octobre 23, 2016 By mlc

Marian Pankowski, La Liberté basanée

marian-pankowski-la-liberte-basaneeAu sortir de la Seconde Guerre mondiale, Marian Pankowski décide d’apprendre « l’oubli des fils barbelés ». L’expérience concentrationnaire, loin de le figer, lui permet au contraire des envolées d’une beauté sublime dans les arcanes du quotidien qu’une généreuse humanité et une connaissance de l’âme humaine illuminent d’une profondeur enrichie par la douleur, en témoigne La Liberté basanée.

« […] Quand, pour me relier au monde de ce qu’on appelait la vie, il n’y avait que les lettres et les colis de ma mère. La rigueur de l’œi1 du 55 se voilait de brume lorsque, contrôlant le paquet de vivres, il extrayait des biscuits militaires une branchette de genévrier des Carpates ou une plume de geai, des signes trop menus pour qu’il se ridiculise à les confisquer… Et moi, je retournais au bloc à rayures, dans le bruit de la résine, dans le cri des oiseaux libres, moi, enfant de chœur d’une liturgie célébrée là-bas, en Pologne, à mon intention, par ma mère en alliance avec le ciel et la terre ».

D’une enfance à la liberté perdue, l’auteur avec La Liberté basanée fait l’éloge dans un style individuel et inégalable en cinq petits traités, dédiés à sa mère, qui ne sont pas sans rappeler les poèmes en prose de Baudelaire. Toutefois, les sujets sont bien ceux de Pankowski. Écrit comme un antidote à l’horreur des camps, La Liberté basanée développe en filigrane d’or « la maternelle leçon d’amour de la terre natale » que le poète récite à ravir avec l’art de voler ou la maraude des fruits ou encore l’habileté à faire du feu pour se prouver, à travers les joies et les facéties de son enfance villageoise, que le bonheur reste possible après la survivance à l’horreur.

Marian Pankowski, La Liberté basanée, Éditions du Rouergue, traduit du polonais par Elisabeth van Wilder, 64 pages, 4,75 €

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septembre 22, 2016 By MLC

L’Apéribook™, de la littérature en apéro, un nouveau concept

encre-de-sangAprès plusieurs romans à succès, (Les Emigrés, Zone franche et l’inoubliable Elie et l’Apocalypse), Elen Brig Koridwen invente et lance sur le marché littéraire l’Apéribook™, des romans minuscules d’une incroyable densité. Avec une grande diversité de sujets et l’écriture sublime qui lui est si personnelle, Elen Brig Koridwen aborde ses Apéribook™, véritables petites miniatures, mises en bouche pour le lecteur qui peut ainsi faire connaissance avec le style de l’auteur ou devrions-nous dire les styles de l’auteur.

Les Apéribook™ se lisent en une trentaine de minutes. Parfaits pour la pause de midi, la salle d’attente du dentiste ou un trajet dans les transports en commun.  L’auteur y laisse sa plume vagabonder au gré de sa fantaisie entraînant le lecteur dans des univers aussi variés qu’inattendus. Les Apéribooks™ se vendent séparément, ce ne sont pas des recueils de nouvelles. Dans chaque livre : une seule histoire, mais quelle histoire ! Ils se lisent sur tablette, de préférence une Kindle. Mais, comme Amazon propose son application Kindle gratuite pour lire sur tout support, tout un chacun peut aisément se les procurer.

Dans A l’encre de sang, un éditeur attend le meilleur de ses auteurs. Ce sont toutes des femmes. Elles doivent donner le meilleur d’elles-mêmes. Pour ce faire, il leur offre un séjour au calme dans une superbe maison à la campagne. Il met tout dans la balance pour obtenir le manuscrit parfait. La dernière invitée en date est pleine de promesses selon tous ses points de vue :

« Il reprit son examen, notant les boucles naturelles de la chevelure. Leur blondeur idéale – pas factice, au contraire : plutôt comme une promesse. Il réalisait tout à coup qu’il aimait les blondes. Et celle-ci… Tous les visages précédents défilèrent dans sa mémoire ; malgré lui, il esquissa un mouvement vers le secrétaire où il rangeait les manuscrits. Pas de doute, celle-ci serait la meilleure. Il l’avait pressenti dès leur premier rendez-vous. Non, dès qu’il était tombé sur son ebook sur Amazon. Elle avait du talent, mais bien mieux encore : elle avait des choses à dire. »

Une fin, insolite comme il se doit, attend le lecteur. Si vous avez lu et aimé Misery de Stephen King, vous adorerez A l’encre de sang d’Elen Brig Koridwen. Nous n’en dirons pas plus, seulement que le suspense est gardé jusqu’à la dernière page.

homme-ombreNous avons rencontré Elen Brig Koriwen avec son livre magnifique Zone franche dont nous avions fait la chronique sur notre blog au mois de mars. L’Apéribook™ L’Homme de l’ombre en est assez proche tant par le sujet que par le contenu.

