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février 1, 2016 By mlc

Crime à l’université de Murielle Lucie Clément

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La cérémonie, la réception, le dîner. Tout avait été parfait. Du moins, tout s’était déroulé de manière satisfaisante. Dans sa cuisine, Xavier but un grand verre d’eau en quelques gorgées avant de se faire couler un bain. Pendant que le niveau montait à bonne hauteur dans la baignoire, il se prépara un cognac qu’il boirait allongé dans l’eau tiède. A une coupe de champagne près, il s’était abstenu toute la journée voulant garder l’esprit clair. Les lumières tamisées à souhait reflétaient son ombre en plusieurs exemplaires sur les murs blancs. Il avait voulu une teinte apaisante et avait eu la chance de pouvoir acheter cet appartement. Après son séjour de deux mois à l’hôtel, il pouvait enfin prendre possession d’un lieu lui appartenant et le meubler selon ses goûts, c’est-à-dire, pratiquement vide.

Xavier avait les meubles conventionnels en horreur et exception faite d’un profond divan et d’un grand piano à queue et son tabouret, la pièce ne contenait rien d’autre que des lampadaires. Elle paraissait immense. Dans son optique, une table basse était superflue. S’il désirait grignoter quelque chose, il s’attablait dans la cuisine ou bien se calait une assiette sur les genoux. Un renfoncement dans le mur, à l’origine un placard, était transformé en meuble étagères où était posée son installation stéréo reliée à des haut-parleurs dans toutes les pièces et des correspondances de télécommandes par borne Express. Où qu’il soit, il pouvait changer le CD, à condition que celui-ci ait été préalablement sélectionné, monter ou descendre le son ou arrêter le tout. La musique était la seule chose qu’il aimait une fois dans le calme de son chez soi. Au contraire de la plupart de ses collègues, il n’éprouvait pas le besoin d’un bureau à domicile. Son ordinateur portable, sur lequel il transférait tous ses dossiers, lui suffisait amplement. Une imprimante et un scanner de voyage complétaient son matériel informatique et il travaillait rarement le soir ou le week-end. Tout au plus, écrivait-il. En contrepartie, une des pièces avait été métamorphosée et accueillait ses livres qui recouvraient les murs des plinthes aux cimaises et des rangées la traversaient de part en part comme dans une bibliothèque publique. Xavier n’était pas bibliophile et ne collectionnait pas d’exemplaires rares. Il affectionnait autant les formats Poche que les livres brochés. Tout était pour lui une affaire de contenu plus que de contenant.

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janvier 26, 2016 By mlc

Crime à l’université, de Murielle Lucie Clément

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Crime à l’université
 
« Gerrit Hartevelt cogitait. Quelque chose clochait, mais il ne savait quoi. Il regrettait que son frère ait renvoyé Ilse chez elle. Il aurait voulu lui faire jouer la scène. Qu’à cela ne tienne, il le lui demanderait plus tard le lendemain. Il en était là de ses pensées, incapable de mettre le doigt sur le détail qui le turlupinait lorsqu’il vit Iris, la première secrétaire, prendre un trousseau de clés dans le tiroir de son bureau et se diriger vers une salle dont il ignorait l’existence ne l’ayant pas remarquée à sa précédente visite. Iris, à l’encontre de Georgia, était une grande femme blonde à la démarche rapide. Elle passa devant lui, marmonna ce qui devait ressembler à une excuse, introduisit sa clé dans la serrure, abaissa la clenche de la porte, ouvrit celle-ci et pénétra dans la pénombre de la pièce où elle actionna un interrupteur d’électricité. Plongé dans ses réflexions, Hartevelt l’observait sans la voir, mais le cri abominable qu’elle poussa avant de s’effondrer le réveilla instantanément et il se précipita à son secours. Le spectacle offert à sa vue le sidéra à tel point qu’il en oublia presque Iris écroulée à ses pieds. »
 
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janvier 19, 2016 By mlc

L’Île des hommes déchus, Guillaume Audru

De façon tout à fait irrationnelle, je me méfie souvent des livres qui ont reçu un prix littéraire. Parfois, je décide d’en lire un lorsque j’hésite devant le titre ou bien le prix. L’Île des hommes déchus de Guillaume Audru m’a attirée car je suis toujours fascinée par ce que peux être la vie sur une île. C’est, après tout, une raison comme une autre de choisir de lire un livre.

Le prix du meilleur polar, Balai de la découverte, mérite bien la seconde partie du nom. Réelle découverte et un bravo pour les Editions du caïman qui osent sortir un polar hors du commun. Voilà un auteur qui écrit un polar sans avoir peur de la littérature. Un style et une forme entrelacés comme il se doit. Une intrigue à rebondissements qui prend ses racines dans un passé que le lecteur découvre petit à petit. Une focalisation polyphonique qui  donne toute la mesure de la virtuosité de l’auteur.

Tout comme chaque compositeur doit maîtriser l’art de la fugue avant de pouvoir écrire une symphonie, chaque auteur devrait maîtriser l’art d’écrire avant de se lancer dans la rédaction d’un roman, fut-il sentimental, un polar ou autre. Ces prémisses, Guillaume Audru les connaît apparemment et sait les appliquer pour le plus grand bonheur du lecteur qui peut se laisser porter par une histoire sans être assailli par des turbulences syntaxiques ou, pire, des contresens évidents.

