mai 8, 2022 By MLC

« Perdition » d’Alexis Arend

Perdition livre
Bonjour tout le monde,
Aujourd’hui je veux vous parler du livre d’Alexis Arend Perdition.
C’est le livre le plus extraordinaire que j’ai lu ces dernières années. Ce ne sont pas des paroles vaines. Dans mes mauvaises semaines, je lis deux trois livres ; dans mes meilleures, cinq six, plus si affinités.
 
Perdition est un livre dont la structure est absolument prodigieuse. C’est un livre symphonique aux thèmes incroyables qui se développent sous vos yeux au fur et à mesure sans que vous les voyiez immédiatement. Chacun de ces thèmes se détachent bien distinctement des autres et cependant, il se fond en eux pour arriver à l’accord final.
 
Je ne vous ferai pas l’injure de vous dire que c’est un livre coup de poing ou un livre dont on ne sort pas un indemne. Non. Mais je vous dirai : c’est un livre enrichissant.
L’auteur a une immense connaissance de la nature humaine et il sait l’écrire. C’est un livre empreint d’une compassion extraordinaire qui révèle les moindres recoins de l’âme humaine. Les personnages, d’une vérité poignante, restent dans leur rôle d’un bout à l’autre du roman, mais quel rôle, nom de ma mère !
Ce n’est pas un livre avec une fin extraordinaire, vous savez l’un de ces rebondissements qui vous surprennent dans les dernières pages. Non, c’est un livre avec des paragraphes merveilleux, des phrases sensationnelles, un vocabulaire riche ; un livre solide comme un roc qui vous fait rire et pleurer tour à tour. Chaque page contient son lot de surprises. Bref, c’est un livre immense, un livre incommensurable, un livre dont on se souviendra longtemps.
Ce livre, c’est une nouvelle étoile au firmament littéraire.
Ce livre, vous devez le lire impérativement ! Lisez-le maintenant ! Tout de suite ! Séance tenante !

Les mots de l’éditeur :

« Le long de la mythique « Mother Road », au gré des rencontres, le hasard les a rassemblés…

Une poignée d’hommes et de femmes qu’un même but anime : tromper leur destin tragique.

Dans une station-service au milieu de nulle part, leurs chemins se croisent pour un face-à-face inattendu avec un redoutable criminel en fuite, Denton Foley, échappé du « couloir de la mort ».

La confrontation avec ce meurtrier glacial et implacable bouleversera à jamais leur sort, qu’ils croyaient scellé.

Qui est réellement Denton Foley ? Que réserve-t-il à ces êtres à la dérive, à qui la vie n’a accordé aucun répit ?

Le salut existe-t-il pour les âmes en perdition ? »

Alexis Prend, Perdition, sur Amazon

Classé sous :Critique littéraire

mai 1, 2022 By mlc

Versus, Luca Tahtieazym

Black gloved hand holding a bloody knife.

Avec Versus, Luca Tahtieazym réitère l’exploit dont il est coutumier : offrir à ses lecteurs un moment de lecture inoubliable. Dans L’Ombre, il érigeait le portrait d’un chauffard alcoolique s’immisçant dans la vie de l’homme qu’il avait percuté, dans Versus, il s’agit d’Achille, un commercial psychopathe qui sillonne la France en quête de ses proies.

« Je suis face à mon miroir. Dans une dizaine de minutes, je serai un autre. Je vais gommer ma classe naturelle pour revêtir l’aspect rudimentaire du primitif qu’affectionnent les policiers. Je vais cesser de surveiller mon langage et me permettre de le fleurir un brin. Je ne suis pas un acteur mais dans mon métier, on doit s’adapter à son client et corriger ses manières. C’est ce que je vais faire.

