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mai 14, 2022 By MLC

Les règles de Willard Huntington Wright

Willard Huntington Wright (1888-1939) a publié une douzaine de romans policiers sous le pseudonyme de S.S. Van Sine et sous son nom ainsi que des nouvelles en recueils et isolées sous son nom et sous le pseudonyme de Albert Otis qui ont pour la plupart donné naissance à des courts métrages pour une série des aventures de courts métrages de la série Dr Crabtree et Inspecteur Carr. Par ailleurs, Willard Huntington Wright est l’auteur de nombreux poèmes signés de son nom et de plusieurs ouvrages scientifiques.

Les règles suivantes, considérées comme les 20 commandements de l’auteur de roman policier, ont été publiées par Willard Huntington Wright sous le pseudonyme S.S. Van Dine en septembre 1928 dans American Magazine.

  1. Le lecteur et le détective doivent avoir des chances égales de résoudre le problème. Tous les indices doivent être pleinement énoncés et décrits en détail.
  2. L’auteur n’a pas le droit d’employer vis-à-vis du lecteur des « trucs  » et des ruses, autres que ceux que le coupable emploie lui-même vis-à-vis détective.
  3. Le véritable roman policier doit être exempt de toute intrigue amoureuse. […]
  4. Le coupable ne doit jamais être découvert sous les traits du détective lui-même ni d’un membre quelconque de la police. Ce serait de la tricherie […]
  5. Le coupable doit être déterminé par une suite de déductions logiques et non pas par hasard, par accident, ou par confession spontanée.
  6. Dans tout roman policier il faut, par définition, un policier. Or, ce policier doit faire son travail et il doit le faire bien. Sa tâche consiste à réunir les indices qui nous mèneront à l’individu qui a fait le mauvais coup dans le premier chapitre. Si le détective n’arrive pas à une conclusion satisfaisante par l’analyse des indices qu’il a réunis, il n’a pas résolu la question.
  7. Un roman policier sans cadavre, cela n’existe pas […]. Faire lire trois cents pages sans même offrir un meurtre serait se montrer trop exigeant vis-à-vis d’un lecteur de roman policier. La dépense d’énergie du lecteur doit être récompensée.
  8. Le problème policier doit être résolu à l’aide de moyens strictement réalistes. Apprendre la vérité par le spiritisme, la clairvoyance ou les boules de cristal est strictement interdit. Un lecteur peut rivaliser avec un détective qui recourt aux méthodes rationnelles. S’il doit rivaliser avec les esprits et la métaphysique, il a perdu d’avance.
  9. Il ne doit y avoir, dans un roman policier digne de ce nom, qu’un véritable détective. Réunir les talents de trois ou quatre policiers pour la chasse au bandit serait non seulement disperser l’intérêt et troubler la clarté du raisonnement, mais encore prendre un avantage déloyal sur le lecteur.
  10. Le coupable doit toujours être une personne qui ait joué un rôle plus ou moins important dans l’histoire, c’est-à-dire quelqu’un que le lecteur connaisse et qui l’intéresse. Charger du crime, au dernier chapitre, un personnage qu’il vient d’introduire ou qui a joué dans l’intrigue un rôle tout a fait insignifiant, serait, de la part de l’auteur, avouer son incapacité de se mesurer avec le lecteur.
  11. L’auteur ne doit jamais choisir le criminel parmi le personnel domestique tel que valets, laquais, croupiers, cuisiniers ou autres. Ce serait une solution trop facile. […]Le coupable doit être quelqu’un qui en vaille la peine.
  12. Il ne doit y avoir, dans un roman policier, qu’un seul coupable, sans égard au nombre d’assassinats commis.[…]
  13. Les sociétés secrètes, les mafia, […], n’ont pas de place dans le roman policier. L’auteur qui y touche tombe dans le domaine du roman d’aventures ou du roman d’espionnage.
  14. La manière dont est commis le crime et les moyens qui doivent mener à la découverte du coupable doivent être rationnels et scientifiques. La pseudoscience, avec ses appareils purement imaginaires, n’a pas de place dans le vrai roman policier.
  15. Le fin mot de l’énigme doit être apparent tout au long du roman, à condition, bien sûr, que le lecteur soit assez perspicace pour le saisir. Je veux dire par là que, si le lecteur relisait le livre une fois le mystère dévoilé, il verrait que, dans un sens, la solution sautait aux yeux dès le début, que tous les indices permettaient de conclure à l’identité du coupable et que, s’il avait été aussi fin que le détective lui-même, il aurait pu percer le secret sans lire jusqu’au dernier chapitre. Il va sans dire que cela arrive effectivement très souvent et je vais jusqu’à affirmer qu’il est impossible de garder secrète jusqu’au bout et devant tous les lecteurs la solution d’un roman policier bien et loyalement construit. Il y aura toujours un certain nombre de lecteurs qui se montreront tout aussi sagaces que l’écrivain […]. C’est là, précisément, que réside la valeur du jeu […].
  16. Il ne doit pas y avoir, dans le roman policier, de longs passages descriptifs pas plus que d’analyses subtiles ou de préoccupations atmosphérique. Cela ne ferait qu’encombrer lorsqu’il s’agit d’exposer clairement un crime et de chercher le coupable. De tels passages retardent l’action et dispersent l’attention, détournant le lecteur du but principal qui consiste à poser un problème, à l’analyser et à lui trouver une solution satisfaisante. […]
  17. L’écrivain doit s’abstenir de choisir son coupable parmi les professionnels du crime. Les méfaits des bandits relèvent du domaine de la police et non pas de celui des auteurs et des détectives amateurs. De tels forfaits composent la grisaille routinière des commissariats, tandis qu’un crime commis par une vieille femme connue pour sa grande charité est réellement fascinant.
  18. Ce qui a été présenté comme un crime ne peut pas, à la fin du roman, se révéler comme un accident ou un suicide. Imaginer une enquête longue et compliquée pour la terminer par une semblable déconvenue serait jouer au lecteur un tour impardonnable.
  19. Le motif du crime doit toujours être strictement personnel, […]
  20. Enfin, je voudrais énumérer quelques trucs auxquels n’aura recours aucun auteur qui se respecte parce que déjà trop utilisés, et désormais familiers à tout amateur de littérature policière :

