décembre 13, 2015 By mlc

Il y a les livres et il y a la littérature

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Oui, il y a les livres et il y a la littérature, tout comme il y a des auteurs et il y a des écrivains. D’être très médiatisé ne fait pas d’un livre de la littérature, tout comme un auteur médiatisé ne devient pas obligatoirement un écrivain. Parmi les livres, il existe plusieurs genres à ranger en deux grandes catégories: la fiction et la non fiction. Dans la fiction, on mettra à la place d’honneur le roman, puis viendra la nouvelle et enfin la poésie et le théâtre. Tout le reste formera la non fiction.

Tout livre, qu’il soit de fiction ou de non fiction doit respecter un minimum de règles dont une orthographe et une grammaire correctes avec l’accord des participes et la concordance des temps impeccables. Une syntaxe agréable est également un plus. Pour le plaisir de la lecture, une typographie conséquente et pour la compréhension du texte, une ponctuation juste. Beaucoup d’auteurs confondent ces deux dernières. De même que beaucoup assimilent écriture et littérature. Pour la typographie, aussi bien que la ponctuation, la constance et un emploi selon les règles sont de mise.

En ce qui concerne le lexique, il doit être riche et compréhensible. Fréquemment, les pages renferment des verbes mal employés par l’auteur, qui de toute évidence n’en connait pas la signification exacte. On rencontre aussi des adjectifs dont la redondance gênante dénote l’indigence du vocabulaire et des erreurs récurrentes qui souillent une intrigue intéressante en soi bien ficelée.

Lorsqu’un paragraphe de cinq lignes comporte trois fois le même adjectif, verbe, adverbe ou nom commun, l’auteur amalgame probablement corrections et réécriture. Les premières sont plus que de changer un mot par-ci par-là ou de mettre un pluriel oublié ou d’ôter une double lettre là où il n’en faudrait qu’une ou encore de rajouter une phrase qui « sonne bien ». Oui, les corrections devraient, en premier lieu comprendre la réécriture en profondeur du texte. Un livre dont le texte respectera l’orthographe, la grammaire, la concordance des temps aura plus de chance de trouver un public éclairé.

Toutefois, il existe des exceptions et des livres bourrés de fautes arrivent tout de même en tête de classement. C’est rare, mais cela arrive. On le voit dans le Top 100 d’Amazon. D’un autre côté, cela ne devrait pas trop surprendre. La plupart des lecteurs aiment les livres, pas la littérature. C’est visible en consultant ce même Top 100 des meilleures ventes d’Amazon où il y a surtout de la littérature de genre, mais peu de grands textes sauf dans le Top 100 des livres gratuits où les auteurs classiques sont assez bien représentés. C’est visible aussi en considérant les ventes d’Harlequin, un éditeur où chaque premier tirage atteint toujours un minimum de 35.000 exemplaires, cela même si l’auteur est inconnu.

Cependant, ces considérations prises en compte, ne devraient pas empêcher les auteurs indépendants d’améliorer leur écriture. Être dans le Top 100, c’est bien. Vendre des livres, c’est bien. Mais écrire de bons livres, c’est mieux. Et améliorer son écriture, encore mieux.

On trouve beaucoup de méthodes pour apprendre les arcannes de l’autoédition, sur comment publier son livre, quel titre choisir pour vendre, comment faire une belle couverture, une couverture qui accroche, qui vende. Peu est fait pour savoir comment améliorer son texte alors que cela devrait être primordial, la première occupation d’un auteur à tous moments présente à son esprit. A ce sujet, on peut relire « La Peste » d’Albert Camus.

Et enfin, il y a les coquilles ! Ces erreurs qui échappent à la vigilance de l’auteur et défient l’œil le plus exercé d’un correcteur aguerri.

