août 24, 2015 By mlc

Suis-je Charlie?

Suis-je CharlieQuelques mois après les attentats de Paris du 11 janvier, il est bon de réfléchir sur ce que nous en avons appris. J’ignore s’il faut comparer ces dates au 11 septembre américain, mais je n’en ai pas l’impression, bien que cela a été à maintes fois repris dans les média. Deux hommes qui entrent dans un bureau avec des mitraillettes et tuent tout ce qui bouge est incomparable, quoi impact, à des avions plein de passagers qui se jettent sur des gratte-ciel. Une course poursuite dans Paris et ses environs, un homme qui en tue d’autres dans un supermarché sont deux événements qui ne rattraperont jamais la vision d’hommes et de femmes se propulsant dans le vide d’une vingtaine d’étages. En revanche, les marches qui s’organisèrent en un tant record avec plusieurs millions de personnes sont nettement plus impressionnantes que les milliers de gerbes de fleurs déposées près de ce qui restait des tours jumelles. Les bagarres qui découlent entre les employés et la direction à propos des millions récupérés sont également divergents. En outre, à Paris, on a parlé de « liberté d’expression » ce qui n’était nullement le cas à New-York. Peut-être que les gens ont été amenés à comparer les deux événements à cause du passeport à New-York et de la carte d’identité à Paris trouvés tous les deux sur les lieux de l’horreur.

Justement de ces documents d’identité parlons-en. Ce matin, je regardais une émission allemande en replay où un journaliste expliquait tout simplement et avec un grand sentiment de conviction qu’il s’agissait d’un « prétendu attentat ». Il parlait de Charlie. J’aurais bien voulu pouvoir demander à cet homme s’il voyait aussi des « prétendus morts ». La plupart du temps, je donne le bénéfice du doute aux théories du complot. « Pourquoi pas? »,  me dis-je. Il y a tant de choses possibles dont on ignore absolument le fin du fin. Sans aller chercher très loin, dans la nature même. Mais, là, accuser le gouvernement français d’avoir laisser faire ces attentats car cela permettait de faire passer des lois liberticides, cela me semble un peu gros. En tout cas, si j’étais la responsable de la « manipulation de la terreur », je suppose que je serais légèrement plus créative et que je choisirais un autre moyen pour effrayer les gens et les tenir sous ma coupe. Tout aussi bien avec Charlie, qu’avec le 11 septembre américain, les aléas étaient beaucoup trop nombreux et laisser trop de choses au hasard pourrait résulter en un fiasco. Par ailleurs, il se peut aussi que nous ayons à faire à de parfaits imbéciles sans imagination, mais un avion jeté sur la Tour Eiffel ou l’eau de la Seine détournée aurait tout de même eu plus de gueule.

Dessin: © PicMonkey-Collage

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août 23, 2015 By mlc

De vous à moi

mode-écriture2Lorsque j’étais enfant, j’avais coutume de dire « Quand je serais grande, je serais écrivain. ». C’est la réponse que je donnais invariablement à la sempiternelle question « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard? ».

Mes parents, qui étaient de grands lecteurs, avaient soit peu confiance en mes talents, soit qu’ils jugeaient cette profession incapable de nourrir son homme (en l’occurence sa femme), ne relevaient jamais mes réponses. Ils se contentaient de me fixer incrédules.

De toute évidence, leurs lectures leur ayant fait découvrir les biographies de Gérard de Nerval, Romain Gary, Mireille Sorgue, Pierre Drieu la Rochelle, Chamfort, Nelly Arcan, Henri de Montherlant, Vladimir Maïakovski, Stefan Zweig, Yukio Mishima, Virginia Woolf, une longue liste d’auteurs qui avaient devancé l’heure de leur mort commencée avec Sénéque, on ne saurait leur donner complètement tort. Ils craignaient pour ma vie. Ajoutez à cela que j’aimais peindre et admirait Vincent van Gogh et vous serez en droit de vous demander s’ils me voyaient déjà en grande suicidée ou en auteur à succès. Je ne saurais vous le dire. Toujours est-il que la conversation prenait un autre tout après avoir hoqueté quelques secondes.

Des pérégrinations diverses me firent perdre un grand nombre de mes écrits en toute sorte. Quelques-uns furent miraculeusement sauvés.

Etant persuadée qu’il me fallait acquérir une réserve de souvenirs conséquente pour ensuite les confier au papier, car c’est ainsi que je m’imaginais le métier d’écrivain, je voyageais, visitant tous les pays que je pouvais. Les voyages forment la jeunesse comme chacun le sait. Je sautais d’un avion à l’autre me gargarisant de mots comme « vols transcontinentaux », plus magique que « vols internationaux ». Je remplissais des cahiers les uns après les autres.

Puis, me vint l’idée d’être publiée. Inconsciente et ignorante j’envoyais mes écrits à plusieurs éditeurs. L’un d’eux eut l’amabilité de m’envoyer un contrat. Mon manuscrit avait eu l’heur de lui plaire. Une fois le contrat signé, il me le renvoya avec sur chaque pages des ratures et des remarques tracés à gros traits rouges: « Mal écrit », « Mieux écrire », « Expliquez », « Quel rapport? », et celui qui faisait mal « Supprimez ». Mais, le pire de tous était cet horrible « Anglicisme » généralement souligné deux fois!