Le type en face de moi, dans le reflet, est un homme raffiné, avec quelque chose d’aristocratique dans le maintien. Il a la cinquantaine passée mais en paraît sept ou huit de moins. Dégarni, ses cheveux blancs sont coupés très courts, presque rasés ; cela masque la calvitie qui le menace. Ses joues broussailleuses se déforment lorsque les rides provoquées par son sourire un brin espiègle apparaissent. Il y a une classe, une distinction certaine qui se lisent sur les traits de son visage. Il est grand et svelte. On jurerait que c’est un sportif aguerri mais ce n’est pas le cas. Sa vie est trépidante et il se déplace volontiers mais n’a ni le temps ni la volonté de pratiquer une activité sportive régulière. Cet homme, je le connais bien. Il dissimule une part d’ombre et je mets quiconque au défi de la découvrir. Un être extraverti, cultivé, brutal : moi. »

Luca Tahtieazym confronte le lecteur aux pensées de son tueur et ce dernier en devient extrêmement sympathique. Pas de détails gores éclaboussant les pages, mais des égorgements traités avec subtilité. Le tueur s’adresse au lecteur avec une verve haute en couleur, le prend à partie et lui transmet la liste complète de ses travaux exécutés magistralement.

Ni palette ni pinceau pour lui. La seule couleur affectionnée est le vermillon carminé du sang de ses victimes. Mais attention, il ne le fait pas comme n’importe quel assassin en barbouillant les murs de leur sang. Sa technique est nettement plus raffinée, car Achille est un véritable esthète et Patrocle, son fidèle ami, un exécuteur délicat. Fervent connaisseur des grands noms de la littérature, il cite ses classiques avec autant d’aise qu’il mène grand train, profite des crus millésimés, fume des cigares de marque et dîne aux meilleures tables.

Armé d’une intelligence hors du commun, il dupe les services de police pendant des années. Toutefois, le jour où un copycat fait son apparition, son monde se fissure. La fin surprenante, dont nous ne soulèverons aucun voile, est amenée avec le brio caractéristique de l’auteur.

Sans aucun doute, Luca Tahtieazym a commis avec Versus un thriller d’exception, rejoignant ainsi les maîtres du genre.

Luca Tahtieazym, Versus, sur Amazon version Kindle et papier

Classé sous :Critique littéraire Balisé avec :fb, Luca Tahtieazym, thriller, tueur, Versus

avril 30, 2022 By mlc

Elen Brig Koridwen, S’en sortir, c’est possible (t. 1)

S'en sortir 1Que penser de cette « expérience vécue » d’Elen Brig Koridwen précédé de citations d’Alain (Celui qui attend son bonheur comme il attend le soleil ou la pluie, attendra longtemps), de Goethe (Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le) et Crébillon père (Le succès fut toujours un enfant de l’audace) – pour autant que le lecteur d’aujourd’hui à qui s’adresse cet ouvrage ait connaissance de ces écrivains du passé –, citations donc accompagnées d’une phrase nommée « Conviction personnelle de l’auteur » (… Et ne parlons pas de celui qui l’attend des pouvoirs publics). Ce qui est attendu dans cette dernière phrase est laissé au choix du lecteur. S’agit-il du bonheur d’Alain, du rêve de Goethe, du succès de Crébillon ?

Après cette débauche de name dropping (« lâcher de noms »), Elen Brig Koridwen déclare de but en blanc: « Je suis apolitique. Je détesterais avoir le moindre rôle dans ce domaine. » Voilà qui est pour le moins curieux pour qui lit la suite de ce pamphlet politique d’une rare virulence dont les attaques contre l’Etat n’a d’égal que leur naïveté. Les suggestions politiques se succèdent à un rythme effréné, mais ce qui en est de leur application est laissé dans le néant.

Ce procédé – de se dire apolitique tout en faisant de la politique le fer de lance de son ouvrage – rappelle Annie Ernaux. Cette dernière prétend dans La Honte ne pas faire de littérature et éviter de dramatiser les situations, mais l’incipit débute ainsi: « Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l’après-midi. » S’ensuit la description d’un drame de violence conjugale pas piqué des hannetons ! De la littérature donc et du drame, c’est clair.

Dans la même veine de déclaration contradictoire d’un auteur envers ses écrits et sa position littéraire, nous pourrions également citer George Sand dans Histoire de ma vie : « J’ai toujours trouvé qu’il était de mauvaise goût non seulement de parler beaucoup de soi, mais encore de s’entretenir longtemps avec soi-même. ». Pas mal non plus comme introduction aux quelques milliers de pages autobiographiques en plusieurs volumes.

