octobre 14, 2015 By mlc

Paridaiza, un roman de Luis de Miranda

luisEn 2012, l’ennui est le fléau majeur frappant les couples au quotidien. Pour échapper au désenchantement, Nuno et son amie Clara se réfugient dans le monde de Paridaiza, premier jeu de simulation totale, où les cinq sens sont captivés dans cette réplication virtuelle de la planète. Chacun peut créer son propre avatar et accéder ainsi à une vie bien plus excitante que ce qu’il vit journellement. « Pour beaucoup, le Paridaiza de l’Internet, avec sa façon sans précédent d’enivrer les sens, est devenu la paradis artificiel suprême, une drogue-rêverie, une façon troublante de relâcher les tensions en se démultipliant, de faire des rencontres et des expériences surprenantes. Et apparemment sans danger ». Mais le sont-elles vraiment ? Nuno, depuis qu’il se connecte jour et nuit sur ce domaine, commence à se sentir drôle dans sa tête et « rêve, virtualité, réalité se fondent depuis quelque temps en une chorégraphie hypnotique. Comme si la logique classique s’avérait de plus en plus impuissante ». Pour le lecteur, trois mondes au moins se superposent le monde « réel », appelé Biearth, où évoluent Nuno, Clara et les autres, le monde virtuel de Paridaiza où leurs avatars se retrouvent et le journal intime de Nuno offrant la vision de sa réflexion et ses idées. Luis de Miranda signe un roman construit de manière magistrale emmenant son lecteur là où balançant sur le fil de la virtualité, il peut en capter les enjeux et éventualités.

Né en 1971, Luis de Miranda a publié divers romans et essais : Le Spray (2000), A Vide (2001), Ego trip, la société des artistes sans oeuvre (2003). Avec Paridaiza, roman d’anticipation poétique, il livre un texte onirique et singulier.

Luis de Miranda, Paridaiza, Plon, 18,90 €

Classé sous :Atelier Litteraire

octobre 12, 2015 By mlc

Les grues sont de retour vers le sud

gruesQuelle merveilleuse surprise ! Cet après-midi en allant nous promener les Barzoïs et moi, nous avons entendu et vu les grues. Elles étaient haut dans le ciel et par petites formations. Mais, leur froufrou et leur doux cris résonnaient dans l’air. Pour moi, que ce soit au printemps ou à l’automne, les grues m’apportent une grande joie. Dès que je les entend, je coure au dehors pour mieux les voir si je suis à l’intérieur et si je suis dehors, je tourne la tête pour les regarder et je m’arrête pour mieux les observer.

Aujourd’hui, il y avait un groupe d’environ une trentaine qui tournoyait dans un nuage. On aurait dit qu’elles cherchaient ou bien un courant pour les porter ou bien leur direction. Elles faisaient un peu du surplace en tournoyant et disparaissaient dans le nuage. Puis, elles prirent une décision et piquèrent droit vers le sud-ouest. Je les reverrai au printemps aller en sens inverse.

Crédits photo: Benjamin Gardel

Classé sous :Salon littéraire Balisé avec :Berry, fb, grues, migration

octobre 11, 2015 By mlc

Le débat social aggravé en France

dhr2Comme beaucoup de personnes, j’ai été sidérée de voir comment avait tourné une réunion de CCE en France. Les manifestants s’en sont pris à des dirigeants et les ont molestés. Les hommes ont dû fuir torse nu ou la chemise en lambeaux après les altercations.Du jamais vu sauf au début des grands chambardements. Mais, ce qui était encore le plus étonnant fut de voir comment réagissait une partie de la classe politique, et certains médias. Dans ONPC, par exemple, Léa Salamé, répète après Laurent Ruquier que c’est injustifiable! A-t-elle vraiment lu de quoi il s’agissait? C’est au contraire tout à fait justifiable. Le plan consiste à licencié plusieurs milliers de personnes alors que la compagnie fait des milliards de bénéfice. Heureusement, Yann Moix a pointé la véritable violence: celle qui consiste à refuser le droit à la parole à des salariés qui la demandent. Les DHR et autres dirigeants ont un salaire par mois qui est lui injustifiable et équivaut pratiquement au salaire d’une année des manifestants présents sur les lieux lors de l’échauffourée.

Cet incident est grave en ce qu’il fait voir comment la France se porte. Les gens ont de la peine à communiquer, la crise économique empire les émotions et les gens ont de plus en plus de mal à accepter les couleuvres que la classe dirigeante essaie de leur faire avaler. Quand cette sorte de chose se passe, on approche à grands pas des violences urbaines annonciatrices de chamboulements sociaux de grande envergure.

 

 

Crédits photo: Jacky Naegelen/Reuters

Classé sous :Salon littéraire

octobre 11, 2015 By mlc

Les Neiges bleues, roman de Piotr Bednarski

les neiges bleuesLes brefs chapitres de Piotr Bednarski dans Les Neiges bleues s’apparentent à de petites nouvelles ciselées à merveille dans la matière brute des souvenirs avec la dureté de la vie sous Staline en ligne conductrice :

« Staline était mortifère, il répandait la mort. Il détruisait la vie, et moi, j’avais une telle envie de vivre ! En dépit de ma misère, en dépit de la faim. A tout prix voir le ciel bleu, les oiseaux insouciants, l’herbe éternelle. Je me précipitais toujours dans les maisons où un enfant venait de naître. Regarder un nouveau-né m’était une grande émotion, voire une révélation. On me laissait entrer partout, toucher le petit de l’homme, on disait que j’avais un bon toucher, un bon regard. J’accourais voir les nouveau-nés par crainte de Staline. Je quêtais auprès d’eux le courage et la consolation, car la vue de ces êtres vulnérables et fragiles m’apportait un tel sentiment de sécurité que parfois je cessais de croire à la mort ».