Classé sous :Atelier Litteraire Balisé avec :adjectif, adverbe corrections, amalgame, amazon, auteur indépendant, autopublication, compréhension du texte, concordance des temps, coquille orthographe, édition, fb, grammaire, Harlequin, Kindle, lexique, littérature, non commun, plaisir de lecture, ponctuation, réécriture, romans, syntaxe, texte, Top 100, typographie, verbe, vocabulaire

décembre 13, 2015 By mlc

Crime à l’université, Murielle Lucie Clément

CrimeUnivEntre nous les polars que j’affectionne font toujours plus de cinq cent pages. Je pencherais plutôt pour ceux de sept cent ou neuf cent pages et il s’agit plus de thrillers, disons des romans à intrigues avec, de préférence, une intrigue principale et une ou plusieurs intrigues secondaires, des ramifications sociales, psychologiques, policières, géographiques, historiques parfois, se déroulant dans des milieux aussi divers que métropolitain, naval, rural, informatique, écologique etc. Les personnages doivent être bien creusés avec des conflits, et non des stéréotypes, éviter le cliché éculé du policier alcoolique, tabagique mis à la porte du domicile conjugal à cause de ses horaires fantasques (sous-entendu qui a sacrifié  son mariage, sa famille à son travail, son devoir de protéger le quidam lambda), frustré de savoir sa femme dans les bras d’un autre et heureuse, lui qui est incapable de sentiments en dehors de la compassion éprouvée pour les victimes d’assassins sadiques.

J’exige aussi de l’auteur un travail invisible sur la langue avec de la recherche dans le vocabulaire, cela va de soi, mais aussi et surtout dans le détail bien ficelé grâce auquel je puisse pénétrer dans une scène et observer le décor à mon aise et les mouvements des personnages, des animaux et des insectes, afin que je puisse appréhender la lumière, l’obscurité. Lorsque je parle de détail, je veux non seulement la poussière qui se joue de la lumière dans un rayon de soleil filtrant à travers une fente des persiennes et se répercutant sur le papier peint de la chambre, ce qui est élémentaire, mais je désire voir la teinte crayeuse de ce rai créant de ses particules emmitouflées de matité, la touffeur ocrée de la chambre, l’exhalaison des ténèbres artificielles de midi. Qu’il ne me dise pas le diptère qui bourdonne, mais la mouche trottinant sur la cuillère à café et tâtant avec délicatesse de sa trompe en forme de sabot, la goutte sèche et brune laissée par le breuvage matinal du protagoniste. S’il y a des fougères, je veux voir sur les crosses duveteuses vert Véronèse, les minuscules poils boucanés, raides comme les soies d’un sangliers lilliputien. Quant au suspense, il est loin d’être l’apanage indispensable aux romans à intrigue, mais devrait s’écouler de tout ouvrage qu’il soit scientifique ou littéraire, roman, nouvelle, poésie ou essai, puisqu’il est ce qui me fait moi, lecteur, désirer poursuivre la lecture pour savoir le développement d’une argumentation, l’originalité d’une thèse, les circonvolutions d’une intrigue, les ramifications de la composition, la variété du style de l’auteur, sa vision, bref, en un mot, tourner la page.

– Comment pouvez-vous lire une telle écriture ! » s’exclama Nekimov qui avait écouté avec beaucoup de patience l’argumentation de Chloé. « Neuf cent pages ! Mais c’est impossible. Ce sont des romans qui ne mènent nulle part, une écriture plate, insignifiante. La vie est si courte, vous savez, il faut lire l’essentiel.

– Oui, bien sûr, l’essentiel… mais peut-il être le même pour tous ?

– Un roman doit changer votre vie, sinon pourquoi le lire ? La lecture doit être une lecture nécessaire. Le livre lu devrait traiter des grands sujets, des grandes questions existentielles : la mort, l’amour, la fugacité de l’être, le Bien, le Mal… Pour le reste, le divertissement, nous avons le cinéma, la télévision qui sont beaucoup mieux appropriés pour cela. Chaque livre doit proposer un chemin de salut, pourrait-on dire, il doit être une sotériologie. Et, vous voyez, il y a trop de livres inutiles…

Crime à l’université, sur Amazon (broché)

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décembre 7, 2015 By mlc

Fallait pas l’inviter! d’Aloysius Chabossot

fallait pas inviterSi l’expression « Mourir de rire » veut encore dire quelque chose, elle s’applique assurément à l’opus d’Aloysius Chabossot, Fallait pas l’inviter! Trouver un livre plus désopilant s’avérera extrêmement difficile, c’est certain. Pas une seule page sans un éclatement de rire.

