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avril 30, 2017 By mlc

Auteurs et écrivains, quelques réflexions

Auteurs et écrivains, quelques réflexions

ScribeUn auteur peut avoir écrit un livre voire plusieurs. Auteur est aussi le substantif donné à celui qui commet un assassinat ou l’auteur d’un meurtre ou d’un crime. Qui écrit une lettre en sera aussi l’auteur. « L’auteur de mes jours » est employé pour « mon père » rarement pour « ma mère », peut-être pour une preuve de la paternité exprimée en mots. La maternité ne faisant jamais l’objet d’un doute, celle-ci étant évidente à la naissance. Et que l’on ne vienne pas me parler des mères porteuses : ce sont bien elles qui font voir le jour au nouvel être.

Mais revenons à notre sujet premier, celui de l’auteur et de l’écrivain. La dénomination d’auteur peut donc être attribuée dans bien des cas même dans celui où il s’agit de l’écriture de livres. Un auteur peut avoir commis un ou plusieurs livres sans différenciation. Mais, s’il suffit d’écrire des livres pour être auteur, il en va tout autrement pour être écrivain. Un auteur qui écrit dans un seul genre n’est pas encore un écrivain. Pour mériter cette appellation, il est nécessaire de connaître les genres, la syntaxe, la grammaire, les styles, les formes, l’orthographe, etc. De même, on peut très bien écrire sans une seule erreur d’orthographe sans pour cela être écrivain. On sera, dans ce cas, tout au plus, un auteur de lettres ou de livres, de contrats ou de formulaires ou d’autre chose : recette de cuisine éventuellement. Que sais-je !

Un écrivain se doit donc d’être au courant de plusieurs faits, us et coutumes littéraires. Être écrivain est une profession. Celui qui l’exerce connaît les divergences entre écriture alimentaire et écriture pour le plaisir de la littérature.

Toutefois, le terme « écrivain » bien que désignant une profession ne jouit d’aucune protection à l’inverse de celui de docteur ou chirurgien, notaire ou architecte. Se nomme écrivain qui veut à bon ou mauvais escient. Il n’existe pas d’études spéciales pour devenir écrivain ni donc de diplômes de fin d’études. Pas de CAP comme pour le mécanicien ou le menuisier. Il existe de bons mécaniciens et de moins bons. Pareil pour le menuisier, le plombier, etc. Un bon mécanicien sera celui qui répare avec succès une voiture en panne ; le bon menuisier fera, par exemple, des persiennes. Pour des meubles, on fera plutôt appel à un ébéniste. Si les persiennes ferment mal ou si les chaises sont bancales, on parlera de mauvais artisans. Tout le monde sera d’accord sur ce point, d’autant plus que les manquements seront repérables à l’œil nu et discernables par un enfant de cinq ans. Mais la définition d’un « bon écrivain » est tout aussi inexistante dans l’absolu que celle d’un « bon livre ». C’est très subjectif. On peut lire un livre parfaitement correct du point de vue de l’orthographe, de la syntaxe, de l’accord des participes passés et de la concordance de temps et qu’il soit totalement insipide avec une écriture qui ne mène pas. Voilà le grand mot est lâché ! Une écriture qui mène. Une écriture qui entraîne le lecteur. À ne pas confondre avec le suspense.

Le suspense est ce qui fait tourner la page au lecteur. Tant qu’il tourne les pages, c’est que le suspense est présent. Mais, il y a aussi du suspense quand il lit des recettes de cuisine ! Il a envie de connaître la suite, savoir comment et quand ajouter la farine au beurre. Mais, « une écriture qui mène » n’a rien à voir avec la suite. Une écriture qui mène est dans l’instant. L’écriture mène le lecteur, le fait continuer à lire sans qu’il se rende compte qu’il lit. Il a l’impression de voler au-dessus des lignes, de suivre un fil, tel un cerf-volant qui domine le paysage. L’histoire se déroule sous lui. Le nectar des mots coule telle une nappe de velours déployée sous ses yeux et le désaltère. La magie opère et le transporte en une contrée chatoyante au pays de la littérature.

Un nombre incalculable de livres ont été publiés. Des centaines, des milliers, des centaines de milliers, des millions! Tous sont loin de céder en leurs pages ce joyau rare et précieux. Il est même rare qu’ils le fassent. Nonobstant, ce sont, en règle générale, de bons livres (exception faite de quelques nanars notoires). Des livres dont on ne regrette point d’en avoir entrepris la lecture. Des livres que l’on repose avec au cœur le plaisir d’une lecture agréable. Mais ô combien incomparable avec le doux plaisir de ceux qui nous ont transportés en terre de littérature.

