« Au moment où nous passons, enfin la société en général, le plus clair du temps à communiquer sans nous voir, courriel, Facebook, enfin l’Internet, on vient nous seriner que le visage est primordial dans la conversation et le contact comme si les rues étaient remplies de gens souriants et conversant à tour de bras ! Non, mais regardez autour de vous ! C’est paradoxal, cette histoire. Les gens évitent même de croiser leur regard… alors… pour ce qui est de se parler ! C’est cela l’espace urbain !»
Crime à Amsterdam, sortie le 21 mars !
Le quartier du Transvaal à Amsterdam coule des jours heureux. Les habitants ont installé des potagers collectifs où jardiner en famille. Une rue aveugle est égayée par des vitrines ; des fêtes de voisins sont organisées régulièrement. C’est un endroit où il fait bon vivre. Jusqu’au jour où le corps dénudé d’une jeune femme est retrouvé le long du canal. Son meurtrier a tailladé ses chairs pour y imprimer des croix gammées. Les gens choqués peinent à comprendre. Quelques jours plus tard, un autre corps est découvert, lui aussi porte des croix gammées sculptées dans les chairs. Tout porte à croire aux faits d’un sérial killer. Les esprits s’échauffent et s’inquiètent. Est-il un habitant du quartier ? Les crimes sont-ils liés au passé ? Les inspecteurs Hartevelt et Krijger sauront-ils démystifier l’affaire et redonner au Transvaal sa tranquillité ?
Murielle Lucie Clément, Crime à l’université (extrait)
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Crime à l’université
« À vingt mètres de là, sous les lampes jaunes allumées de jour comme de nuit, Alf van Duijn guettait son tas de fiches sur le tapis vert. Pas qu’elles bougeassent beaucoup depuis une heure, mais les cartes qu’il avait en éventail au creux de la paume, lui assuraient de rafler la mise totale. Il n’avait qu’un désir : que ses adversaires poussent le plus loin possible la partie. Il avait perdu jusque-là et s’était accroché croyant à la chance de se renflouer et la chance lui avait donné raison d’avoir gardé espoir. La seule chose qu’il avait à faire était de suivre et de garder une mine impassible. Nul ne devait se douter que son destin se jouait favorablement en ce moment même. Bien que tout à fait détendu quant à la conclusion du jeu, Alf savait paraître sur des charbons ardents et tromper les autres autour de la table. Les cours d’art dramatique suivis dans sa jeunesse portaient leurs fruits. Il avait bifurqué vers des études de Lettres non par manque de talent, mais plutôt par paresse. Il répugnait à apprendre tous ces textes par cœur. Les tirades qui faisaient la joie des autres étaient un supplice pour lui et il avait en horreur de se marteler les dialogues en tête. Pas sa tasse de thé.
Personne ne quittait la table. Personne ne passait. Personne ne se doutait de son jeu. Alf jubilait tout en ayant la mine de plus en plus défaite, juste un soupçon pour que les autres croient en ses cartes pourries, la fièvre du jeu l’entraînant au-delà du raisonnable. Encore un tour de table et les mises montaient. Alf se passa la main sur le front. Sûr de son coup, sûr de le coincer, Bauer doubla la mise avec une lueur de triomphe dans les prunelles. Tuinman se crut obligé de l’imiter. Briggs passa. Alf suivit. Sur la table, les fiches amoncelées équivalaient dix millions d’euros. La somme correspondait à l’hypothèque qu’il pourrait contracter sur sa maison. Les autres le savaient et le laissaient continuer, persuadés qu’il s’enferrait. Mais, il y avait là de quoi se refaire complètement pour Alf. Il sembla hésiter et doubla. Bauer tripla. Tuinman passa. Une heure s’était écoulée dans un silence, dans une tension intolérable pour tous. Alf jouait son va tout. Il en était conscient. Mais, le tas de fiches sur le tapis vert allait lui permettre d’assécher ses dettes et même plus.
Bauer, dans une tentation de l’acculer, tripla la mise. Alf suivit et demanda à voir ses cartes. Full house au roi. Alf comprenait pourquoi Bauer était allé si loin. Il était certain de gagner. Gardant le suspense le plus longtemps qu’il put, se forçant à suer, un jeu d’acteur digne des plus grands, il abattit un à un ses cinq as. Poker d’as ! Sans un mot de plus, il rafla la mise. Sans laisser voir sa joie. Sans laisser voir son triomphe. Sans laisser voir son intense satisfaction. Il se dirigea vers la caisse pour échanger et déposer ses fiches. Il savait que Bauer était solvable. »
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Crime à l’université, de Murielle Lucie Clément (extrait)
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Crime à l’université
« James Rush, lui, avait peu de talent oratoire. En revanche, son ouïe était d’une sensibilité peu commune. Il a même noté la mélodie du langage. Il se plaisait au théâtre y transcrivant les drames parlés en une notation spéciale inspirée de la notation musicale. Une grande erreur des linguistes actuels est de méconnaître cette dimension de la mélodie du langage dans l’apprentissage d’une langue. Les Russes, et plus tard les Américains, en ont été très conscients. A l’institut MGU, le vivier des espions à Moscou, les agents sont soumis pendant six mois à l’écoute puis, six autres mois à la diction d’une langue étrangère sans en connaître la signification. Ce n’est que lorsqu’ils ont parfaitement maîtrisé la prononciation qu’ils commencent à travailler la signification et la grammaire. Pour te dire que les films où les mecs du KGB ont un accent épouvantable sont du flan. Un Russe sorti de cette école, est passé maître dans les registres d’une langue mieux qu’un natif ! »
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Crime à l’université de Murielle Lucie Clément
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Crime à l’université
« Gerrit Hartevelt cogitait. Quelque chose clochait, mais il ne savait quoi. Il regrettait que son frère ait renvoyé Ilse chez elle. Il aurait voulu lui faire jouer la scène. Qu’à cela ne tienne, il le lui demanderait plus tard le lendemain. Il en était là de ses pensées, incapable de mettre le doigt sur le détail qui le turlupinait lorsqu’il vit Iris, la première secrétaire, prendre un trousseau de clés dans le tiroir de son bureau et se diriger vers une salle dont il ignorait l’existence ne l’ayant pas remarquée à sa précédente visite. Iris, à l’encontre de Georgia, était une grande femme blonde à la démarche rapide. Elle passa devant lui, marmonna ce qui devait ressembler à une excuse, introduisit sa clé dans la serrure, abaissa la clenche de la porte, ouvrit celle-ci et pénétra dans la pénombre de la pièce où elle actionna un interrupteur d’électricité. Plongé dans ses réflexions, Hartevelt l’observait sans la voir, mais le cri abominable qu’elle poussa avant de s’effondrer le réveilla instantanément et il se précipita à son secours. Le spectacle offert à sa vue le sidéra à tel point qu’il en oublia presque Iris écroulée à ses pieds. »
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