a) la découverte du coupable par comparaison entre un bout de cigarette trouvé sur les lieux du crime aux cigarettes que fume l’un des suspects ;

b) la séance de spiritisme truquée au cours de laquelle le criminel, saisi de terreur, se dénonce ;

c) les fausses empreintes digitales ;

d) l’alibi établi à l’aide d’un mannequin ;

e) le chien qui n’aboie pas, indiquant ainsi que l’intrus est un familier de l’endroit ;

f) le coupable frère jumeau du suspect ou lui ressemblant à s’y méprendre ;

g) la seringue hypodermique et le sérum de vérité ;

h) le meurtre commis dans une pièce fermée en présence des policiers ;

i) l’emploi d’associations de mots pour découvrir le coupable ;

j) le déchiffrement d’un cryptogramme par le détective.

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mai 8, 2022 By MLC

Exercices de réécriture d’après Albert Camus

writing

Corriger votre livre et réécrire certaines phrases. Servons-nous de cette phrase de Joseph Grand, personnage de La Peste d’Albert Camus. 

« Par une belle matinée du mois de mai, une élégante amazone parcourait, sur une superbe jument alezane, les allées fleuries du Bois de Boulogne. »

« Par une belle matinée de mai, une svelte amazone, montée sur une superbe jument alezane, parcourait les allées fleuries du Bois de Boulogne. » 

« Par une belle matinée de mai, une svelte amazone montée sur une somptueuse jument alezane parcourait les allées pleines de fleurs du Bois de Boulogne. »

« Par une belle matinée de mai, une svelte amazone montée sur une somptueuse jument alezane parcourait les allées pleines de fleurs du Bois de Boulogne. »

Essayez de la réécrire de plusieurs façons différentes. 

En posant des ambiances diverses comme celle d’un :

* Thriller

* Roman sentimental

* Roman de Science-fiction

* Roman historique

* Roman de western

* Etc.

Puis, essayez de situer votre amazone dans d’autres endroits tout en restant crédible.

Un autre exercice consiste à se mettre dans la peau d’un autre écrivain. Écrire comme… Exercice beaucoup plus difficile puisqu’il vous faudra réfléchir à la manière dont tel ou tel auteur forme ses phrases, place un personnage, crée une ambiance.

Toutefois, cet exercice a été pratiqué par de nombreux auteurs qui sont devenus des auteurs à succès, vendant des best-sellers par millions. L’utilité de cet exercice est de vous faire réfléchir à toutes ces possibilités qui s’offrent à vous. Elles sont sans limites ou plutôt elles n’ont de limites que votre imagination. C’est pourquoi il est impératif de stimuler votre imaginaire. 

