novembre 18, 2015 By mlc

Je ne parlerai pas des attentats du 13 novembre

Main écrivantSont considérés comme écrivains ceux qui pratiquent un métier relevant de l’écriture et particulièrement les romanciers, les nouvellistes, les essayistes, les poètes, les fabulistes, les dramaturges, les critiques littéraires, les pamphlétaires.

Dans cette liste le mot qui m’interpelle est « métier ». Oui, être écrivain est un métier, pas du dilettantisme. En ce sens, métier désigne l’exercice d’une activité humaine, notamment professionnelle. Une profession. Dont on vit. Qui paie les factures et plus si affinités. Selon moi, toutes ces personnes qui mettent « écrivain » comme activité sont dans l’erreur si elles ne vivent pas de leur plume. Je dirais qu’elles sont des auteurs, ce qui n’est déjà pas si mal, mais des écrivains, non. Accoler écrivain à son nom n’est pas nécessairement un signe de fatuité, de vanité, mais plutôt d’ignorance ou peut-être de désir. Si vous voulez être écrivain, travaillez, travaillez, travaillez, mais ne refaites pas les mêmes erreurs. En prenant toujours le même route, vous arriverez obligatoirement au même lieu. Changez de chemin, il est encore temps de bifurquer.

Ce n’est pas après avoir écrit quelques bluettes que l’on devient écrivain. C’est un dur métier qu’il faut apprendre. Et surtout, être sans pardon avec soi-même. Vendre deux ou trois livres dans chaque salon où l’on paie pour être présent, ne fait pas de vous un écrivain. Soyez tolérant avec les autres et impitoyable avec vous-même.

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novembre 10, 2015 By mlc

Nouvelle couverture pour Crime à l’université

CrimeUnivAmsterdam au XXI siècle. A l’université, le corps sans vie d’Eva Struiter est retrouvé dans le placard de son bureau. Son petit ami, Joost van Dame, est suspecté du crime, mais clame son innocence. Chargé de l’enquête, l’inspecteur Hartevelt, marié, père de deux enfants et féru de littérature russe, ne croit pas à la culpabilité de Joost. Quelques semaines plus tard, une autre jeune femme est sauvagement assassinée. Un serial killer sévirait-il au département de français? Sous la surface anodine de la vie universitaire se cachent peut-être des secrets inavouables…

Une alcoolique invétérée, un fumeur de haschich, un joueur pathologique, un visiteur du quartier rouge, une hystérique en psychothérapie donnent des cours de littérature. Le doyen, fanatique d’architecture, enfourche son dada dès que possible; le directeur des Études slaves prend des leçons de chant et un professeur acharné à récupérer des subventions sont quelques-uns des personnages d’un roman policier efficace et polyphonique où se superposent narration, coupure de presse et articles universitaires et dans lequel la littérature tient le haut du pavé.

Ayant eu des ventes plus que moyennes, Crime à l’Université s’habille d’une nouvelle veste. Pour fêter ce départ, il est aussi disponible à un petit prix en version Kindle: 0,99 €. Une véritable aubaine pour les amateurs de pavés aux rebondissements nombreux avec des intrigues secondaires et beaucoup de personnages.

Crime à l’université, version Kindle sur Amazon

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novembre 8, 2015 By mlc

Une bonne lecture pour se détendre

quel pétrinLa plupart des lecteurs, encore maintenant, et pire encore les éditeurs, lorsqu’on leur parle de romans auto-édités fronce le nez et respire comme s’il y avait une mauvaise odeur. A notre avis, ils n’ont pas vraiment pris le courage de lire quelques romans des Indés d’Amazon ou de Kobo et c’est bien dommage. S’ils prenaient seulement le temps de lire Quel pétrin. Faute de blé la boulangère à des idées de Cécile Barré, il est clair qu’il changeraient d’idée. Pendant plusieurs générations, le tenant du titre de champion dans le genre de comédie villageoise revenait à Clochemerle de Gabriel Chevalier auquel nous avons pensé dès les premières pages. Céline Barré a peut-être bien dépassé le record homologué !

Nous ne pouvons que vous en conseiller la lecture si vous désirez un moment tranquille à rire aux éclats dans votre fauteuil ou au chaud sous votre couette ou pourquoi pas, pelotonné au coin du feu. C’est cette dernière option que nous avons choisie et, croyez bien que nous sommes loin de le regretter. Une écriture dont les clichés sont exclus, où le suspense vous fait tourner les pages et qui vous entraine dans des situations surprenantes et décalées qui pourtant coulent de source et nous paraissent tout à fait normales est tout ce que nous aimons pour nous détendre. Il est  agréable de suivre les pensées de chacun de ces personnages que l’on semble connaître et de comprendre leurs problèmes personnels en gardant un œil sur le fil de l’histoire.

Un roman qui fait rire tout en étant subtil, avec des personnages loufoques, mais plus vrais que nature et une situation rocambolesque, mais vraisemblable, voilà une lecture pour se détendre pendant un après-midi ou une soirée de fin de semaine. Tresville sur mer, village fictif dans le Corentin, comporte des habitants assez atypiques mais, tellement reconnaissables !