Un petit nombre d’écrivains réussit ce tour de magie pendant quelques pages ; un nombre encore plus restreint y parvient tout au long du livre ; un nombre infime a le pouvoir d’insuffler cette magie dans leur œuvre entière et chacun de leur livre est un sanctuaire de pureté, de travail acharné invisible.  Un grand nombre de lecteurs passera à côté de ces gemmes littéraires. Heureusement un tout aussi grand nombre en verra les feux et saura rendre hommage en son cœur si ce n’est en public à l’écrivain auteur d’un tel bonheur.

© Crédits photographiques: Anonyme — Guillaume Blanchard, July 2004, Fujifilm S6900: Le « Scribe accroupi ». Calcaire peint, yeux en cuivre incrusté de cristal de roche, IVe ou Ve dynastie d’Égypte, 2600-2350 av. J.-C. Provenance : Saqqara.

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mars 18, 2017 By mlc

Frédéric Soulier, Le Cri sauvage de l’âme

Frédéric Soulier, Le Cri sauvage de l’âme

cri sauvageDans une écriture mâtinée d’Alphonse Boudard et de Frédéric Dard, l’auteur fouille la psychologie de personnages dont la véracité explose en des dialogues où transparaît à certains moments une brume de réminiscence de Marcel Audiard. Des dialogues cohérents avec la consistance des personnages. Le docteur s’exprime différemment du narrateur mal aimé et autodidacte ; le copain SDF fort en gueule autrement que le papparazzo et la vedette de télévision, Mélody, d’une autre manière que la fiancée, Delphine. Coup de maître de l’auteur que de les emboucher d’un vocabulaire, inhérent à chacun, au tempo approprié où le mentir vrai devient vérité.

Frédéric Soulier signe une fiction saillie de la vie même où la télé-réalité se terre sur les berges du fleuve parisien abritant deux SDF inséparables au cœur à la bonne place et aux neurones qui moulinent plus de bon sens que la société qui les a rejetés.

L’intrigue se déroule dans la faille de l’essence humaine pour se muer en un cri sauvage, véritable cri d’amour. Ce cri d’amour, le roman de Frédéric Soulier le pousse jusqu’aux tréfonds de l’âme de son lecteur qui s’enfonce ainsi dans le noir le plus absolu. Le noir broyé par le grand reporter devenu papparazzo ; le noir qui émaille les pensées du narrateur-héros ; le noir lové dans le cœur de Thérèse ; le noir des bas-fonds et du fonds de la fosse où grouillent les anguilles des sentiments enchevêtrés dans la boue du marasme existentiel des damnés de Paname.

Une intrigue structurée comme une cathédrale, éclairée par la fulgurance d’évidences trop souvent oubliées et qui, nonobstant, édifient le lecteur et le guident vers une introspection initiée par la narration. Des tirades sur la politique, l’amour, la haine peuvent en être la source, mais parfois une courte maxime génère l’étincelle. « Chaque foyer privé de télévision est un sanctuaire », jette le narrateur. La balle rebondit alors dans le camp du lecteur.

Frédéric Soulier, Le Cri sauvage de l’âme, Amazon Kindle / broché

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mars 15, 2017 By mlc

Les synonymes : indispensables pour une écriture saine 2)

Les synonymes : indispensables pour une écriture saine 2)

inouiinouï : admirable, boeuf, curieux, ébouriffant, effarant, effrayant, énorme, époustouflant, étonnant, étrange, extraordinaire, extravagant, extrême, fabuleux, fantastique, faramineux, formidable, fort, impossible, incalculable, incomparable, inconcevable, inconnu, incroyable, indescriptible, indicible, inédit, ineffable, inégalable, inentendu, inespéré, inexprimable, inimaginable, insolent, insoupçonné, inusité, invraisemblable, lunaire, merveilleux, mirobolant, monstre, monumental, neuf, nouveau, paradoxal, phénoménal, prodigieux, renversant, rocambolesque, sans précédent, sensationnel, stupéfiant, sublime, suffocant, surprenant, terrible, unique.

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mars 15, 2017 By mlc

Matthieu Biasotto, Ewa

Matthieu Biasotto, Ewa

EWAUn pensionnat pour demoiselles de la bourgeoisie polonaise où le traitement infligé aux internes des familles aisées ne laisse rien présager de bon pour les jeunes filles. Dans ce vase clos à Miedzeska au cœur du pays, être riche signifie avoir son séjour payé à l’avance sur plusieurs années. Qui s’acquitte du paiement au mois fait partie des pauvres, nourri des restes de la table des plus fortunées, logé dans un bâtiment non chauffé et se couche dans un dortoir collectif.