En sa manière de présenter son récit, l’auteur se révèle proche de Sand et Ernaux. Toutefois, il est difficile de savoir si la suite remplira ses promesses, car il s’agit du premier volet d’une série qui s’annonce comme le témoignage d’une femme se disant « libérale sociale ». Au temps pour l’apolitisme !

« Tout est politique » disait Sartre. En définitive, Elen Brig Koridwen ne dit pas autre chose. Et c’est probablement tant mieux !

Les lecteurs – qui ne connaissent pas encore cette auteur – pourraient commencer la rencontre avec Zone franche, un roman merveilleux ou s’ils disposent de peu de temps lire les Apéribooks™ et particulièrement Une proie sans défense, L’Homme de l’ombre ou A l’encre de sang. Ils ne seront pas déçus.

Elen Brig Koridwen, Une expérience vécue : réussir en aidant les autres: Préliminaires (S’EN SORTIR, C’EST POSSIBLE t. 1),  Amazon

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avril 21, 2022 By MLC

Nathalie Sarauute

Enfance de Sarraute
Enfance de Sarraute

La signification des deux narratrices dans « Enfance »  

Éventuellement, la voix que N. S. appelle le double pourrait avoir pour fonction de garantir l’authenticité du récit. D’autre part, il pourrait s’agir de la voix de la mère intériorisée. Dans ce cas, cette voix suivrait l’enfant depuis son enfance. Il s’agirait, de toute façon d’un dialogue intérieur. L’auteur, n’a pas la prétention de reproduire son enfance telle qu’elle a été, mais elle essaie de reproduire ses souvenirs d’une manière authentique. Elle utilise toutes les personnes qui sont dans l’histoire en tant que personnages. A ce niveau, la mère est plus que l’écrivain, elle devient le personnage associé à la défense, à l’interdit.

Voir aussi : L’Amant, Marguerite Duras

Une voix dit : « Je veux écrire » et l’autre dit « Non, c’est interdit ». En ce sens, la voix fonctionne un peu comme un surmoi.

En ajoutant cette méthode méta discursive, N.S. crée une écriture nouvelle qui dépasse les codes de l’autobiographie traditionnelle. Tout en utilisant les codes, elle crée un autre genre d’autobiographie. C’est une problématisation de l’écriture autobiographique et en même temps, une autobiographie basée sur les deux tendances : le besoin d’écrire, et l’impossibilité de l’écrire. 

« L ‘Ere du soupçon » 

Le terme de « ère » réfère à la période à partir de laquelle l’écrivain commence à se poser des questions différentes sur la validité de la sincérité. Est-il possible d’être vraiment sincère ? La bonne foi et l’honnêteté ne suffisent plus. C’est la période où il ne pense plus que la vérité est un fait acquis, du fait qu’il ne suffit pas de vouloir être sincère, de bonne foi, pour automatiquement être véridique. C’est le problème de la sincérité, de l’authenticité qui est mis en doute. Mais aussi le moment où le lecteur aussi est en droit de se poser ces mêmes questions. C’est le Modernisme qui inaugure cette période.

La place de « l’écriture de soi » dans l’esthétique de Sarraute 

Dans les effets de cette perspective, l’écriture de soi pour Sarraute devient une recherche, non plus de la vérité comme l’entendaient encore Rousseau ou Montaigne, mais une recherche sur l’écriture elle-même. Comment écrire sur soi. Et tout, d’abord qui est ce moi sur lequel on veut écrire ? Si pour Rimbaud « je est un autre » on pourrait presque dire que pour Sarraute « je est des autres ». Le moi tout cuit n’existe pas. Un peu à l’instar de Montaigne, il faut le recréer chaque fois, du moins le redécouvrir chaque fois, puisqu’il n’existe pas en tant que tel, en tant qu’entité vivante, mais seulement en tant que possibilité. Ce moi, ce sont tous ces petits grouillements presque inaccessibles dans les limbes de la mémoire, ce que NS appelle « les tropismes » Pour NS l’écriture de soi revient à se pencher sur les tropismes du passé. Très important pour Sarraute est la crise du langage qui est la clé de voûte de son esthétique. Pour Sarraute, un écrivain découvre la réalité, il ne la décrit pas. Pour NS, un écrivain ne doit pas non plus reproduire d’un prédécesseur, il doit innover.