Jocelyne, la boulangère devient une sorte de reine du patelin en briguant le siège mairesse après qu’elle a eu quelques idées bien frappées pour sauver les habitants d’une infâme réunification cadastrale qui serait tout à leur désavantage. Peut-être est-il préférable de s’en remettre au résumé de l’auteur elle-même:

Jocelyne, boulangère quarantenaire, s’ennuie ferme dans sa ville du Cotentin. À la faveur d’une décision politique saugrenue, elle va reprendre en main le cours de son existence ainsi que celui de sa commune peuplée d’administrés au caractère bien trempé.

Comment va-t-elle faire pour lutter contre la toute puissance du Président de France ?

Son fidèle époux va-t-il résister aux assauts répétés de leur nouvelle vendeuse : sexy en diable, bonne à pas grand chose mais prête à tout ?

Jocelyne va, au fil de ses mésaventures, se révéler à elle-même ainsi qu’aux autres.

Dans ce pétrin, vous trouverez des personnages hauts en couleur : des aristos, des gens « normaux », quelques hurluberlus, un réalisateur de films pornos, un curé pas très catholique ainsi qu’un insupportable président.

Afin que la pâte lève bien, l’auteure a ajouté une pincée d’adultère, du suspense finement tranché, une bonne dose de solidarité mais aussi quelques zestes de lâcheté. Le tout nappé d’humour et de fantaisie.

 Pour une fois qu’une quatrième de couverture ne trompe pas le lecteur, cela vaut la peine d’être mentionné ! En allant sur le site Wix dédié au livre, on apprend que l’auteur a supprimé plusieurs de ses personnages. Pensant bien faire, elle a suivi en cela les conseils de « docteurs » du roman. On espère de tout cœur qu’elle leur redonnera vie dans le deuxième volet de ce roman qui ne saurait tarder à paraître tant le premier a du succès. En effet, à l’heure où j’écris ces quelques lignes, Quel pétrin est numéro 1 des meilleures ventes sur Amazon. Un succès bien mérité, selon nous.

Céline Barré, Quel pétrin. Faute de blé la boulangère a des idées… , Amazon.fr, 2015

Site Wix de Quel pétrin

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novembre 8, 2015 By mlc

Exotisme disjoncté dans la banlieue parisienne

FatihaIl y a des livres qui vous marquent pour le reste de votre vie. Il y a des livres qui changent votre vie ; du moins, qui changent votre manière de regarder votre vie. Les situations, les faits restent inchangeables, seule votre façon de voir diffère. Et, il y a les livres qui sont une véritable révélation. Ceux qui vous dévoilent un monde un monde inconnu jusqu’alors ; ceux qui soulèvent un coin du voile recouvrant un mystère ; ceux qui vous obscurcissent la vue de pleurs ; ceux qui vous dilatent la rate et bien d’autres encore. Puis, il y a ceux qui vous donnent l’impression de comprendre, qui vous ouvrent les yeux. Ce peut être tendrement, en caresses douces et légères ou en vous ébahissant, vous laissant la mâchoire pendante comme après un coup de poing en pleine figure. Bref, ils vous mettent K.O. D’une façon ou d’une autre, ils sont porteurs d’exotisme.

Salammbô de Flaubert fait partie de ces livres-là. Un livre qui marque, un exotisme qui laisse des traces. Dès les premières pages, un vent profond vous fouette le visage, vous renverse l’âme et, vous savez sans faillir que le génie d’un grand homme vous assaille ; un véritable écrivain vous propulse dans la tourmente des méandres de ses circonvolutions imprévisibles. Une force douce et puissante tout à la fois vous oblige à la suivre, rivé aux lignes et, fermement vous presse de continuer la lecture.

Époustouflé par le souffle créateur, tantôt tornade dévastatrice, tantôt zéphyr léger, vous suivez le train d’enfer des chevauchées et des cavalcades, à vous glisser à la table des banquets, à prier dans les temples, à embrasser les serpents siffleurs et à estourbir vos ennemis.

Lorsque tout étourdi, vous refermez le livre, les yeux encore tournés vers ce monde devenu réel au fil des pages, vous vous apercevez que Madame Bovary n’est autre que du roman de gare, une pulpe paralittéraire, propulsée au zénith de la littérature par un accident de parcours procédural.

Salammbô, l’enchanteresse qui a réveillé votre sens du décorum et votre soif de lointain vous a quitté. Vous pouvez toujours assouvir votre désir d’exotisme, faute de mieux, en brûlant un bâtonnet d’encens ou en dépoussiérant votre brûle parfum abandonné sur une étagère.

Dans Salammbô, où le sang gicle à tombeau ouvert, la barbarie est monnaie courante ainsi que les trahisons ; les affres des combattants sont romantisés à l’extrême. Salammbô, CNN avant la lettre, transforme la guerre en divertissement. Une fresque scripturale qui a tout de la télé-réalité. Salammbô, un monde antique rétrospectivement créé par Flaubert où un père offre sa fille en mariage à un allié zélé.