La directrice, une femme rébarbative et peu liante, exige une discipline de fer de toutes les pensionnaires. Aucune exception n’est tolérée sous peine de se voir infliger des sanctions corporelles dignes des Thénardier. A la moindre incartade, les punitions humiliantes tombent comme des couperets.

Ewa possède un don qui est une malédiction sans rémission. Elle ne doit jamais contempler son reflet dans un miroir. Elle doit, seule, subir les conséquences d’un passé lourd à porter, car elle ne peut se confier à qui que ce soit. Nous n’en dévoilerons pas plus pour laisser le plaisir de la découverte au lecteur.

Matthieu Biasotto a magistralement retransmis l’ambiance glauque, étouffante dans laquelle Ewa doit vivre, totalement privée de liberté. Des personnages crédibles et bien dessinés peuplent sa fiction. La narration se déroule en toute logique selon les poncifs du genre avec quelques retournements de situations qu’Agatha Christie n’aurait pas désavoués.

Son écriture se prête amplement à décrire les scènes de tortures; celles d’amour le sont avec beaucoup plus de pudeur, à tel point qu’elles semblent tout droit sorties de l’époque évoquée ou d’une fiction jeunesse. Néanmoins ce manque d’épanchement dans la douceur est rafraîchissant et amplifie l’horreur des sévices subis par l’héroïne à plusieurs moments.

L’un dans l’autre, un grand roman noir qui tient ses promesses.

Matthieu Biasotto, Ewa, Amazon

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mars 15, 2017 By mlc

La sémiotique, c’est quoi dans le fond ?

La sémiotique, c’est quoi dans le fond ?

ClartéJe l’ignore. Je sais seulement que je suis une sémioticienne. Et cela, depuis mon plus jeune âge. Depuis que je suis née, je dois décrypter, lire, interpréter les signaux qui me viennent de mon entourage pour survivre. Apparemment, je n’y suis pas trop mal parvenue puisque je suis encore en vie. La sémiotique est la force qui régit l’univers. Chaque organisme, végétal, animal ou minéral, doit être capable de lire tous les autres organismes autour de lui pour rester en vie, évoluer, se transformer éventuellement conformément à sa volonté de survie.

Un grand bonhomme de la théorie nous dit qu’un signe n’est qu’un signe à partir du moment où il est interprété comme tel. Possible de discuter cette question, car dans la pratique existentielle, plus d’un a dû laisser ce monde pour avoir failli à interpréter un signe envoyé par son voisinage comme tel. Négliger les signes de son environnement peut être fatal autant que de les mal interpréter, les occulter ou manquer à les repérer. Un exemple que tout un chacun peut comprendre est le suivant.

Un promeneur solitaire en forêt rencontre un chien. S’il peut lire les signes que l’animal lui envoie, il pourra adapter son comportement. Le chien s’approche-t-il en frétillant la queue et en restant bas sur pattes, notre promeneur n’a rien à craindre. Au contraire, le canin s’approche-t-il les crocs découverts et le poil du dos hérissé, le promeneur aura tout à craindre de la rencontre et il doit sans aucun doute être sur ses gardes. Toutefois, il lui sera indispensable, en premier, d’identifier l’animal, ou l’être à qui il a affaire. S’agit-il d’un ours, il pourrait y laisser la vie. S’il s’est aventuré trop près de l’animal, car il a mal observé les alentours et a failli à noter les signes que lui envoyait la forêt qui lui indiquait la présence de l’animal. Ces signes sont à ne pas confondre avec l’ombre des feuillages, par exemple.

De même, interpréter les signes que nous envoient nos semblables est tout autant d’importance, même si dans ce cas nous parlons de langage corporel. Ce dernier fait tout autant partie de la sémiotique que les signes de la nature.

Murielle Lucie Clément, La Clarté des ténèbres. Récits d’ombre et de lumière, Amazon Kindle et broché

Résumés

« C’était en l’an 2000 », une histoire de ténèbres emplies de noirceur onirique à l’aspect prémonitoire.  « La rencontre », tout ensoleillée de teintes pastelles et chatoyante, nous emporte au monde des rêves. « Le déjeuner » présente deux amies dans une cafeteria de Paris. Nous errons avec la narratrice à la poursuite d’ouvrages choisis dans « Le Libraire ». « Les mangeurs de fœtus » nous plonge dans l’univers d’une société atroce. Une  cantatrice revoit des fragments de son enfance dans « Viva l’opéra ».

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