Il semblerait que les iliens soient toujours incapables de laisser derrière eux à jamais leur île Stroma au nord de l’Ecosse. C’est le cas de Eddie et de Moira. Lui, a été policier à Inverness sur le continent. Elle, habite encore de l’autre côté de la mer où elle est inspectrice de police. Un squelette déterré lors de travaux de voirie les fera enquêter côté à côte et découvrir un passé dont ils ignoraient tout les détails même si quelques grandes lignes leur étaient connues.

L’ambiance insulaire est étouffante, les non-dits ressurgissent sans   pourtant éclairer les motifs des uns et des autres ni leurs intérêts. Le vieux père bourru, le curé accommodant qui le protège de son amitié, la mère effacée, le cousin, le frère, tout le monde se connaît sans se connaître vraiment tout engorgés qu’ils sont de leur propre personne. La vie tourne autour d’un pub où on se retrouve après le labeur à la  conserverie et une boutique de souvenirs. L’amourette de Moira et Eddie refleurira-t-elle ? Saura-t-on qui est ce squelette abandonné en terre sans sépulture ? Et quel est ce secret qui pèse sur tous ?

Un auteur à suivre assurément.

Guillaume Audru, LÎle des hommes déchus, sur Amazon

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décembre 13, 2015 By mlc

Crime à l’université, Murielle Lucie Clément

CrimeUnivEntre nous les polars que j’affectionne font toujours plus de cinq cent pages. Je pencherais plutôt pour ceux de sept cent ou neuf cent pages et il s’agit plus de thrillers, disons des romans à intrigues avec, de préférence, une intrigue principale et une ou plusieurs intrigues secondaires, des ramifications sociales, psychologiques, policières, géographiques, historiques parfois, se déroulant dans des milieux aussi divers que métropolitain, naval, rural, informatique, écologique etc. Les personnages doivent être bien creusés avec des conflits, et non des stéréotypes, éviter le cliché éculé du policier alcoolique, tabagique mis à la porte du domicile conjugal à cause de ses horaires fantasques (sous-entendu qui a sacrifié  son mariage, sa famille à son travail, son devoir de protéger le quidam lambda), frustré de savoir sa femme dans les bras d’un autre et heureuse, lui qui est incapable de sentiments en dehors de la compassion éprouvée pour les victimes d’assassins sadiques.

J’exige aussi de l’auteur un travail invisible sur la langue avec de la recherche dans le vocabulaire, cela va de soi, mais aussi et surtout dans le détail bien ficelé grâce auquel je puisse pénétrer dans une scène et observer le décor à mon aise et les mouvements des personnages, des animaux et des insectes, afin que je puisse appréhender la lumière, l’obscurité. Lorsque je parle de détail, je veux non seulement la poussière qui se joue de la lumière dans un rayon de soleil filtrant à travers une fente des persiennes et se répercutant sur le papier peint de la chambre, ce qui est élémentaire, mais je désire voir la teinte crayeuse de ce rai créant de ses particules emmitouflées de matité, la touffeur ocrée de la chambre, l’exhalaison des ténèbres artificielles de midi. Qu’il ne me dise pas le diptère qui bourdonne, mais la mouche trottinant sur la cuillère à café et tâtant avec délicatesse de sa trompe en forme de sabot, la goutte sèche et brune laissée par le breuvage matinal du protagoniste. S’il y a des fougères, je veux voir sur les crosses duveteuses vert Véronèse, les minuscules poils boucanés, raides comme les soies d’un sangliers lilliputien. Quant au suspense, il est loin d’être l’apanage indispensable aux romans à intrigue, mais devrait s’écouler de tout ouvrage qu’il soit scientifique ou littéraire, roman, nouvelle, poésie ou essai, puisqu’il est ce qui me fait moi, lecteur, désirer poursuivre la lecture pour savoir le développement d’une argumentation, l’originalité d’une thèse, les circonvolutions d’une intrigue, les ramifications de la composition, la variété du style de l’auteur, sa vision, bref, en un mot, tourner la page.

– Comment pouvez-vous lire une telle écriture ! » s’exclama Nekimov qui avait écouté avec beaucoup de patience l’argumentation de Chloé. « Neuf cent pages ! Mais c’est impossible. Ce sont des romans qui ne mènent nulle part, une écriture plate, insignifiante. La vie est si courte, vous savez, il faut lire l’essentiel.

– Oui, bien sûr, l’essentiel… mais peut-il être le même pour tous ?

– Un roman doit changer votre vie, sinon pourquoi le lire ? La lecture doit être une lecture nécessaire. Le livre lu devrait traiter des grands sujets, des grandes questions existentielles : la mort, l’amour, la fugacité de l’être, le Bien, le Mal… Pour le reste, le divertissement, nous avons le cinéma, la télévision qui sont beaucoup mieux appropriés pour cela. Chaque livre doit proposer un chemin de salut, pourrait-on dire, il doit être une sotériologie. Et, vous voyez, il y a trop de livres inutiles…

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