Passer une licence à l’université me paraissait la solution adéquate pour réapprendre un français correct que trop d’années passées à l’étranger m’avaient fait oublié. Ma langue maternelle s’était émoussée au contact de toutes les autres de même que les discussions menées avec des locuteurs dont la langue de Molière était la deuxième, voire troisième langue parlée.

Cette année à l’université me fut bénéfique. Je lisais énormément, devais remettre des dissertations en français, et les cours étaient donnés dans un français impeccable. Un vrai bonheur.

Ma licence en poche, je me décidais pour un Master tant cette situation me plaisait et je prenais autant de cours que mon emploi du temps le permettait. Entre-temps, mon éditeur avait publié « Mongolie-Mandchourie-Sibérie ». Je perfectionnais mon écriture tout en côtoyant avec assiduité tous les grands de la littérature à la bibliothèque.

J’écrivais des articles, puis ce fut « Baudelaire et la musique » aux Editions Sahar et enfin un mémoire sur Michel Houellebecq qui fut accepter par un autre éditeur. « Houellebecq, Sperme et sang » le premier livre universitaire sur l’auteur devint une référence.

Mais, pourquoi m’arrêter en si bon chemin? Pourquoi m’arrêter au Master? Autant profiter de l’expérience acquise en recherche et écrire une thèse. Ce que je fis et j’obtins mon doctorat ès Lettres avec « Andreï Makine. Présence de l’absence: une poétique de l’art (Photographie, cinéma, musique) ».

Ma thèse, elle aussi fut publiée.

Tout cela sans discontinuer d’écrire et de publier.

Je vous confie mon parcours afin que vous sachiez qu’il n’est jamais trop tard et que si j’ai réussi, vous aussi pourrez réussir.

Votre cheminement sera différent du mien, puisque nous sommes des personnes différentes, mais vous y parviendrez et je vais vous y aider. En écrivant ce livre, je veux vous éviter un long parcours et vous faire profiter de mon expérience.

Avec de la persévérance, vous arriverez à écrire votre livre. Et, après l’avoir publié, vous en écrirez plusieurs et… qui sait ce qui peux se passer… oui, il ne faudra surtout pas vous arrêter au premier.

Classé sous :Salon littéraire

août 21, 2015 By mlc

Comment devenir proustien sans lire Proust

Comment_devenir_prou_Cover_for_Kindlejpg-682x1024Tout pour devenir spécialiste de Marcel Proust en un temps record. Les incontournables du vrai proustien.

Si vous pensez que la madeleine est près du Faubourg Saint-Honoré, que les pavés de Guermantes sont des bonbons belges ou bien que La Recherche c’est le CNRS, alors Comment devenir proustien sans lire Proust fait partie des indispensables de votre bibliothèque. De même, il l’est si par votre profession – universitaire par exemple – il vous est impossible d’avouer n’avoir jamais lu Proust et que faute de temps, vous ne pourrez jamais vous y mettre. Regrettable situation, mais fréquente malgré tout.

Comment devenir proustien sans lire Proust est un clin d’œil aux collègues qui doivent enseigner la littérature à des étudiants qui n’ont pas toujours envie de lire les grands classiques et se plaignent que Proust est trop long à lire.

Comment devenir proustien sans lire Proust  regroupe, d’une façon non exhaustive et avec un humour, certain les fragments les plus commentés de Proust et offre ainsi un survol authentique de la « Recherche » de Proust. Un bon départ pour devenir proustien en lisant Proust !

Table des matières

Première partie : Du côté de chez… p. 9

Comment devenir proustien, p. 11; Devenir proustien, p. 15; À la recherche du temps perdu, p. 17; Du côté de chez Swann, p. 17; I Combray, p. 17; II Un amour de Swann, p. 19; III Nom de pays : le nom, p. 21;À l’ombre des jeunes filles en fleurs, p. 21; Le côté de Guermantes, p. 22; Sodome et Gomorrhe, p. 23; La Prisonnière, p. 24; Albertine disparue (ou La Fugitive), p. 25; Le Temps retrouvé, p. 25;  I, p. 25;  II, p. 27; Les personnages, p. 29; Le narrateur, p. 29; Swann, p. 30; Odette, p. 30; Saint-Loup, p. 31; La Duchesse de Guermantes, p. 32; Le Baron de Charlus, p. 33; Françoise, p. 34; Jupien, p. 34; Les Verdurin, p. 35; Vinteuil, p. 35; Elstir, p. 35; Tante Léonie, p. 35; Bergotte, p. 36; Albertine, p. 36; Gilberte, p. 37; Morel, p. 37; La mémoire involontaire, p. 37; Quelques notes sur l’auteur, p. 39