« Ce matin, quand je sors de mon immeuble, il est encore là, en faction de l’autre côté de la rue, un pied posé sur une borne avec une désinvolture exaspérante. Toute sa personne proclame que cette rue lui appartient et qu’il est disposé à y rester mille ans : les bras croisés sur la poitrine, le menton niché dans sa main, il arbore une expression… attentive ? insolente ? Les deux à la fois, ma parole !

Du coup je trébuche sur le seuil, et je jurerais que ça l’amuse. Ses yeux trop-bleus-pour-être-vrais fixent le porche derrière moi ; pourtant je sens qu’ils enregistrent le moindre de mes mouvements. Et même la moindre de mes émotions, comme si mon mystérieux guetteur prenait à distance mon pouls et ma température. C’est indécent, excitant, détestable.

Il faut que ça cesse ! »

Mais l’Apéribook™ qui nous a vraiment suffoquée est sans contestation possible Une proie sans défense où l’auteur décline avec bio et prestance les arcanes de ce que pourra être notre vie dans un avenir proche si nous ne changeons pas notre manière de faire. Un monde où nous deviendrons tous proie ou prédateur. Il n’y aura pas d’autres choix.

proie-sans-defense

Sans hésiter, la vieille dame traversa le boulevard et s’engagea dans les étroites ruelles qui conduisaient au centre-ville et à la supérette. Toutes les boutiques étaient closes, les appartements situés au-dessus restaient retranchés derrière leurs volets. À première vue, il n’y avait pas un chat – les chats avaient sans doute été mangés jusqu’au dernier, pauvres bêtes – mais Mamie Lola réalisait parfaitement quelle provocation elle représenterait pour un voyou de rencontre : une petite personne âgée cheminant cahin-caha sur un fauteuil roulant électrique, avec ces boucles blanches coiffées avec soin et ce visage rose, fripé comme un bouton de pivoine, qui proclamaient à tous les échos « proie sans défense »…

Elle accéléra, tourna dans la ruelle suivante. Et là, elle le vit.

La fin est encore plus ahurissante que tout ce que le lecteur pourrait supposer. Il suffit de savoir que, selon l’adage bien connu, tel est pris qui croyait prendre. La victime est peut-être différente de celle que l’on croit.

Elen Brig Koridwen :

  • ­Zone franche, http://amzn.to/1UBSnhN
  • Les Emigrés, http://amzn.to/2cUxDz1
  • Une Proie sans défense, http://amzn.to/2cdb72V
  • L’Homme de l’ombre, http://amzn.to/2cLQnDv
  • A l’encre de sang, http://amzn.to/2d0MFI5

Stephen King, Misery, http://amzn.to/2cUDiFb

 

 

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septembre 19, 2016 By MLC

L’Archipel d’une autre écriture

 

archipelUne traque incroyable dans la taïga proche de la mer d’Okhotsk. Cinq hommes en chassent un autre. Un prisonnier évadé, semble-t-il. Chacun de ces hommes représente un fragment de la Russie alors que la guerre froide fait rage. L’action se passe en 1952 et les brumes du Pacifique drapent d’irréel ces scènes tirées de la dure vie sibérienne.

« L’herbe gelée crissait sous mes pas, un souffle polaire était arrivé pendant la nuit. Pourtant, je ne sentais plus le froid et les branches qui me frappaient au visage me procuraient une émotion presque douce – une caresse après ma longue errance solitaire. »

On est loin, très loin aux confins de l’Extrème-Orient russe où la plupart d’entre nous n’est jamais allée. Les feux de camp la nuit pour s’abriter et se réchauffer, éloigner les prédateurs aussi. Mais qui poursuit vraiment l’autre ? Le fugitif paraît se moquer de ses poursuivants jusqu’au moment où ceux-ci découvrent sa véritable identité !