Un des moyens infaillibles, simples et efficaces est de se servir d’une base externe, autrement dit du texte de quelqu’un d’autre et de le retravailler d’autant de manières différentes que possible.

La phrase de Camus est en ce sens absolument idéale puisque l’auteur a déjà commencé le travail et nous procure ainsi des exemples.

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avril 26, 2022 By MLC

Quel genre de livre désirez-vous écrire ?

Quel genre écrire ?

Avant de mettre une seule ligne sur le papier, il est bon, si vous ne l’avez pas encore fait, que vous réfléchissiez un instant aux différentes possibilités qui s’offrent à vous, c’est-à-dire les genres littéraires.

On peut diviser les livres en deux grandes familles : la fiction et la non-fiction. On peut aussi ergoter et en trouver une troisième avec l’autofiction, mais c’est une autre histoire.

Concentrons-nous pour l’instant sur les deux plus importants groupes qui font l’unanimité.

1)  La non-fiction :

Dans le groupe de la non-fiction, vous rencontrez les livres qui rapportent des faits ou des développements philosophiques personnels à l’auteur, mais où l’imagination occupe une place moins importante que les données : la biographie, le récit de vie, l’autobiographie, le mémoire, les manuels, la thèse, l’essai…

Cette liste est non exhaustive, car les rapports, les procès-verbaux, les catalogues sont aussi à ranger parmi les ouvrages de non-fiction, bien qu’il soit difficile de les compter parmi la littérature.

2) La fiction :

Parmi les livres de fiction, sont rangés, grosso modo, les romans, les récits, les nouvelles, le théâtre et la poésie. Nous laisserons de côté pour l’instant les récits, les nouvelles et la poésie pour regarder de plus près le roman, celui-ci pouvant se décliner en plusieurs sous-genres dont voici les principaux :

Policier

Thriller

Sentimental

Science-fiction

Érotique

Gothique

Romantique

Historique

Espionnage

Fantastique

Chaque genre de roman pouvant aussi se diviser en sous-genres. Ainsi le roman historique peut l’être par époque : médiévale, XVIe siècle, époque romaine, etc. Le roman érotique peut être « soft » ou « hard », hétéro, homo, lesbo… Le roman sentimental, la romance, connaît aussi ses différentes catégories. Il suffit de consulter le catalogue ou le site Internet des éditions Harlequin pour le voir.

Le roman policier peut être le décryptage d’une enquête par un détective solitaire ou bien orienté sur le travail d’une équipe, un duo ou de tout un commissariat. Le lecteur peut appréhender l’histoire par le regard d’un tueur, d’un avocat ou d’un procureur ou du héros auquel il peut facilement s’identifier.

Le lecteur peut être mis au courant depuis le tout début de l’identité du meurtrier ou ne la découvrir qu’à la fin du livre ayant été dirigé sur différentes fausses pistes tout au long de l’histoire. À cela s’ajoute que certains auteurs aiment à insérer des intrigues secondaires, des détails sur la vie de plusieurs personnages, des grandes descriptions de lieux etc. Elisabeth George est une digne représentante des auteurs qui tissent des intrigues secondaires profondes et bien ficelées dans l’intrigue de ses romans.

Parfois, le meurtre est décrit en détail avec des scènes sanglantes parsemant les pages alors que d’autres romans ne mentionnent aucune trace de sang. Tout est selon le style de l’auteur et le lecteur peut choisir les genres qu’il préfère.

En règle générale, le roman policier requiert de la recherche, car les lecteurs amateurs du genre sont bien informés. L’auteur doit être au courant des techniques employées tant pour ce qui est de l’autopsie et de la manière de connaître l’heure où un crime a été commis que des effets d’un poison utilisé pour commettre un meurtre. En un mot, la thanatologie qui est la science de la mort.

Mais, la nécessité de faire une bonne recherche est aussi valable pour les autres genres, en fait. Mieux vous connaîtrez le sujet sur lequel vous écrivez, mieux vous pourrez emporter votre lecteur. Donnez-lui des détails, cela lui permettra de s’identifier à la scène et aux personnages. 

Au début et pour un premier roman, il est préférable que vous évitiez le mélange des genres. Choisissez-en un et restez-lui fidèle. Ainsi, vous pourrez en faire l’exploration. Ensuite, toutes les libertés vous seront permises, car vous connaîtrez bien les genres différents pour les avoir pratiqués.

