume de Luca Tahtieazym jaillit en gerbes d’étincelles et embrase ce portrait au pastel.

Puis, il y a Angus, le molosse. Un pétrousquin aux sentiments délicats, croqué à gros traits à la craie grasse aux couleurs chatoyantes dans un délire de vocabulaire pedzouille contrastant à merveille avec celui de la belle Agathe. Un mousquetaire armé d’une bêche pour qui l’amitié se révèle le bien le plus précieux.

L’agréable surprise vient de Monjhette, le corniaud. Un bâtard philosophe conscient de sa place et de ses limitations. Une esquisse légère au fusain qui consiste en ses pensées et reflète une tout autre perspective, on s’en doute.

Quant à Achille, le mari d’Agathe, l’auteur le brosse, à la gouache épaisse, en quatrième position dans la structure de son récit. Un homme amouraché de l’amour, amant des roses, ami d’Angus et amoureux de son marais poitevin comme seul celui qui y est né peut l’être.

Amour, fidélité, loyauté, trahison et serments s’entrelacent et s’entrechoquent dans ce roman au clair-obscur digne d’un Caravage. Avec Les Roses du marais, Luca Tahtieazym a placé la barre très haut et il la survole avec l’aisance d’un champion.

Luca Tahtieazym, Les Roses du marais, sur Amazon version brochée et numérique: https://amzn.to/2Esw3DX

Classé sous :Critique littéraire, La Petite Meute Balisé avec :amazon, auteur, auto-édition, Les Roses du marais, littérature, Luca Tahtieazym, polar, Roman, thriller

mai 1, 2022 By mlc

Versus, Luca Tahtieazym

Black gloved hand holding a bloody knife.

Avec Versus, Luca Tahtieazym réitère l’exploit dont il est coutumier : offrir à ses lecteurs un moment de lecture inoubliable. Dans L’Ombre, il érigeait le portrait d’un chauffard alcoolique s’immisçant dans la vie de l’homme qu’il avait percuté, dans Versus, il s’agit d’Achille, un commercial psychopathe qui sillonne la France en quête de ses proies.

« Je suis face à mon miroir. Dans une dizaine de minutes, je serai un autre. Je vais gommer ma classe naturelle pour revêtir l’aspect rudimentaire du primitif qu’affectionnent les policiers. Je vais cesser de surveiller mon langage et me permettre de le fleurir un brin. Je ne suis pas un acteur mais dans mon métier, on doit s’adapter à son client et corriger ses manières. C’est ce que je vais faire.

Le type en face de moi, dans le reflet, est un homme raffiné, avec quelque chose d’aristocratique dans le maintien. Il a la cinquantaine passée mais en paraît sept ou huit de moins. Dégarni, ses cheveux blancs sont coupés très courts, presque rasés ; cela masque la calvitie qui le menace. Ses joues broussailleuses se déforment lorsque les rides provoquées par son sourire un brin espiègle apparaissent. Il y a une classe, une distinction certaine qui se lisent sur les traits de son visage. Il est grand et svelte. On jurerait que c’est un sportif aguerri mais ce n’est pas le cas. Sa vie est trépidante et il se déplace volontiers mais n’a ni le temps ni la volonté de pratiquer une activité sportive régulière. Cet homme, je le connais bien. Il dissimule une part d’ombre et je mets quiconque au défi de la découvrir. Un être extraverti, cultivé, brutal : moi. »

Luca Tahtieazym confronte le lecteur aux pensées de son tueur et ce dernier en devient extrêmement sympathique. Pas de détails gores éclaboussant les pages, mais des égorgements traités avec subtilité. Le tueur s’adresse au lecteur avec une verve haute en couleur, le prend à partie et lui transmet la liste complète de ses travaux exécutés magistralement.

Ni palette ni pinceau pour lui. La seule couleur affectionnée est le vermillon carminé du sang de ses victimes. Mais attention, il ne le fait pas comme n’importe quel assassin en barbouillant les murs de leur sang. Sa technique est nettement plus raffinée, car Achille est un véritable esthète et Patrocle, son fidèle ami, un exécuteur délicat. Fervent connaisseur des grands noms de la littérature, il cite ses classiques avec autant d’aise qu’il mène grand train, profite des crus millésimés, fume des cigares de marque et dîne aux meilleures tables.

Armé d’une intelligence hors du commun, il dupe les services de police pendant des années. Toutefois, le jour où un copycat fait son apparition, son monde se fissure. La fin surprenante, dont nous ne soulèverons aucun voile, est amenée avec le brio caractéristique de l’auteur.

Sans aucun doute, Luca Tahtieazym a commis avec Versus un thriller d’exception, rejoignant ainsi les maîtres du genre.

Luca Tahtieazym, Versus, sur Amazon version Kindle et papier

Classé sous :Critique littéraire, La Petite Meute Balisé avec :fb, Luca Tahtieazym, thriller, tueur, Versus

février 24, 2022 By MLC

Luca Tahtieazym, Ceux qui ne renonçaient pas

Luca Tahtieazym est devenu l’un des auteurs dont on attend le nouveau roman avec une certaine impatience. Avec Ceux qui ne renonçaient pas, l’auteur sait une fois de plus captiver son lecteur. Mais en plus d’une intrigue encore mieux ficelée que le rôti dominical, ce roman régale par des allitérations raciniennes. Telle:

mais le morose a rossé le rose et elle aussi a cessé d’espérer

pour exprimé le désabusé de la femme après quelque temps de mariage où la lune de miel est supplantée par le quotidien.

On s’en doute, Ceux qui ne renonçaient pas ne rigolent pas tous les jours et ils se coltinent le chagrin à pleines brouettes comme le définit si bien le héros qui faisait partie des trembleurs blèches dans sa jeunesse (une allitération dont il siéra au lecteur d’en décortiquer la signification). Blèche comme le roman éponyme de Pierre Drieu La Rochelle paru en 1928 ou blèche comme un homme mou, sans panache ?

En dépit d’une mise en garde sur la validité de ses souvenirs, à aucun moment la mémoire ne fait défaut au narrateur pour relater avec force minutie son passé et ses aléas:

Mes premiers souvenirs sont diffus. Je n’ai pas de scènes précises en tête, plutôt des flashs, des photos d’un instant fugace, une réminiscence de sentiments oubliés, mis de côté, estompés par le manque d’envie.

Mené de plume de maître, ce roman plonge le lecteur dans les circonvolutions de l’âme humaine, une spécialité dont Luca Tahtieazym s’être fait le hérault. Moins épicé que Versus, Ceux qui ne renonçaient pas ne manque tout de même pas de piquant et fera les délices des fans de l’auteur par ses réflexions sur les comportements et leurs conséquences, le pardon et la vengeance, les victimes et leurs bourreaux formant la trame serrée d’une intrigue qui emporte à la vitesse grand V.

Quatrième de couverture:

Quand le sort crache son fiel et s’acharne sur l’homme en quête de rédemption, il n’y a plus qu’une issue : fermer les yeux, prendre une grande inspiration et encaisser les coups.

Puis, le moment venu, les rendre…

Luca Tahtieazym, Ceux qui ne renonçaient pas, Amazon (version papier et Kindle)

Classé sous :Critique littéraire, La Petite Meute Balisé avec :durs à cuire, Luca Tahtieazym, roman noir, suspense, thriller

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