Voir aussi : Nadja de Breton

Il y a aussi une grande différence entre les auteurs qui mettent l ‘accent sur le monologue intérieur, alors que Sarraute met l’accent sur le dialogue intérieur.

L’incident de « L’oncle russe » est tellement important aux yeux de V. Minogue. 

D’après Minogue, l’incident de « l’oncle russe » est important parce que les paroles de l’oncle ont cassé l’enchantement des mots. N. S. avait écrit une histoire et l’oncle lui fait brutalement remarquer « avant de se mettre à écrire un roman, il faut apprendre l’orthographe » p. 82. De ce fait, l’enfant sera un long moment sans plus oser écrire. Elle surmontera par la suite ce « traumatisme » puisqu’elle est devenue N.S. Un point très important et à ne pas négliger, c’est que dans l’optique de Sarraute, l’oncle lui a rendu un extrême service puisqu’il l’a délivré de l’écriture conventionnelle dans laquelle elle serait restée à écrire s’il avait continué au lieu d’avoir ce temps de réflexion.

« Enfance » peut être considéré comme I’histoire d’une « enfance malheureuse » 

L’enfant se sent attirée par le père et la mère tout à la fois, mais ils sont divorcés. Son père se remarie et l’enfant est assez mal vue pas sa belle-mère qui lui fait remarquer que la maison qu’ils habitent n’est pas sa maison (p. 126). La narratrice essaie de trouver des excuses à Véra (sa belle-mère), mais la compare tout de même à une tigresse p. 145. Malfré tout, elle ne peut la voir comme une personne foncièrement méchante p. 180. Cependant, la lettre à la mère p. 240, peut aussi être considéré comme un argument en faveur de cette assomption.

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Classé sous :Critique littéraire

mars 31, 2022 By MLC

Crime à la Sorbonne : Crime à l’international

Sortie le 19 avril  : Crime à la Sorbonne

Dans la série « Crime à l’international »

Le corps de Camille Béranger est retrouvé dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Kévin Romain, son petit ami, a-t-il commis ce crime après avoir  eu un accès de fureur lors de leurs nombreuses disputes ?

Lemoine et Chaboisseau mènent l’enquête assistés de Lacombe, Lafarge et supervisés par le commissaire Lefevbre. Plusieurs suspects semblent avoir le profil adéquat, mais un seul peut être l’assassin. Qui est-ce alors ? Kevin ? Cet homme en chaussettes est-il réellement celui qu’ils recherchent ? C’est ce que les inspecteurs devront découvrir.

Le commissaire Lefevbre optait pour l’amphithéâtre comme lieu du crime. Avec les nombreuses allées et venues dans les corridors, peu probable que le meurtre fut passé inaperçu. D’un autre côté, les cours se terminaient à quinze heures ce jour-là et la plupart des étudiants s’étaient dispersés tout de suite, quelques-uns vers la bibliothèque. La cafétéria du Crous était fermée à partir de trois heures ; aucun ne s’y était attardé, exception faite d’un petit groupe qui avait quitté les lieux vers seize heures. Quoi qu’il en soit, personne n’avait rien noté d’anormal. D’autre part, le manque de traces de lutte sur le corps indiquait que la victime connaissait son agresseur. Tous les indices penchaient en défaveur de Kevin Romain.

La pièce était comme à l’accoutumée baignée à outrance par les rayons crus des néons. Le commissaire affirmait que sa lampe de bureau éclairait trop peu, que cela produisait des ombres gênantes qui le distrayaient pour la lecture des documents, bref, qu’il préférait la clarté à la pénombre. Les inspecteurs Lemoine et Chaboisseau, présents dans la pièce, se seraient bien passés de cet aveuglement disproportionné d’autant plus que le commissaire aurait pu se contenter d’ouvrir les stores. 

Retrouvez les personnages de Crime à Paris, Crime à Moscou, Crime à l’université et Crime à Amsterdam dans Crime à la Sorbonne :  Chloé et Eliane Vermont, Manon Lemonnier, Lucas Simon, Tina Blanchard, Xavier Laroche, Madame Céleste, Maria van Bar, Magalie, Professeur Song, Joost van Dam, et bien d’autres encore.

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