Une bonne manière d’apprendre les genres littéraires, c’est de lire énormément. Lisez de tout. Vous désirez écrire un roman ? Lisez le plus possible de romans ! Et lisez-en de très différents les uns des autres afin d’être capable de les différentier. Quel genre de roman vous plait le plus ? Quel est votre auteur favori ? Comment ses livres sont-ils construits ? Autant de réponses auxquelles vous serez en mesure de répondre et qui vous aideront à construire votre roman. 

La même chose vaut pour les livres de non-fiction à la seule différence que vous ne vous confinerez pas à un auteur en particulier, mais que vous rechercherez les sujets différents. La manière de les aborder, de les traiter. 

Maintenant que vous avez parcouru cette étape, vous pouvez commencer votre propre réflexion et déterminer le genre dans lequel vous voulez écrire un livre : Fiction ou non-fiction.

Récapitulation :

* Vous connaissez votre sujet s’il s’agit de non-fiction.

* Vous savez exactement quel genre de roman vous voulez écrire s’il s’agit de fiction.

Murielle Lucie Clément, Comment écrire un livre et avoir du succès, sur Amazon Kindle et broché

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octobre 24, 2016 By mlc

Imre Kertész, Roman policier, (littérature hongroise)

imre-kertesz-roman-policierLes temps changent au Prix Nobel de littérature

– Moi ? Mais je ne fais pas dans mon froc. Sauf que, eh bien… nous allons un petit peu trop loin. Il a hoché la tête. – Oui, bien loin… Puis il a ajouté : – Mais on a du chemin à faire. –Bien sûr, bien sûr. Sauf que… comment dirais-je… bref, à vrai dire je pensais que nous étions ici au service de la loi. – Nous sommes au service du pouvoir, mon garçon, a rectifié Diaz. Je commençais à avoir mal à la tête. Etonnant que ce soit à cause de Diaz et non de Rodriguez. – Je croyais jusqu’à présent que c’était pareil. – Si on veut. Mais il ne faut pas oublier les priorités. – Quelles priorités ? Il m’a répondu, avec son sourire inimitable : – D’abord le pouvoir et ensuite seulement la loi. 

Rescapé d’Auschwitz, prix Nobel de Littérature en 2002, l’écrivain Imre Kertész a connu l’innommable du monde concentrationnaire. Dans la Hongrie communiste des années 70, il livre un récit bouleversant : Roman policier. Pour échapper à l’œil aigu de la censure, une équipe de policiers tortionnaires, la Corporation, est placée dans une dictature factice d’Amérique latine. Une fable effrayante sur l’arbitraire ignoble et monstrueux du totalitarisme.

Antonio Martens, narrateur désabusé, confie au papier un récit de violence de manière froide, cynique parfois, sans remords, dans un discours où domine le sentiment de l’inéluctable. Il sait pertinemment l’innocence des condamnés transformée en culpabilité par les efforts brutaux de ses supérieurs : l’impassible Diaz et son adjoint sadique, Rodriguez. Les suspects n’ont aucune chance de s’en sortir. Torturés à mort, ils sont fusillés au petit matin dans la cour de la prison. La violence est normative, fonctionnelle dans cette fabrique légale de la culpabilité. Tout au long de sa confession, Martens souligne son obéissance à l’autorité de supérieurs forts compétents. Il n’est qu’un subalterne et ne fait nullement pénitence, bien abrité sous le manteau de la déresponsabilisation collective.

Bien qu’ayant pressenti très tôt l’inversement imminent des rôles, cet anti-héros, ce bleu, ce sans-grade, est incapable de s’enfuir le moment venu. Le vent a tourné, les bourreaux deviennent victimes, ses chefs disparaissent ; lui demeure seul face à son exécution et à l’image des innocents qui le hante, sans toutefois prendre conscience de sa participation réelle au massacre.

La langue ciselée de Kertész, mise en scène de chairs meurtries et de destins broyés, fouaille le lecteur au plus profond de son être sous la cravache de sa conscience réveillée par ce territoire virtuel annexé par l’incompréhensible.

 

Imre Kertész, Roman policier, Actes Sud, 2006, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Husvai et Charles Zaremba, 117 pages, 12,90 €

Classé sous :Cette Semaine Balisé avec :fb, Imre Kertész, littérature hongroise, Roman policier

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