Un plan tordu au départ ne fait pas peur à celle qui le concocte, ne s’apercevant même pas de l’incongruence du dessein. Demander à un collègue, avec qui elle a eu une brève affaire, tournée court sur son initiative, de jouer le fiancé au mariage de son frère. La demoiselle ne veut plus être vue comme celle qui n’a pas réussi à se caser. Fallait oser cette idée farfelue. L’auteur l’a fait.

Tout en subtilité, avec une immense connaissance de la nature humaine, Chabossot portraiture ses personnages et il aligne l’improbabilité de façon si naturelle qu’elle en devient évidente.

La narratrice, sympathique, un peu gauche et naïve, mais tellement vraie, est familière au lecteur tant ses raisonnements, bien que très inaccoutumés, sont logiques. En dépit d’une bonne dose de perspicacité, elle se retrouve dans une situation pratiquement inextricable. Au moment où il paraît qu’elle va s’en sortir, la tuile ultime lui tombe dessus.

Un livre à ne pas mettre entre les mains de pisse-froid sans humour, mais qu’un réalisateur de cinéma pourrait bien trouver à son goût pour faire exploser le box-office. Simplement écrire le scénario et rassembler une distribution adéquate.

Aloysius Chabossot, Fallait pas l’inviter ! sur Amazon

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décembre 2, 2015 By mlc

Jusqu’où, un thriller de Cédric Péron

Jusqu'oùCette semaine, j’entame ma deuxième quinzaine alitée. Cela me donne le temps de lire et d’apprécier (ou non) de nouveaux auteurs. Pendant le week-end, j’ai lu Jusqu’où de Cédric Péron

Une intrigue menée avec maestria où la gendarmerie et le gouvernement en prennent pour leur grade, mis à mal pour leur incompétence proverbiale. Et oui, les apparences sont parfois trompeuses. Découvrir la vérité exige souvent de chercher la petite bête au lieu de se fier à ce que l’on voudrait nous faire croire.

Un premier roman très prometteur, à lire sans modération d’une traite. Cela passe trop vite. On en redemande.

Cédric Péron, Jusuq’où, sur Amazon

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novembre 26, 2015 By mlc

Le Baiser de Pandore – L’Intégrale, Patrick Ferrer

baiser pandoreApocalypse, en exergue, ouvre une structure narrative rhapsodique, peinte d’une écriture en noir et blanc où des touches de pastel irisé surgissent comme les traits d’une aube naissante, balayée par les sombres bourrasques d’une tempête rageuse.

Des contrastes parmi lesquels l’onirisme le dispute au réel, le présent au passé, le futur à l’impossible et la philosophie à la politique forment le canevas de l’intrigue. Des personnages surgis de la vie, des jumelles à la beauté diaphane, une enfant dont la naïveté transperce les propos adultes et un héros emporté par une fougue toute cauchemardesque, évoluent dans un univers réunissant les bons et les méchants dans un affrontement aux idéologies surannées toujours actuelles qui culminent dans une partie d’échecs épique. Des endroits sordides teintés de sang et d’angoisse, alternent avec une lactescence hiémale dans la féérie des banlieues moscovites. De la noirceur la plus profonde émergent des instants d’une pureté cristalline, étouffée par les pas d’un danger omniprésent.

Mêlant les genres littéraires avec dextérité, Patrick Ferrer emporte son lecteur tout au long de rebondissements échevelés et, au passage, assène des vérités avec une grande subtilité.

Assurément un livre à lire pour un week-end d’aventures, de préférence, en compagnie d’un verre de vin à portée de main et un chat sur les genoux.

Le Baiser de Pandore – L’Intégrale, Patrick Ferrer, sur Amazon, 3,99 € (ou 0,00 € en Kindle illimité)

 

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