Ici parle Petia, dit Champagnski, déporté polonais qui voulait « Être un aviateur plus tard, et dans l’immédiat posséder un tricot de marin », trésor suprême pour les dépossédés résistant au froid, à la faim et aux humiliations constantes de leurs bourreaux. Un rêve peuplant son désir de futur dans l’univers du système répressif des années 40, dans l’antichambre du Goulag « cet enfer glacé où les hommes se muaient en numéros si difficiles à retenir et si faciles à rayer ». Seule Beauté, sa mère, le réconforte des épreuves et le renforce à préserver l’allégresse naturelle de l’enfance tout en lui incluant les valeurs humaines nécessaires à forger l’être à l’aide d’aphorismes venus de la nuit des âges. « L’amour pousse les hommes à faire le bien comme le mal. Les bons accomplissent des exploits étonnants, les méchants font simplement le mal ». « Or un homme bon ici bas c’est plutôt un raté, une sorte de merle blanc » sait-il du haut de ses huit ans. « Beauté avait l’habitude de dire : “Tout va mal, mais nous sommes en vie ; et si ça empire encore nous survivrons quand même ” ». Cela peut-il aller vraiment encore plus mal s’interroge en vain le lecteur confronté à une vie sans merci où les crachats expectorés retombent au sol avec un tintement de verre brisé.

« […] la température était tombée en dessous de moins quarante degrés. La neige se fit bleue et la limite entre terre et ciel s’estompa. Le soleil, dépouillé de sa splendeur et privé de son éclat, végétait désormais dans une misère prolétarienne. Le froid vif buvait toute sa chaude et vivifiante liqueur – désormais seuls le feu de bois, l’amour et trois cents grammes quotidiens d’un pain mêlé de cellulose et d’arêtes de poisson devaient nous défendre contre la mort ».

D’une beauté sans fioritures Les Neiges bleues est un récit qui sonne juste. Porté par une écriture dont l’authenticité gifle le lecteur et lui griffe le cœur, Piotr Bednarki retrace les moments déchirants de son enfance d’exilé assigné à résidence dans une petite ville de Sibérie sous la férule des services soviétiques, dangereux pour tout Polonais aimant son pays et hostile à l’occupant russe dans les années suivant le pacte germano-soviétique. Bednarski le fait avec une légèreté irradiant la lumière du regard de l’enfant qui s’adonne à la poésie depuis qu’il a lu Le Démon de Lermontov : «  la poésie était devenue ma seule chance de perdurer ». Un roman autobiographique bouleversant.

Piotr Bednarski, Les Neiges bleues, Paris, Éditions Autrement. Traduit du polonais 
par Jacques Burko 13 €

Classé sous :Critique littéraire Balisé avec :Lermontov; #fb, Roman, Staline

septembre 26, 2015 By mlc

Branle-bas de combat à deux heures du matin !

DjiagoDjiago est un chat qui fait partie de la maisonnée depuis bientôt maintenant un an. C’est en allant chez le vétérinaire pour Iély qui s’était blessée à la patte, que nous l’avons rencontré. Il avait tout juste deux mois, et un monsieur l’avait trouvé sur le bord de la route. Mignon comme tous les chatons, il se mit à ronronner dès que je le caressais et, il revint à la maison avec nous. Yalta, Iély et Guéguel étaient très intéressées. Je montais la garde pour qu’il n’y ait aucun accident, mais dans l’ensemble tout se passa très bien. Djiago était un chaton fier et terriblement intelligent. Il savait qu’il devait se promener calmement dans les pièces pour que les Barzoïs le laissent en paix. Si elles venaient le renifler de trop près, il se mettait à cracher pour les tenir à distance. Il ne lui fallut que très peu de temps pour qu’il ose les affronter, passer en un saut par dessus l’une d’elles si elle prenait trop de place dans le couloir par où il voulait passer. De même, il comprit rapidement que leurs flancs étaient une bonne source de chaleur et il ne se gênât point pour s’y accoler pour dormir.

Maintenant, Djiago est devenu un gros matou qui chasse les mulots et les souris tout au long de la journée lorsqu’il ne se prélasse pas dans un bosquet du jardin. Parfois, les Barzoïs lui courent après et il se sauve; d’autres fois, il les chasse et tel un fauve, il leur saute au cou en un élan et s’y agrippe comme un tigre sur un buffle. Bref, il n’a peur de rien semblerait-il. C’est là où on se trompe.

Cette nuit, branle-bas de combat sur le toit! J’entends miauler. Je sors en panique et en chemise de nuit, car je crois que Djiago est tombé et s’est blessé. Au lieu de cela, devant la porte, une chatte  blanche et grise me fait la fête. Je dois lui expliquer qu’elle ne peut pas entrer à cause des Barzoïs. En revanche, je vais lui chercher des croquettes. Elle m’attend et se régale d’une ou deux croquettes à mon retour. Puis, elle insiste pour venir près de la porte que j’entrouvre pour lui faire voir le danger. Elle passe la tête et je vois Djiago complètement terrifié qui crapahute sous le fauteuil et regarde avec des yeux agrandis de frayeur du côté de la belle tel un jeune premier à l’idée de devoir épouser la vieille veuve. C’est vrai, qu’elle était un peu enrobée, mais de là à se cacher pour lui échapper…

Classé sous :Salon littéraire Balisé avec :fb

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