« ‘Marcher’ dans la taïga est une façon de parler. En réalité, on doit s’y mouvoir avec la souplesse d’un nageur. Celui qui voudrait foncer, casser, forcer un passage s’épuise vite, trahit sa présence et finit par haïr ces vagues de branches, de brande, de broussailles qui déferlent sur lui »

Nous voilà prévenus.

Andreï Makine avait 14 ans lorsqu’il a rencontré Pavel Gartzev, l’un des principaux protagonistes de cette épopée aussi proche d’un contre philosophique que d’un grand roman d’aventure.

Un roman qui nous fait découvrir ce qu’il y a de plus beau dans l’homme et aussi de plus horrible et méprisable dans la nature humaine. L’auteur sait entraîner le lecteur à la suite de ces hommes rudes et solides comme des ours. Nous avons ici un roman makinien de la plus belle eau. Une pureté d’écriture qui surpasse tout ce que Makine avait pu faire jusqu’à présent et la lactescence inégalée de l’infini.

Andreï Makine, L’Archipel d’une autre vie, Seuil, 2016 (288 pages – 18 €)

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septembre 18, 2016 By MLC

Andreï Makine de l’Académie française.

Pageflex Persona [document: PRS0000026_00035]Andreï Makine de l’Académie française.

Etudes réunies par Murielle Lucie Clément

Sur Amazon en  Kindle et broché:  http://amzn.to/2cD6n78

 

Table des matières :

* Bibliographie d’Andreï Makine

* Murielle Lucie Clément, Introduction

* Nicole Thatcher, Université de Westminster, Londres, « Ecrire l’autre vie »

* Edith Perry, Université de Paris X, France, « Une femme aimée : biographie et jeux de miroirs »

* Ricard Ripoll, Universitat Autònoma de Barcelona, Espagne, « Gabriel Osmonde et la recherche de l’autre »

* Erzsébet Harmath, Université de Szeged, Hongrie, « Makine-Osmonde ET Osmonde-Makine, écrivain à multiples facettes »

* Alexia Gassin, Université Paris-Sorbonne, « Andreï Makine versus Wladimir Kaminer : la perception du pays d’accueil »

* Željka Janković, Université de Belgrade, Serbie, « Le symbolisme du ciel dans l’œuvre d’Andreï Makine et de Milos Tsernianski : Ulysse sous l’infini cercle bleu »

* F. César Gutiérrez Viñayo, Université de Léon, Espagne, « Histoires d’inconnus, l’Histoire en continu »

* Annie Morgan, University of Western Australia, « Dissolution d’un empire, dissolution de soi ? Identité, nostalgie et expérience de l’émigré dans Confession d’un porte-drapeau déchu (1992) et La vie d’un homme inconnu (2009) »

* Giula Gigante, Université Libre de Bruxelles, « La poétique de l’ailleurs d’Andreï Makine »

* Iulia Corduş, Université Ştefan cel Mare, Suceava, Roumanie, « La traduction roumaine des gastronomies françaises et russes : Le Testament français »

* Galina Ovtchinnikova, Université de Toula, Russie, « Le rire à travers la parole théâtrale dans la pièce d’Andreï Makine Le Monde selon Gabriel »

* Murielle Lucie Clément, « De l’ekphrasis chez Gabriel Osmonde »

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septembre 13, 2016 By MLC

Vous êtes un génie !

chat-et-machine-crire-16716297Si vous pensez que les autres ont plus de talent que vous, cela ne vous mènera à rien. Bien qu’il soit sain et souhaité de vouloir s’améliorer, surtout dans l’écriture, toujours se comparer aux autres écrivains est totalement néfaste et improductif. C’est bon de lire les autres auteurs, principalement ceux qui publient dans le genre où vous désirez écrire. Sans les plagier, bien entendu, il est conseiller de les imiter. Regardez les grands écrivains, compositeurs, chanteurs, ils ont tous copié ceux qu’ils admiraient et de cette façon ont trouvé leur propre style. Faites la même chose. IMITEZ vos idoles et dites-vous que vous êtes un génie. Cela vous aidera à surmonter tous les complexes que vous pourriez avoir sur votre écriture.

Prenez-vous au sérieux, mais pas trop ! Et sachez bien que cela doit rester un plaisir avant tout ! C’est un jeu et si vous continuez à écrire et bien vous aurez gagné! En tant qu’écrivain, on ne perd que lorsque l’on arrête d’écrire. Alors, à vos textes maintenant ! ECRIVEZ, ECRIVEZ et ECRIVEZ ENCORE !

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