Deuxième partie : Les incontournables et quelques autres passages, p. 43

Les premiers paragraphes, p. 43; La madeleine, p. 46; La scène du baiser, p. 51; Le nom orange de la Duchesse de Guermantes, p. 54; Les asperges, p. 55; La Charité de Giotto, p. 56; Le passage des soldats, p. 60; Le côté de Méséglise et le côté de Guermantes, p. 63; Les carafes de la Vivonne, p. 69; Bergotte, p. 70; Un homme qui dort, p. 73; Les aubépines, p. 79; La scène de Montjouvain, p. 83; Les clochers, p. 92; La petite phrase de Vinteuil, p. 96; Faire catleya, p. 101; Rencontres avec le baron de Charlus, p. 107; Tante Léonie, p. 108; La Berma, p. 112; Les water closet, p. 116; Chez les Verdurin, p. 117; Discussions avec Bergotte, p. 120; Le caractère de Gilberte, p. 123; Réflexions sur le chagrin, p. 125; Réflexions sur le départ, p. 127; La vie à l’hôtel de Balbec, p. 128; Les trois arbres, p. 131; Le retour de promenade, p. 133; La venue de Saint-loup-en-Bray, p. 134; La photographie de la grand-mère, p. 136; Les jeunes filles en fleurs, p. 139; Les tableaux de Elstir, p. 143; La loge au théâtre, p. 146; Entre rêve et sommeil, p. 148; Le téléphone, p. 154; Désir d’écriture, p. 160; Réflexions sur les acteurs, p. 161; Le bourdon et les orchidées, p. 164; Réflexions sur le parler de Françoise, p. 173; Réflexions sur l’amour, p. 176; Le sommeil d’Albertine, p. 178; Le petit pan de mur jaune, p. 185; Dostoïevsky et Baudelaire, p. 1188; Albertine disparue, p. 1191; La lettre d’Albertine, p. 192; Charlus en Prométhée, p. 193; La mémoire involontaire, p. 218; Bibliographie, p. 223; Table des matières, p. 225

Comment devenir proustien sans lire Proust, Editions MLC, 2015 (réédition)

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août 20, 2015 By mlc

Pourquoi écrire?

mode-écriture1En commençant un nouveau livre, la question est parfois: « Pourquoi écrire? » et la réponse est simple: « Parce qu’il est impossible de faire autrement. » Ecrire est une passion et surtout un mode de vie. On se lève le matin et on pense à ce que l’on va écrire, car c’est la première chose qui vient à l’esprit. Puis le soir, en s’endormant, on pense à ce que l’on a écrit, à ce que l’on aurait pu écrire, à ce que l’on écrira et aussi très très souvent, à ce que d’autres ont écrit. Car pour écrire, il faut beaucoup lire. Lire les autres auteurs est absolument primordial pour pouvoir écrire, pour trouver son style.

En y réfléchissant bien, tout le monde a quelque choses à dire. Toutefois, le plus important est la manière de le dire, de l’écrire, en somme.

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août 19, 2015 By mlc

Canicule

thermomètre-175x125C’est l’été et le mercure en témoigne. Tellement que tout le monde parle de vague de chaleur. C’est un terme que lorsque j’étais enfant nous ne connaissions pas. Ma mère avait un thermomètre dehors à l’ombre et elle le consultait régulièrement pour nous faire part, hiver comme été, de ses observations. « 32° à l’ombre » annonçait-elle ou bien « Il a gelé à moins 15° ». J’en déduis que les étés comme les hivers marquaient des pics assez sensibles du point de vue météorologiques. L’hiver, elle nous mettait des semelles supplémentaires dans nos chaussures pour nous protéger du froid. L’été, elle remplissait un grand baquet d’eau qui chauffait toute la journée au soleil dans lequel elle nous plongeait avant que nous allions dormir. Les soirées pyjamas existaient déjà car nous avions le droit de rester debout très tard, les chambres étant trop chaudes encore pour dormir.

Cette semaine, plusieurs départements sont mis en alerte orange ou rouge à cause de la canicule. Les températures ne sont pourtant pas plus élevées que  du temps de mon enfance. Quelle est la différence? Sommes-nous tout simplement mieux informés? Est-ce que les personnes âgées souffraient auparavant sans que nous le sachions? Mourraient-elles incognito ou est-ce que leur mort n’étaient alors pas attribuées à la chaleur excessive? En ce qui me concerne, je ne saurais le dire. Je sais simplement qu’il vaut mieux être prudent et se méfier de la canicule puisque cet été a trouvé un nom dans les médias depuis 2009.

Par ailleurs, rappelons-nous que l’année dernière à cette époque, il pleuvait et nous nous plaignions de « l’été pourri » et nous plaignions les pauvres gens qui étaient partis en vacances et avaient dépensé des sommes folles en location pour se retrouver sous la pluie. Vacances à l’eau, donc. Cette année, ils pourraient bien se retrouver dans trop de chaleur et voir leur vacances gâchées par des coups de chaleur ou des coups de soleil trop violents. Bref, tout peut donc arriver de ce côté-là et nous n’avons aucun pouvoir de l’influencer. Seule l’acceptation de la situation nous est donnée.

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