Dans La Fatiha, de Jamila Aït-Abbas, nous ne sommes plus à Carthage mais au XXIème siècle ; ce n’est pas un père qui fait don de sa fille, c’est une mère. Et, il ne s’agit pas de récompense mais, pour sauver l’honneur de la parole donnée, de mariage forcé dont la victime ignore tout jusqu’au jour fatidique de la consommation. Autre grande différence : c’est une autobiographie contemporaine. Jamila, élevée en France, part en vacances en Algérie avec sa famille. Encore adolescente, sans son consentement, elle est mariée à un homme qu’elle déteste. Elle est amoureuse d’un autre. Sa mère a tout arrangé derrière son dos et l’abandonne à sa belle-famille. Le soir des noces, elle est bâillonnée, ligotée, écartelée au lit nuptial dans le noir. Les femmes, par précaution, ont dévissé l’ampoule du plafonnier. Son oncle a signé le contrat de mariage à sa place contre une poignée, une grosse poignée de dinars offerts au fonctionnaire de la mairie. Quel exotisme!

Une famille algérienne qui vit en France, donc. Aucun détail, aucune description ne nous sont épargnés. Là, le génie de l’auteur réside dans son intégrité et nous entraîne par la véracité de son histoire qui, tout autant que celle de Flaubert, fait partie de l’Histoire et au même titre, à classer dans le patrimoine exotique. Cette fois, l’exotisme disjoncté des banlieues de Paris.

Jamila Aït-Abbas, La Fatiha. Née en France, mariée de force en Algérie, Editions Michel Lafon, Paris, 2003, 19 euros

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novembre 7, 2015 By mlc

Revenons sur quelques événements oubliés

DSCN1732Lorsque au mois de mai 2002 Pim Fortuyn se fait assassiner dans le Parc des Médias à Hilversum, beaucoup de gens soupiraient : « Pourvu que ce ne soit pas un Marocain qui ait fait le coup. » Quand Théo van Gogh s’est fait brutalement tué le 2 novembre 2004, les gens se sont écrié : « Bien sûr que c’est un Marocain qui a fait le coup ! » Deux ans avaient totalement changé la donne. Que s’était-il passé depuis ? Difficile de savoir. La seule possibilité offerte est la constatation. Le maire ne s’y est pas trompé qui a lancé le soir de l’assassinat de Théo une démonstration de « colère rangée » sur la place du Dam et invité tous les citoyens à y participer. Le but : démontré sa colère en faisant le plus de bruit possible en tapant sur des casseroles, des couvercles ou des tambours. Un vacarme effroyable s’est alors élevé de la place traduisant le ras-le-bol des habitants. « Non à la violence » était le mot d’ordre.

Théo van Gogh avait une idée très précise sur le meurtre de Pym Fortuyn. Selon lui, il s’agissait d’un complot politique. Il avait des preuves. Avant de réaliser Submission, le film qui lui a valu d’être honni par la communauté musulmane, il avait déjà réuni un scénario et des acteurs pour le film qui lui tenait tellement à cœur : 06/05. Un film où il démontre que le meurtre de Pym Fortuyn n’était pas le travail d’un homme isolé mais que Den Haag (La ville où siège le gouvernement) savait que cela serait. Ni Pym Fortuyn qui voulait redonner les Pays-Bas aux Hollandais de souche et limiter l’immigration de tous les pays, ni Théo van Gogh qui traitait les musulmans de « baiseurs de chèvres » (sic) en public dans ses colonnes de la presse et à la télévision ne sont plus. Ce qu’il reste ce sont les problèmes d’une société qui applique le plus souvent la politique de l’autruche. La tolérance a conduit à l’ingérence dans plusieurs domaines. Les réfugiés en font souvent les frais.

Nous venons d’avoir un incendie dans une prison spécialement conçue qui a coûté la vie a 11 d’entre eux. Cependant, le public n’est pas tellement ému, mis à part certains activistes qui reprochent au ministre Rita Verdonk leur mort. Ici et là des banderoles sont accrochées aux fenêtres avec des textes qui ne trompent pas « Rita, alors et maintenant tu n’a toujours pas de sang sur les mains ? » ou « Personne n’est illégal ! » On aurait tiré à balles réelles sur le bureau du ministre. Quelques jours plus tard, la sécurité intérieure déclarait qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Personne n’aurait tiré. Toutefois, entre-temps, la police avait eu le temps d’expulser les squatters du bâtiment d’où le tir fantôme serait parti.

Il n’y avait donc eu aucun tir visant le bureau de la ministre. Cependant, l’excuse avait servi et les squatters avaient disparu « aidés » en cela par les forces de l’ordre.

Classé sous :Salon littéraire Balisé avec :assassinat, bailleurs de chèvres, fb, Pim Fortuyn, Submission, Théo van Gogh

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